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4 semaines avant l’élection : l’effet Covid-19

Depuis quelques semaines, Donald Trump accumule les ennuis. Il y a eu le décès de Ruth Bader Ginsburg qui lui a donné le sentiment qu’il reprenait la main sur l’agenda en changeant de sujet faisant oublier aux Américains les 200 000+ morts liés à la Covid-19 et l’épidémie qui continue à ravager les États-Unis. Et lui a donné la chance de faire ce pour quoi nombre d’électeurs l’ont choisi : nommé des juges conservateurs dans les tribunaux fédéraux et à la Cour suprême. Et sur ce point, il a été particulièrement efficace avec la nomination de quelque 200 juges et deux juges à la Cour Suprême. C’est événement lui permet donc d’en nommer un troisième. Il a ainsi sélectionné sa remplaçante dans un délai record. Peu après, il réunissait des centaines d’invités de marque pour présenter Amy Coney Barrett.

Mais la suite des événements lui a complètement échappé. Il y a d’abord eu l’article du New York Times qui confirmait des manipulations fiscales lui permettant de ne payer que 750 dollars en impôt sur le revenu en 2016 et 2017. Ensuite, il y a eu le calamiteux débat pour lequel même les supporters de Donald Trump ne se pressent pas trop pour déclarer victoire sur Joe Biden. Et puis, le retour de bâton sur un non-respect des gestes barrières a fini par le rattraper. Donald Trump a été détecté positif. C’est lui-même qu’il l’a annoncé par le biais d’un tweet le jeudi 1er octobre un peu après minuit.

S’ajoutent à ces événements, une situation économique et sociale qui est plus que difficile (économie en berne, taux de chômage, épidémie qui n’en finit par avec son décompte macabre…) et qui atteint le moral des Américains. Après être tombé au plus bas au moment fort de la crise sanitaire, le taux de confiance dans l’économie ne remonte que très lentement, au même rythme que l’économie, selon une forme qui se rapproche plus du L que du V. Il en va de même pour l’indice de satisfaction qui, lui, ne remonte pas alors qu’il était au plus au tout début de la crise de la Covid-19 au début du mois de février. L’incertitude liée aux élections n’est pas favorable à une quelconque sérénité.

Ceux qui espèrent que Donald Trump sera réélu commencent sans doute à désespérer et comprendre que leur champion est dans une très mauvaise passe. Son comportement encore plus erratique que d’habitude n’est pas propice à la sérénité. Peut-être ont-ils peur de penser qu’ils vont avoir un « monstre » et une communiste comme vice-président. Donald Trump avait affublé Kamala Harris de ces deux qualificatifs après son débat avec Mike Pence. De leur côté, les démocrates sont atteints du syndrome 2016 selon lequel la défaite n’est toujours pas inenvisageable alors que tous les indicateurs sont au vert.  

Avant le débat des vice-présidents, les commentateurs politiques allaient de leurs attentes et de leurs conseils. Que devrait faire Joe, que de devrait pas faire Kamala ? Pour Joe Biden : « Stop the bleeding » (arrêter l’hémorragie avait dit Rick Santorum, ancien sénateur, candidat à la primaire de 2012 et soutien quasi inconditionnel de Donald Trump. Une injonction on ne plus clair, mais bien difficile à mettre en œuvre. Du côté de Kamala Harris, les avis étaient plus partagés et peuvent être résumés dans l’idée de jouer en défense et ne pas commettre la grosse faute. Il lui fallait aussi ne pas jouer à la « nasty woman », rôle qui avait été un peu attribué àHillary Clinton en 2016.

On le sait, le débat entre les candidats à la vice-présidence a encore moins d’influence sur le cours des élections. Mais celui-là avait une saveur un peu particulière, car il s’agissait presque en filigrane d’un débat de président par procuration étant donné l’âge respectif des présidents. La question de savoir s’ils avaient ce sujet délicat avec leur running-mate leur a été posée. Et tous deux l’ont habilement détournée. De fait, c’est le second en termes d’audience après celui de Sarah Palin et Joe Biden (un débat qui parait tellement civil quand on le compare avec celui entre Joe Biden et Donald Trump. Et dans la catégorie des populistes, Sarah Palin parait tellement sage et civile par rapport à son successeur. N’hésite-t-elle pas à parler de la corruption de Wall Street lorsque Donald Trump ne pense la santé de la bourse et aussi à la sienne.

Débat entre Joe Biden et Sarah Palin en 2008

Débat entre Joe Biden et Donald Trump en 2020

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