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4 novembre 2020 : Donald Trump est réélu

Donald Trump a remporté les élections présidentielles de 2020 avec 271 voix de grands électeurs contre 267 pour Joe Biden mais avec 5 millions de voix populaires de moins. D’emblée Donald Trump affirme qu’il y a eu plus de 5 millions de votants illégaux qui ont apporté leur voix à Joe Biden, expliquant qu’il s’agit de la plus grande fraude de l’histoire des Etats-Unis. Un léger avantage de quelques milliers de voix dans plusieurs étapes clés (Arizona, Floride, Michigan, Pennsylvanie) représentant 74 voix de grands électeurs lui ont permis de gagner. De justesse comme on le constate, mais pour Donald Trump, si l’on tient compte de la fraude électorale et de l’appui des Russes et des Chinois envers Joe Biden, il a largement remporté les élections, la plus grande victoire de toute l’histoire. Il a ainsi échappé à l’affront de faire parti des “one term president”.

Bis repetita ? Ce scénario n’est pas impossible même si les sondages donnent imperturbablement un avantage important de 6 points à Joe Biden. Les sondages ont assez peu de valeurs car les événements des 5 mois à venir, en particulier liés à l’épidémie, seront déterminants. Pourtant, explique le site FiveThirtyEight (If Trump Is Down In The Polls, Why Do So Many Americans Think He’ll Win?), c’est l’avantage le plus important dans une campagne électorale depuis la Seconde Guerre mondiale.

Et pourtant, une majorité d’Américains (55 %) pensent que Donald Trump va gagner en novembre prochain.

Quelles sont les raisons d’un tel paradoxe ? La première est liée aux élections de 2016 pour lesquelles les sondages ont donné un avantage constant à Hillary Clinton alors que la victoire est revenue à Donald Trump. En fait, les sondages ne se sont pas vraiment trompés au niveau national. Rappelons que la candidate démocrate a gagné avec 2 % d’écart, soir près de 3 millions de voix populaires. Le système électoral indirect a permis à Donald Trump de gagner des états clés et donc l’élection : 77 000 voix dans les états du Michigan, de la Pennsylvanie et le Wisconsin ont suffi à donner la majorité de grands électeurs. Échaudés une première fois, les commentateurs et les Américains en général sont devenus extrêmement prudents. La seconde est que Donald Trump serait prêt à utiliser tous les moyens violents toutes les normes et totalement non éthiques pour détruire son opposant et gagner les élections. Par exemple demander à un gouvernement étranger d’enquête sur le fils de Joe Biden (affaire ukrainienne).

On le voit actuellement avec la pseudo affaire baptisée Obamagate, « le plus grand scandale politique de l’histoire des Etats-Unis » à côté duquel l’affaire du Watergate ne serait qu’une simple comédie de boulevard. Lorsqu’un journaliste du Washington Post lui demande de définir cette fameuse affaire, Donald Trump « suffit de lire la presse sauf votre journal pour le savoir ». On a lu et on ne sait pas trop sauf si l’on écoute les commentateurs habituels de Fox News et les spécialistes de la théorie du complot comme Rush Limbaugh. Et l’on ne sera pas trop surpris car Donald Trump est coutumier du fait à la fois pour « alimenter sa base de supporters », distraire et déstabiliser les citoyens et couvrir les médias. Peu importe qu’il ne recouvre aucune réalité, ne serait-ce que le mot Obamagate reproduit ou répété des milliers de fois dans les médias ne peut qu’instiller le doute. Car tout mot affublé du suffixe gate est synonyme de scandale, voire de scandale d’état.

Pendant plusieurs années, Donald Trump fut à la tête du « birther movement » qui contestait l’électabilité de Barack Obama car pas né américain. Impliquer le père de Ted Cruz dans l’assassinat de John Kennedy. Ted Cruz avait violemment réagi pour revenir à la « raison politique », c’est-à-dire comprendre qu’il continuait dans cette voie il risquait son avenir. Répandre le soupçon sur la mort de l’ancien juge de la Cour Suprême Antonin Scalia. Accuser le journaliste Joe Scarborough dans la complicité d’un meurtre. Etablir une connexion entre les Clinton et la mort de Jeffrey Epstein.

Par ailleurs, cette invincibilité apparente de Donald Trump se fonde sur l’idée qu’aucune affaire ne peut l’atteindre, les électeurs finissent par le considérer comme « Teflon Don ». Et les pro Trump se feront fort d’expliquer que si toutes ces affaires ne l’atteignent pas c’est sans doute qu’il n’y a pas d’affaire. Mais l’avantage avec Donald Trump, en comparaison avec beaucoup d’autres hommes politiques, est qu’il dit tout haut ce qu’il pense et qu’il n’y a qu’à écouter ces déclarations. Dans la gestion de la pandémie du Coronavirus, les déclarations et les faits resteront. Sauf que, il faut bien le reconnaître, Donald Trump, sans doute grâce à un état psychologique très particulier où le moi écrase le surmoi et la décence s’écrase devant l’intérêt personnel, a le génie de transformer la réalité dans un narratif qui l’avantage et d’orienter l’opinion sur des sujets permettant de détourner l’attention. A faire croire qu’il lutte contre l’establishment pour le bien des Américains alors qu’il est à la Maison-Blanche depuis trois ans et demi et ne fait que défendre ses propres intérêts. A donner l’impression qu’il est la cible d’attaques permanentes alors que c’est lui qui est à la manœuvre des orgues de Staline de la déstabilisation et des accusations en rafale.

« Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence ».

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