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Retour sur les élections du 6e district de Géorgie

Pour les perdants, les élections locales restent locales, pour les gagnants elles ont une portée nationale. Karen Handel a battu Le jeune démocrate de 30 ans Jon Ossoff par une marge de 4 points : 52 contre 48. C’est le résultat de l’élection du 6e district de Géorgie suite à la nomination de Tom Price au poste Secretary of Health and Human Services. C’est donc une défaite de plus pour les démocrates dans une série d’élections spéciales en Caroline du Sud, Au Kansas ou encore dans le Montana. Les Républicains et Donald Trump pourraient en conclure que leur politique est la bonne et qu’il faut continuer le dur travail pour rendre sa grandeur à l’Amérique. Qu’ils continuent !

Mais un examen un peu plus attentif montre que la performance accomplie par le jeune candidat démocrate en terre non pas bleue, ni pourpre mais bien rouge et même rouge soutenue. Les Blancs votent à 80 % républicains. Un peu comme à nos dernières élections législatives, une chèvre étiquetée En Marche aurait pu gagner contre n’importe quel candidat de n’importe quel parti, un Républicain est quasiment sûr de gagner dans le 6e district de Géorgie face à n’importe quel démocrate, vieux, jeune, modéré, liberal

Le dernier représentant démocrate remonte à l’époque de Jimmy Carter à la fin des années 70. L’âge médian dans cette circonscription est de 38 ans ce qui fait que la moitié de la population n’a jamais connu un représentant démocrate. De là à oublier que les démocrates existent… Depuis 2004, le républicain Tom Price y a été élu et réélu avec une marge jamais inférieure à 29 points. Par contre Donald Trump, lui, n’y avait qu’une marge de 1,5 point. Le résultat de Karen Handel est donc supérieur à celui de Donald Trump – étonnant qu’il n’en prenne pas ombrage – mais donc largement inférieur à son prédécesseur.

A passage c’est l’élection de représentant la plus chère de toute l’histoire, près de 50 millions de dollars. Si l’on dépensait autant d’argent pour les 435 sièges de la Chambre des représentants, on atteindre le chiffre astronomique de 21 milliards de dollars. C’est évidemment impensable et totalement ridicule. Une atteinte à la démocratie que l’argent essaie de tordre par d’autres moyens.

Si Karen Handel était perçue pour elle-même et semble s’être appliquée à ne pas trop brouiller son image avec celle de Donald Trump, le très jeune âge de Jon Ossoff a fait penser à certains électeurs qu’il ne serait qu’une marionnette de la cheffe de la minorité de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi. Et nombre de démocrates commencent à ouvertement dire que leur patronne devrait laisser la place à d’autres, notamment à de plus jeunes, ce qui n’est pas très difficile (elle a 77 ans).

 

https://youtu.be/4GNPw7H6fzQ

Cette défaite est celle de Jon Ossoff ou du parti démocrate ? Pour Tim Ryan, représentant de l’Ohio, qui fait partie de ceux qui demandent le départ de Nancy Pelosi, la réponse est assez claire, c’est l’image du parti démocrate qui n’est pas bonne.

D’autant que la Brookings Institute fait remarquer que, de plus en plus, que le vote local est de plus en plus influencé par le vote national.

Après ces quatre défaites, les démocrates pourraient donc être abattus et penser que les prochaines élections midterms sont déjà jouées. D’abord, il y a la règle selon laquelle le président en place perd toujours ces élections, parfois pour corriger certains excès, parfois pour le corriger. Depuis 1862, la perte moyenne de siège a été de 30 (rappelons que la Chambre des représentants est renouvelée complètement tous les deux ans). Obama en a perdu 63 en 2010, Clinton 54 en 1994. La seule exception à cette règle est l’élection en 2002 après le 11 septembre.

L’autre règle est que le taux de popularité du président donne une bonne indication sur le résultat des midterms. Depuis 1946, un président ayant un taux de popularité au-dessus de 50 %, le parti du président perd en moyenne 14 sièges. En-dessous, la moyenne est à 36 sièges. Rappelons que la popularité de Donald Trump est actuellement entre 35 et 40 %. Donc tout est envisageable. Sauf si les Russes s’en mêlent ! Quoi qu’il en soit, les démocrates devraient se remettre en cause et Nancy Pelosi songer à prendre sa retraite.

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