Lorsque la Cour Suprême a invalidé l’arrêt Roe v. Wade, l’idée était que la décision devait être pris par les Etats, soi-disant les mieux placés. Et puis au fil du temps, la volonté qu’ils expriment depuis toujours est une simple interdiction de l’avortement, au niveau fédéral car c’est plus simple et plus efficace. Une règle au niveau fédéral s’impose à tous les Etats sinon ce sont 50 décisions et ainsi autant de possibilités d’autoriser une telle procédure dès la conception et en toutes circonstances (même en cas de viol, inceste, mise en danger de la mère).
Dernier en date dans cette initiative, Matthew Kacsmaryk, un juge de district du Texas – nommé par Donald Trump – a sommé la FDA de retirer l’autorisation de mise sur le marché de la mifépristone (accordée en 2000), l’une des deux pilules utilisées pour réaliser un avortement. Le ministère de la Justice a indiqué qu’il déposerait un recours. Selon le Guttmacher Institute, les médicaments sont utilisés pour la moitié des IVG. La Cour Suprême a invalidé provisoirement la décision.
Pour fonder son raisonnement, le juge du Texas a eu l’idée de faire appel à la loi Comstock de 1873[i] (An anti-obscenity law from 1873 was discarded for decades. Now the anti-abortion movement wants it back) pour interdire l’envoi par la poste des pilules abortives. Il fallait quand même y penser. Dans l’interview avec Dana Bash de CNN, Lindsey Graham n’est pas déstabilisé par l’idée de faire appel à une loi, votée dans des circonstances particulières, qui date de 150 ans.
[i] Le Comstock Act est une loi fédérale, adoptée par le Sénat des États-Unis le 3 mars 1873. Elle réprime « le commerce et la circulation de la littérature obscène et des articles d’usage immoral ». La loi rend illégale l’utilisation du service postal des États-Unis pour expédier des articles et matériel érotiques, contraceptifs, produits abortifs et toute information concernant ces éléments. Ceci empêche certains journaux, notamment anarchistes, de servir leurs abonnés (Source : Wikipedia).