Joe Biden et Donald Trump sont les deux présidents les plus âgés que les États-Unis ont connus. Joe Biden est né le 20 novembre 1942 et Donald Trump le 14 juin 1946.
Lorsqu’il a quitté le Bureau ovale en janvier 2025, Joe Biden avait donc 82 ans. Après avoir déclaré qu’il ne ferait qu’un mandat, il s’est alors mis en tête d’en faire un second expliquant qu’il fallait finir le travail. Un argument souvent utilisé, mais qui ne signifie pas grand-chose, car le travail n’est jamais fini. Mais les prestations du président démocrate se faisaient de plus en plus laborieuses. Même si, en certaines circonstances, il avait réussi à donner le change. Ce fut le cas lors du dernier discours sur l’état de l’Union où il semblait être en total contrôle. Mais après un débat catastrophique contre Donald Trump, le parti démocrate a finalement réussi à lui faire admettre qu’il n’était pas raisonnable de maintenir sa candidature.
Les événements se sont alors enchaînés en plaçant Kamala Harris dans des conditions difficiles, et qui, malgré tout, a fait une plutôt bonne figure. En maintenant sa candidature, Joe Biden n’a-t-il pas fait perdre son camp ? N’a-t-il pas mal préjugé de ses forces ?
Alors que ces questions n’auront sans doute jamais de réponses, c’est dans ce contexte que les journalistes Jake Tapper de CNN et Alex Thompson du magazine Axios publient Original Sin, un véritable brûlot qui explique que l’entourage de Joe Biden a non seulement manqué de clairvoyance en mettant toutes les chances de leur côté pour faire perdre leur camp, mais ont caché la vérité, à savoir que, clairement, Joe Biden n’aurait jamais pu faire un second mandat. Une question en suspens est de savoir s’il avait toutes capacités pendant toute la durée de son premier mandat ? L’idée générale qui ressort est que les phases pendant lesquelles il était en état d’assumer sa tâche se raccourcissaient.

Donald Trump va fêter ses 79 ans le 14 juin prochain. Pour satisfaire son ego, il a explicitement demandé à célébrer le 250e anniversaire de la création de l’armée de terre américaine (US Army), fondée le 14 juin 1775. Et comme par hasard, cette fate correspond à son anniversaire. Les États-Unis se transformeraient-ils en un régime qui développe le culte du chef (cf la réunion du cabinet où chaque ministre entendait faire mieux que son voisin pour flatter le maître des lieux).
Mais le président actuel nous a tellement habitués aux mensonges, aux propos incohérents, aux excès, aux insultes qu’il est difficile de démêler ce qui pourrait relever du trait de caractère et ce qui est lié au vieillissement. John Gartner, Clinical Psychologist, explique combien il est difficile de séparer ce qui relève de son “malignant narcicism” et de la démence.
JohnGartner évoque comment les médias ont minimisé les problèmes de santé mentale de Donald Trump, en utilisant le terme “sanewashed” alors que les signes flagrants de démence chez Trump, y compris sa détérioration du langage et de la logique sont patents. Il souligne la confusion autour du diagnostic de Trump, en mentionnant qu’il existe plusieurs aspects à considérer, y compris la santé mentale et le manque d’intellect.
Il mentionne des études comparant le langage de Trump au fil du temps, notant une détérioration significative de son vocabulaire et des signes de désordre de la pensée. John Gartner souligne que Donald Trump est entouré de partisans républicains, ce qui limite l’accès à des évaluations objectives de sa santé mentale. Un phénomène sans doute comparable à ce qui avait entouré Joe Biden.
L’univers politique américaine est assez clairement touché par un phénomène de vieillissement très marqué. En 1960, le président des États-Unis avait 43 ans, la moyenne d’âge de Chambre des représentants était de 49 ans, celle du Sénat de 54 ans. En 2025, le président soufflera ses 79 bougies, la moyenne d’âge de la Chambre des représentants et du Sénat a augmenté respectivement de 8,5 et 10 ans. On ne peut pas dire que la politique américaine est atteinte d’un phénomène de jeunisme.