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Voter contre Donald Trump ou pour Joe Biden

En 2016, les Américains ont rejeté Hillary Clinton plus qu’ils n’ont élu Donald Trump. C’est le rejet de la candidate qui a été le moteur le plus fort de la dernière élection. En 2020, c’est peut-être le même mécanisme qui va être actionné, mais cette fois au détriment de Donald Trump et en faveur de son opposant Joe Biden. A quatre mois de l’élection, tout peut arriver dans un sens ou dans l’autre. La crise sanitaire poursuit son cours charriant quotidiennement ses chiffres macabres : nouveaux cas détectés, hospitalisations, nombre de malades mis sous ventilation, décès.

Une crise qui ne jour pas en faveur de Donald Trump qui a pris le parti de ne plus vraiment en parler ou lorsqu’il aborde le sujet pour affirmer que tout est sous contrôle. Mais les faits sont têtus. A l’inverse, imaginons l’annonce qu’un des multiples candidats vaccins soit déclarés efficace quelques jours avant le début novembre pourrait avoir le même que la réouverture du dossier Clinton par James Comey 11 jours avant l’élection de 2016. Et peu importe que ce vaccin soit réellement disponible, l’effet d’annonce suffirait et on peut s’assurer que Donald Trump saura tourner l’événement à son profit. Un peu comme il l’avait fait lorsque la société Tesla avait lancé les premiers astronautes sur la station orbitale il y a quelques semaines. Alors que la Maison-Blanche n’avait aucune responsabilité dans cette affaire.

Les motivations des républicains et des démocrates sont sensiblement différentes. L’adhésion des électeurs républicains à Donald Trump est très forte : 76 % voteront pour leur candidat alors que 24 % seront plutôt motivés par voter contre Joe Biden. A l’inverse, les démocrates sont beaucoup moins enthousiasmés 33 % déclarer voter pour Joe Biden alors que 67 % voteront pour lui par défaut, en fait parce qu’ils voteront contre Trump. Et ce phénomène de rejet s’observe surtout chez les jeunes. C’est l’enseignement principal de la dernière enquête réalisée par le Pew Research center intitulée Public’s Mood Turns Grim; Trump Trails Biden on Most Personal Traits, Major Issues.

Le sentiment général qui caractérise actuellement les Américains est la colère (71%) et la peur (66 %). L’espoir et la fierté d’être Américain sont largement moins partagés avec respectivement 46 % et 17 %. Seulement 12 % des Américains sont satisfait de la situation actuelle contre 87 % qui sont insatisfaits. Dans ces conditions, Il sera difficile pour Donald Trump de défendre le bilan de son mandat et donc de mobiliser pour un second. MAGA a laissé place à un bien fade Transition to Greatness pourrait bien être compris comme : « J’ai raté mon premier mandat, mais je vais réussir le second ».

Jusqu’à l’élection de Donald Trump, le caractère et les qualités semblaient jouer un rôle important dans le choix d’un président. Avec Donald Trump, ce qui pouvait être considéré comme une nécessité a disparu. Lorsqu’on compare les personnalités respectives des deux candidats, Donald Trump n’est a son avantage que pour son énergie. Il en joue régulièrement en qualifiant son adversaire de Sleepy Joe. Cet avantage va peut-être se transformer en défaut, car les Américains – à part un noyau dur – sont sans doute fatigués d’un président qui cherche quasiment quotidiennement un sujet de diversion, le plus souvent en cherchant un nouveau bouc émissaire. En revanche, lorsqu’il s’agit de l’honnêteté, de l’empathie, de l’exemplarité et de la stabilité, Joe Biden est perçu de manière beaucoup plus avantageuse par les électeurs.

Il en va de même sur les sujets actuels qui préoccupent les Américains. Seule l’économie est un sujet pour lequel Donald Trump est mieux placé que son adversaire. Qu’il s’agisse de politique étrangère, de gestion de la crise sanitaire, de gérer les relations entre races, de réunir le pays et même et de loi et d’ordre, Joe Biden est mieux considéré.

1 Commentaire

  • Yves Ollivro
    Posted 11 juillet 2020 at 14h13

    Bonjour, il est assez surprenant de voir les democrates choisir tes choisir Hilary puis Biden qui ne sont pas porteurs de renouveau compte tenu de leur age et de leur passé. Y a-t-il une raison interne à ces choix?

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