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Bons points, mauvais points

Privé de meeting de campagne pour raison d’épidémie, Donald Trump a trouvé un moyen de communication de substitution : les conférences de presse quotidiennes. Les participants à ces présentations journalières sont variables en fonction des sujets abordés et sans doute des caprices du chef. Ce moyen de s’adresser directement aux Américains s’ajoute bien sûr à son compte twitter surexploité en ce moment (un travail à plein temps à lui tout seul) pendant ces temps de crise. Bien sûr, ces deux canaux de communication sont destinés n’ont pas à informer mais à expliquer aux Américains combien le gouvernement et son leader ont fait du bon travail.

Dans un premier temps, cette approche semblait avoir porté ses fruits puisque le taux d’approbation du président avait atteint 45,8 % son plus haut niveau depuis le 25 janvier 2017 selon le site FiveThirtyEight qui fait la moyenne de tous les sondages sur ce sujet (What Explains The Bump In Trump’s Approval Ratings?). Cette statistique datait du 1er avril et l’on sait que la popularité est comme la roche Tarpéienne, proche du Capitole, en un mot, elle peut se dégonfler plus vite qu’elle ne s’est envolée.

En fait, ce phénomène est bien connu des experts en science politique et baptisé effet « rally-around-the flag » selon lequel les leaders des pays gagnent en popularité lors de crises internationales : attaques terroristes, guerres, pandémie… « When a country is faced with a common threat that touches everybody, there is a tendency to unify and to look toward the leader », expliquait Shoon Murray, un expert en science politique qui a étudié cet effet the rally-around-the-flag, told FiveThirtyEight. ‘The sense of emergency is now so high and widespread that it’s possible people could rally around the president if he was perceived as taking steps in a nonpartisan way to mitigate the crisis. »

Un des cas les plus spectaculaires a été l’explosion de la cote de popularité de George W. Bush lors de l’attaque terroriste du 11 septembre 2001. Alors même que sa réaction initiale n’avait pas été exemplaire, loin de là.

Il n’y pas vraiment de précédent pour cette épidémie mais ce qui s’en rapproche le plus est une catastrophe naturelle qui sont toutes les deux des « acts of God » selon les prêcheurs évangéliques. Bien sûr, cet effet n’est pas systématique. La gouverneure de Louisiane Kathleen Blanco en avait fait les frais à la suite de lente réponse à l’ouragan Katrina.

Toutefois, ce regain de popularité de Donald Trump, un peu au-delà de sa base, doit être replacé dans un contexte international. Et alors qu’il peut être mesuré à 5 points, il est largement inférieur à ce que l’on constate dans les autres pays où il est de l’ordre de 20 points et ce quel que soit leur gestion de la crise : Boris Johnson, Scott Morrison, Justin Trudeau.

Cette différence s’explique par une gestion pour le moins chaotique de la crise de la part de Donald Trump qui tente pourtant, jour après jour, d’expliquer aux Américains lors de sa conférence de presse quotidienne qu’il fait un excellent travail. Le seul problème est qu’il se contredit régulièrement, montre plus d’intérêt à sa prestation qu’à la crise elle-même en expliquant au Wall Street Journal qui avait osé le critiquer que le niveau d’audience est supérieur à celui des émissions les plus populaires et menace CNN de ne plus pouvoir interviewer ses conseillers médicaux si la chaîne ne les retransmettait plus intégralement.

Depuis le 1er avril et les prestations quotidiennes de Donald Trump – qui sont de plus en plus longues – transformées en véritables meetings de campagne où il aborde tous les sujets et critique de manière récurrente et quasi obsessionnelle les Chinois, les démocrates, les médias, l’OMS, les gouverneurs, les hôpitaux qui en demandent toujours plus, cette popularité s’effrite assez régulièrement. D’autant que les chiffres liés au virus s’aggravent tous les jours et contredisent les messages sans aucun fondement délivrés régulièrement qui s’apparentent plus à de la poudre de perlimpinpin et aux formules abracadabra. Les chiffres ne mentent pas dit-on. Mais là aussi, Donald Trump est un maître de la communication n’hésitant à utiliser des formules indécentes, voire obscènes, du type « si on n’a moins de 100 000 morts, on aura fait un excellent travail ».


Trump bullies journalists asking important and reasonable questions: Peter Alexander (“a terrible reporter”); Abby Philip (“what a stupid question”); Yamiche Alcindor (“Don’t be threatening”); Jim Acosta (“ask a real question”); Pamela Reed (“[you] write fake news”).

A la question « sur une échelle de 1 à 10, quel note vous attribuez-vous sur la gestion de la crise, Donald Trump avait répondu tout de go : « 10 ». Les Américains sont plus circonspects.

A plurality of voters gives the president a failing grade on the way he has communicated information about the coronavirus to the American people:

    • 25 percent give Trump an A;
    • 17 percent give him a B;
    • 14 percent give him a C;
    • 12 percent give him a D;
    • 31 percent give him an F

Un sondage réalisé entre le 2 et le 6 avril par Quinipiac University montre que des différents acteurs impliqués dans cette crise, Donald Trump est plutôt mal jugé. Seul le Congrès l’est encore plus même si c’est lui qui a voté le plan de soutien à l’économie de 2 000 milliards de dollars. Dans cette hiérarchie d’approbation, c’est Anthony Faudi, conseiller médical de la Task Force gérée par Mike Pense et directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases qui reçoit la plus haute approbation. Avec Deborah Birx, il fait partie des « adults in the room » qui arrivent à catalyser Donald Trump et à l’empêcher de prendre de trop mauvaises décisions sans trop le contrarier. Mais ces prises de position qui reprennent régulièrement les fausses et ineptes déclarations du président lui ont valu des menaces et ont obligé à renforcer ses mesures de protection.


As the number of coronavirus cases spreads throughout the country, Dr. Anthony Fauci, the director of the National Institute of Allergy and Infectious Diseases, earns the highest approval rating for his handling of the response to the coronavirus, according to a Quinnipiac (KWIN-uh-pea-ack) University national poll released today. He is closely followed by state governors, but President Trump and Congress don’t fare quite as well on their handling of the response to the coronavirus:

  • Dr. Anthony Fauci: 78 percent approve, 7 percent disapprove;
  • “Your state’s governor”: 74 percent approve, 24 percent disapprove;
  • New York Governor Andrew Cuomo: 59 percent approve, 17 percent disapprove;
  • President Trump: 46 percent approve, 51 percent disapprove;
  • Congress: 44 percent approve, 46 percent disapprove.

 

 

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