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500 jours… de trop ?

Voilà déjà 500 jours – le 4 juin – que Donald Trump s’est installé à la Maison Blanche. 500 jours qui en paraissent 10 000. Donald Trump a réussi au moins une chose : être le centre de toutes les attentions. Ce qui d’ailleurs doit le satisfaire car aux dires de ceux qui le connaissent depuis longtemps son narcissisme n’a d’égal que son égotisme.

Sous les conseils de son équipe d’avocats première formule, Donald Trump avait exprimé le souhait de répondre aux questions de Bob Mueller et était prêt à fournir tous les éléments que ce dernier demanderait. Mais depuis l’arrivée de Rudy Giuliani dans l’équipe, faisant plus office de chargé de relations publiques – il est sur tous les plateaux TV –  que d’avocat, la stratégie a complètement changé.

Donald Trump pourrait renvoyer son ministre de la Justice qui s’est démis de ses responsabilités de l’enquête et nommer à sa place un homme de paille qui pourrait arrêter l’enquête et renvoyer Bob Mueller dans ses buts. Mais ce serait sans doute une réédition du Saturday Night Massacre avec les conséquences que l’on connaît. Certains républicains sont montés au créneau pour dire que c’était là une ligne rouge mais rien de garanti qu’ils feraient quelque chose. Si c’est un risque faible, c’est un risque.

Il faut donc adopter une nouvelle stratégie. Celle-ci comporte trois éléments fondamentaux.

Critiquer en permanence son ministre de la justice qui met en œuvre la politique du président avec un certain zèle. Peu importe, Donald Trump ne lui parle plus directement selon les journalistes. Parmi les choses que Donald Trump a comprises, il ne faut surtout pas s’interdire de répéter. Il ne s’en prive pas et régulièrement rudoie, discrédite et éreinte Jeff Sessions. Il ne se gêne pas pour incriminer son adjoint, Rod Rosenstein, ça peut toujours servir et ça fait du bien à la bile.

Discréditer l’enquête et son enquêteur en chef Bob Mueller. Ça ne sert pas à grand-chose sur le plan juridique mais c’est très efficace sur le plan politique et rassure sa base. Si les conclusions de l’enquête le blanchissent, alors il sortira en héros, victime d’une opération digne du Maccarthysme. Si elles le condamnent, alors il aura bien préparé l’opinion pour en diminuer la portée, voire la réduire à néant.

Affirmer qu’il avait le pouvoir de pardon, urbi et orbi, et que ce pouvoir, dixit Rudy Giuliani, pouvait aller jusqu’à lui-même. Argument que Donald Trump a répété dans un tweet. L’ancien maire de New York complétant l’argument que la question ne se pose pas et qu’il n’aurait même pas à le faire puisqu’il n’y a pas collusion. Il a même affirmé que Donald Trump en tant que président ne pouvait pas être l’objet de poursuite et qu’il pourrait, s’il le souhaitait, interrompre cette enquête à tous moments. Bref, Donald Trump glisse tout doucement du statut de président à celui de monarque, voire de dictateur.

Montesquieu nous avait appris la théorie de séparation des pouvoirs et les Américains l’avaient repris à leur compte avec l’idée simple les hommes ne sont pas fondamentalement mauvais mais qu’ils ont tendance à aller au-delà des pouvoirs qui leur sont impartis. Les Checks and balances constitue un des fondements de la démocratie américaine mais il est sérieusement remis en question. Le parti républicain, qui a la majorité au Congrès, est devenu le parti de Trump ; Quant à la Cour Suprême, Donald Trump a déjà nommé un Juge et pourrait bien en nommer deux autres. Donald Trump qui, toute sa vie durant, a dirigé une PME familiale sans aucun contre-pouvoir ne peut sans doute pas comprendre cette théorie.

Enfin, comme les Fake News médias ne rendent pas hommage à leur président pour les actions accomplis, le président n’a qu’à le faire lui-même.

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