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Donald Trump veut remettre les Eglises dans le champ politique

Attirer l’attention sur le dérisoire ou l’accessoire pour avancer sur l’essentiel, telle semble être une tactique utilisée par Trump pour avancer ses pions.

Au National Breakfast Prayer, un rendez-vous existant depuis Eisenhower et auquel le président a coutume de se rendre, Donald Trump a employé cette méthode de diversion avec brio.

D’abord, le dérisoire.

Il n’a pas fallu plus de trois minutes pour que Donald Trump explique à cette assemblée de responsables religieux que l’audience de l’émission The Apprentice était tombée très bas depuis qu’Arnold Schwarzenegger en est l’animateur. Un propos aussi déplacé que celui tenu à la CIA lorsqu’il a expliqué que la foule venue à son inauguration avait été la plus importante de toute l’histoire des Etats-Unis, discours tenu devant le mur du souvenir des agents tombés pendant le service.

Non sans humour, Arnold Schwarzenegger lui a proposé dans une petite vidée d’échanger leur travail : « Eh Donald, reprend l’animation de ton émission et laisse-moi la présidence ce qui permettra aux Américains de retrouver le sommeil ».

Evidemment, Donald Trump n’a pu s’éviter de répondre en lançant un tweet vengeur déclarant qu’Arnold avait été un très mauvais gouverneur de Californie.

 

 

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Ensuite, l’essentiel.

Donald Trump a profité de cette tribune pour annoncer qu’il allait « détruire » une loi passée en 1954 par Lyndon Johnson, alors sénateur, changeant une disposition fiscale appliquée aux organismes religieux modifiant ainsi les relations entre l’Eglise et l’Etat. Cette loi prévoit une exemption fiscale aux Eglises et organisations caritatives en échange de quoi elles ne doivent pas participer ouvertement aux campagnes politiques et soutenir officiellement et financièrement un candidat. Le faire c’est prendre le risque de perdre cet avantage fiscal.

C’est donc cette loi passée par un Congrès républicain, qui serait peut-être jugé aujourd’hui par leurs successeurs d’aujourd’hui comme des radicaux ou des extrémistes, que Donald Trump veut donc détruire au grand plaisir des églises conservatrices qui soutiennent activement les républicains les plus radicaux. Donald Trump lui-même a eu un lourd soutien des évangélistes. Ces Eglises considèrent que cette loi Johnson contrevient au premier amendement.

Maintenant la méthode. Comment Donald Trump va-t-il s’y prendre pour effacer d’un trait de plume cette loi plus que demi séculaire : passer par le Congrès ? Peut-être mais à l’heure du tweet qui semble être l’unité de temps de Donald Trump, c’est très long et l’oblige à partager son pouvoir avec la branche législative. En signant un EO ? Avec le risque qu’il soit immédiatement invalidé par un juge car non constitutionnel ou que le Congrès vote une loi contraire invalidant son application.

Bref, Donald Trump semble apprendre les difficultés de la pratique du pouvoir politique et va devoir comprendre que les Etats-Unis ne se dirigent pas comme une entreprise. Si un juge ou un sénateur ne plait pas, il ne peut pas le « virer ». Il semblerait qu’il joue son propre rôle dans une nouvelle émission : « The Apprentice : How to become a President ».

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