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Afghanistan : same old, same old !

C’est la guerre la plus longue qu’ont mené les Etats-Unis de toute leur histoire. Plus de 16 ans, 100 000 soldats au plus fort de l’opération, 2 400 soldats américains tués sans parler des pertes militaires, civiles afghanes et un budget de plus de 1 000 milliards de dollars. Pour un résultat plus que discutable.

 

Sous son slogan « American First », le candidat Trump avait répété qu’il fallait se retirer d’Afghanistan. C’était en cohérence avec ce qu’il exprimait dans ces tweets allant même jusqu’à dire qu’il était d’accord avec son prédécesseur en écrivant en janvier 2013 que les Etats-Unis devaient opérer un retrait au plus vite.

Aujourd’hui, le président Trump fait volte-face – mais ce n’est pas là le plus important – et décide donc de renforcer la présence des troupes américaines sur le sol afghan dans le cadre d’une soi-disant nouvelle stratégie sans donner aucune précision ni sur le nombre, ni sur le calendrier. Donald Trump ne veut pas donner d’informations à ses adversaires ! la belle affaire. Tour de passe-passe qui laisse planer le doute pour laisser croire qu’il y a une nouvelle stratégie alors qu’en fait, la décision prise s’inscrit dans la continuité.

« In the end, we will win », déclarait-il. « We will always win ». Déclaration n’ayant aucune valeur car la notion en Afghanistan correspond-elle à une quelconque réalité alors que les Etats-Unis se sont peu à peu enlisés dans une guerre sans fin sous trois présidents, George W. Bush qui l’a initiée, Barack Obama qui a voulu la terminer dans réel succès et maintenant Donald Trump.

L’Afghanistan n’a pas volé son appellation le cimetière des empires. Le pays connaît la guerre ou plutôt les guerres depuis des décennies. Dans un article de juin dernier longtemps avant l’annonce de Donald Trump où la décision d’envoyer 4000 hommes supplémentaires est déjà indiquée (A flawed Plan for Afghanistan ; The Trouble With Deploying More U.S. Troup), le magazine Foreign Affairs nous rappelle les 5 guerres qui sont actuellement en cours.

  1. La guerre entre les Pachtounes, l’ethnie dominante et toutes les autres (Tajik, Hazara, Uzbek, Aimaq…). Les Pachtounes représentent moins de la moitié de la population mais ont presque toujours gouverner le pays ;
  2. Au sein des Pachtounes, le conflit entre la tribu des Durranis dans le Nord du Pays et la tribu Ghilzai dans les zones rurales et montagneuses qui remonte au 18e siècle ;
  3. Le conflit entre les régions des villes cosmopolites et relativement progressistes et les religieux conservateurs dans les zones rurales ;
  4. Le 4e conflit concerne le Pakistan qui soutien en particulier les forces talibanes et constitue une base arrière ;
  5. Enfin, le Pakistan est en guerre dans ses propres pachtounes contre les Talibans Pakistanais. Ce dernier point est perçu comme le plus problématique par Foreign Affairs dans la mesure où le Pakistan dispose de l’arme nucléaire et qu’il serait évidemment catastrophique que celle-ci tombe dans les mains de terroristes.

On le voit donc, la situation est très complexe.

My original instinct was to pull out, and historically I like following my instincts. But all my life, I have heard that decisions are much different when you sit behind the desk in the Oval Office. In other words, when you are president of the United States. So I studied Afghanistan in great detail and from every conceivable angle. After many meetings over many months, we held our final meeting last Friday at Camp David with my cabinet and generals to complete our strategy. I arrived at three fundamental conclusion about America’s core interests in Afghanistan.

Telle est l’explication donnée par Trump dans son discours de lundi dernier à Fort Myer (Virginie) pour expliquer son revirement et sa « nouvelle stratégie » qui n’est qu’en fait la poursuite de son prédécesseur. Mais bien sûr, Donald Trump présente les choses différemment et se présente un peu comme Merlin l’enchanteur qui, d’un coup de baguette magique va résoudre le problème : « Je résous les problèmes », nous explique-t-il.

When I became president, I was given a bad and very complex hand, but I fully knew what I was getting into. Big and intricate problems. But one way or another, these problems will be solved. I am a problem solver. And in the end, we will win.

En fait quel est l’objectif de la poursuite de cette guerre ? Il est triple :

– D’abord utiliser les troupes américaines pour aider les forces afghanes à assurer leur propre sécurité. Il s’agit donc d’une mission de formation ;

– Ensuite, persuader le gouvernement pakistanais de ne plus protéger les terroristes qui sont sur leur sol. L’idée n’est pas nouvelle, George W. Bush et Barack Obama s’y sont confrontés sans succès. « That will have to change, and that will change immediately » affirme Donald Trump qui comme toujours confond ce qu’il dit et la réalité ;

– Enfin, faire pression sur les Talibans pour les amener à n avec le négocier avec le gouvernement afghan. Seule condition pour une paix réelle et durable.

Et pour les Etats-Unis, l’objectif principal de cette guerre ou de ces guerres est d’empêcher le développement sur le sol afghan ou pakistanais de groupes terroristes qui pourraient mener des attaques sur le sol des Etats-Unis. Un objectif assez éloigné de la victoire contre un ennemi. Et pour garantir cet objectif durablement, combien de temps les Etats-Unis vont-ils être obligés de maintenir des forces dans la région. C’est peut-être là une situation transitoire qui va devenir permanente.

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