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Du tout à l’ego au tout caniveau

Alors que les affaires du monde grondent, le président des Etats-Unis est empêtré dans une sordide affaire de mœurs devenue depuis un problème juridique et un scandale politique.

De toutes les enquêtes en cours, celle menée par le procureur Bob Mueller sur la collusion de l’équipe Trump avec la Russie et la possible entrave à la justice, et celle menée par l’US Attorney du district de Manhattan et le FBI sur Michael Cohen (l’exécuteur des basses œuvres qui se présente comme l’avocat de Donald Trump), la tempête Stormy Daniels va-t-elle être l’affaire qui va faire tomber Donald Trump ? Une banale histoire sexuelle entre un homme d’affaires peu scrupuleux devenu président des Etats-Unis et une actrice de cinéma pornographique. Une affaire entre adultes apparemment entre adultes consentants. Sauf que 130 000 dollars auraient été versés en octobre 2016 – quelques semaines avant les élections – afin que Stephanie Clifford se taisent et ne vienne pas perturber le déroulement des élections. Et c’est là où le bât blesse.

Il y a une quinzaine de jours, Rudy Giulani, ex-Maire de New York, fan de Donald Trump et ex possible Secretary of State, entre en scène en rejoignant l’équipe d’avocats de Donald Trump. Et déclarant de manière un peu péremptoire qu’il allait régler l’affaire en une quinzaine de jours. L’ego de Giulani ne doit pas être loin de celui de Donald Trump si l’on croit James Comey qui a travaillé comme US Attorney dans le district de Manhattan sous la direction de Rudy : « There was something of an unwritten code about working in the office of Rudy Giulani, as I suppose there is in most organizations. In his case, the message was Rudy was the star at the top and the successes of the office flowed in his direction (…) The most dangerous place in New York is between Rudy and a microphone ».

Seulement voilà, dans l’affaire Trump, Rudy s’est comporté comme un chargé de communication plutôt que comme un avocat allant sur tous les plateaux et faisant des déclarations contredisant la ligne défendue par Trump qu’il ne savait rien des 130 000 dollars payés par Michael Cohen à Stormy Daniel. Obligeant Donald Trump à contredire son nouveau porte-parole : Rudy a commencé à travailler sur cette affaire hier et va en comprendre tous les détails » et Rudy Giulani lui-même à publier une déclaration (ci-dessous).

On se souvient de cris d’orfraie poussé par les Républicains lors de l’affaire Clinton/Lewinski. Aujourd’hui, ils sont bien silencieux. Quant aux démocrates, ils ne semblent pas trop prêts à exploiter cette affaire à des fins politiques. Il est vrai que sur le fond, les charges des deux autres enquêtes sont beaucoup plus lourdes. Saufque, pour l’instant, elles suivent leur cours.

Petit retour chronologique sur cette lamentable affaire

12 janvier 2018 : le Wall Street Journal – qui n’est pas cité par Donald Trump comme un organe de Fake News – publie un article stipulant que Michael Cohen a payé 130 000 dollars pour acheter le silence de Stormy Daniels ; La Maison Blanche nie sans mentionner l’accord de non-divulgation signé entre les deux parties.

13 février : Michael Cohen déclare au New York Times qu’il a payé ça avec ses propres deniers en indiquant qu’il s’agit là d’une transaction entre particuliers et que Trump Organization n’est en rien impliquée. Il ne dit pas s’il en a informé son patron.

7 mars : La Maison Blanche réfute les allégations de Stormy Daniels qui indique que l’accord signé n’a aucune valeur puisque Donald Trump ne l’a pas signé.

9 mars : Michael Cohen persiste et signe qu’il a bien payé de sa poche et qu’il l’utilisation de son compte de messagerie au nom de la Trump Organization n’a pas d’importance.

26 mars : Donald Trump publie un tweet obscur après l’interview de Stormy Daniel à l’émission 60 minutes « So much fake news. Never been more voluminous or more inaccurate ».

5 avril : Donald Trump nie dans son avion Air Force savoir quoi que ce soit à propos des 130 000 dollars et de l’affaire en question.

18 avril

26 avril : Donald Trump avoue que Michael Cohen l’a représenté dans l’affaire Trump/Daniels

2 mai : Rudy Giulani qui vient de rejoindre l’équipe d’avocats de Donald Trump déclare sur Fox que ce dernier a bien remboursé Michael Cohen

Rudy Giulani et Donald Trump, une longue histoire… d’amour

3 mai : Donald Trump confirme cette déclaration le lendemain une série de tweet rédigé de manière beaucoup plus soigneusement (on a dit que ses avocats l’ont rédigé) contredisant ce qu’il avait dit dans Air Force One.


Rudy Giuliani issues statement clarifying his earlier remarks

This is intended to clarify the views I expressed over the past few days.

These are my views:

First:
There is no campaign violation. The payment was made to resolve a personal and false allegation in order to protect the President’s family. It would have been done in any event, whether he was a candidate or not.

Second:
My references to timing were not describing my understanding of the President’s knowledge, but instead, my understanding of these matters.

Third:
It is undisputed that the President’s dismissal of former Director Comey – an inferior executive officer – was clearly within his Article II power. Recent revelations about former Director Comey further confirm the wisdom of the President’s decision, which was plainly in the best interests of our nation.


 

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