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Accord Iranien : stay tune !

Ou encore Time will tell. Curieuse manière que de mettre en scène sa propre politique lorsqu’il s’agit de sujet aussi grave. Peut-être Donald Trump ne fait-il pas trop la différence entre rôle d’animateur de son émission The Apprentice où il allait annoncer qui allait être éliminé dans l’épisode en cours et aujourd’hui où, en tant que président des Etats-Unis, il allait annoncer à 2:00pm sa décision de savoir si les Etats-Unis se maintiendraient dans l’accord avec l’Iran et les autres partenaires (les 5 pays du Conseil de sécurité, l’Union européenne, l’Allemagne et l’Iran).

Les bookmakers anglais doivent jubiler. Les paris seront soldés ce mardi 8 mai. Pour le New York Times, la décision ne fait aucun doute : « President Trump is expected to announce on Tuesday that he is withdrawing the United States from the Iran nuclear deal, European diplomats said after concluding that they had failed to convince him that reneging on America’s commitment to the pact could cast the West into new confrontation with Tehran ».

Peut-être trouvera une solution pour ne pas casser l’accord tout en fixant une nouvelle clause ou limite qui ferait que l’accord tomberait un peu tard de lui-même ou de la faute des Iraniens. Un peu comme il l’avait fait pour la réglementation DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) qui lui avait permis de rejeter la faute sur le Congrès.

Pourquoi Donald Trump n’aime pas cet accord ? David E. Sanger, le national security correspondent pour le NYT résume assez bien la situation. D’abord, l’accord a été signé par Barack Obama et la manière primaire de raisonner de Donald Trump s’exprime dans le syllogisme suivant :

Je n’aime pas Barack Obama
Barack Obama a signé un accord avec l’Iran
Je romps d’accord avec l’Iran

D’ailleurs, il n’a pas s’empêcher d’un tweet pour critiquer l’accord en place via la visite de John Kerry à son homologue iranien pour essayer de le sauver.

Ensuite, il s’agit d’un accord multilatéral, forme de négociation n’apprécie pas. Un accord ne peut se faire qu’entre deux parties avec un gagnant et un perdant. Ce qui n’est pas le cas ici. Il veut être en mesure de décider seul de ce que les Etats-Unis peuvent négocier avec l’Iran. Rappelons que cet accord avait nécessité deux ans et demi d’âpres négociations et mettait fin à trois décennies d’isolement de l’Iran de la communauté internationale et de sanctions économiques.

Plus sérieusement, Donald Trump n’aime pas cet accord, car il ne comporte pas trois volets importants :

  1. Il est valable pour une durée de 10 ans jusqu’en 2025
  2. Il ne comprend pas les activités de missiles balistiques
  3. Il n’inclut pas l’activisme iranien dans la région.

Il souhaite donc obtenir un accord qui contraindra plus l’Iran, à la fois dans ses activités nucléaires et ses activités de déstabilisation de la région.

Maintenant, c’était là où les deux méthodes proposées d’un côté par Emmanuel Macron et Angela et de l’autre par Donald Trump.

Les premiers ont essayé de le convaincre que cet accord pouvait être un marchepied pour de nouvelles négociations et aboutir – éventuellement – à un accord plus large.

Le second veut remettre les pendules à zéro et négocier un nouvel accord qui lui conviendra mieux. Jusqu’ici, les deux agents qui pouvait le tempérer – Rex Tillerson et H.R. McMaster – ont été remerciés et remplacés par le nouveau ministre des Affaires étrangères Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, tous deux plus va-t’en guerre et jusqu’au-boutistes. Maintenant déchirer un accord est une chose, en proposer une autre en est une autre. Donald Trump a-t-il un plan B ?  On peut en douter sauf à revenir au statu quo ante, menacer et éventuellement plus. La rupture de cet accord inclura-t-elle des sanctions aux entreprises européennes qui, elles, continueront à faire des affaires avec l’Iran ?

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