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Deux sénateurs se rebiffent

Depuis longtemps déjà, John McCain a fait entendre sa voix sur un président qui n’entend rien aux us et coutumes de la vie politique et, pire encore, de la vie tout court. Invectives, insultes, attaques personnelles, injures, vexation font partie de la boite à outils relationnelle de Donald Trump et sont distribués quotidiennement. Ces derniers jours, les cibles furent tour à tour les joueurs de la NFL, John McCain, Bob Corker (Liddle’), Jeff Flake, la veuve du Sergent La David Johnson, la congresswoman Wilson (Wacky), Hillary Clinton (Crooked), Barack Obama, la maire de San Juan (Porto Rico).

Ce qui pose plusieurs questions. Le fait-il sciemment ou son manque de surmoi l’empêche-t-il de se rendre compte de son comportement totalement inapproprié ? Est-ce un trait de sa triste personnalité ou est-ce là un moyen, peu glorieux, de détourner l’attention ? Mais faudrait-il pour cela qu’il ait une pensée politique et une stratégie pour la mettre en œuvre. En fait, il semblerait que tout ce qu’il fait n’a que peu d’importance et soit en fait subordonné à la vénération que devraient, à ses yeux, lui porter les Américains.

Et là ce sont deux sénateurs qui coup sur coup viennent de se lever et dire publiquement leur dégout que provoque ce président. Et ce, alors même qu’ils étaient plutôt de solides soutiens. Mais la coupe est pleine.

Bob Corker avait été pressenti un temps pour être Vice-Président, puis Secrétaire d’Etat. Après quelques salves lancées cet été, le sénateur du Tennessee a définitivement pris position contre le président. S’en sont suivis quelques échanges via twitter – un format que peut tenir Donald Trump – totalement inhabituels entre le président des Etats-Unis et un sénateur, tous deux du même parti. Il est vrai qu’on a peu d’historique avec twitter. Mais le réseau social est-il une excuse à de tels comportements du président des Etats-Unis ?

Pas moins de 5 tweets de la part de Donald Trump contre le sénateur…

… qui a poursuivi dans sa comparaison entre la Maison Blanche et une garderie.

Ce fut autour du sénateur de l’état d’Arizona d’entrer en scène. Il a prononcé un discours solennel dans lequel il annonce qu’il ne se représentera pas pour les élections midterms de novembre 2018. Ce sera le deuxième sénateur de l’histoire de l’Arizona a n’avoir accompli qu’un seul mandat. Entre sa carrière politique et ses principes, Jeff Blake fait le choix des derniers. Et ce mardi 24 octobre, il a prononcé un discours l’hémicycle qui marquera les esprits et fera date.

Avec quelques formules chocs :

« I have children and grandchildren to answer to, so, Mr. President, I will not be complicit »

« Mr. President, I rise today to say: Enough ».

« Reckless, outrageous, and undignified behavior has become excused and countenanced as “telling it like it is,” when it is actually just reckless, outrageous, and undignified ».

« And when such behavior emanates from the top of our government, it is something else. »

Jeff Blake a repris une longue citation du président Républicain Ted Roosevelt :

« The President is merely the most important among a large number of public servants. He should be supported or opposed exactly to the degree which is warranted by his good conduct or bad conduct, his efficiency or inefficiency in rendering loyal, able, and disinterested service to the nation as a whole. Therefore, it is absolutely necessary that there should be full liberty to tell the truth about his acts, and this means that it is exactly as necessary to blame him when he does wrong as to praise him when he does right. Any other attitude in an American citizen is both base and servile.” President Roosevelt continued. “To announce that there must be no criticism of the President, or that we are to stand by the President, right or wrong, is not only unpatriotic and servile, but is morally treasonable to the American public. »

Evidemment, Steve Bannon, l’ancien éminence grise de Donald Trump retourné à sa publication d’extrême-droite et qui a décidé d’avoir la peau de tout l’establishment républicain s’est félicité de ce départ. Quant à Donald Trump, il a répondu en 140 caractères qui ont peut-être épuisé le vocabulaire à sa disposition.

En fin politique, Donald Trump s’est lancé dans une nouvelle bataille avec deux sénateurs républicains alors même qu’il va avoir besoin de toutes les voix pour faire passer sa loi sur la réforme fiscale. Ce n’était sans doute pas le meilleur moment mais il semblerait que Donald Trump a plus envie de lancer une nouvelle querelle que de donner la priorité à son agenda politique.

Et que vont faire les autres sénateurs, vont-ils continuer à courber l’échine en espérant que parallèlement aux foucades et aux lubies du président, ils pourront voter les réformes qu’ils souhaitent depuis longtemps ?

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