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Primaires en Utah : la leçon de réalisme des démocrates

Difficile de faire plus républicain que l’Utah. Depuis 1976, le meilleur score obtenu par un candidat démocrate aux élections présidentielles a été de 37,7 %. En 2012, Mitt Romney (ex-gouverneur du Massachusetts et aujourd’hui sénateur de l’Utah) avait recueilli 72,8 % des suffrages. Seul Ronald Reagan avait réussi à faire mieux en 1984 en réunissant 74,5 %. La dernière fois qu’un candidat démocrate avait gagné dans cet état c’était en 1964, année où Lyndon Johnson avait obtenu 54,7 % de voix et ainsi envoyé à Washington les voix de quatre grands électeurs.  

Résultats aux élections présidentielles en Utah

Du côté du Sénat, il faut remonter loin dans le temps pour trouver un élu républicain de l’Utah à Washington, 1977 pour l’un des deux sièges de l’état (Frank Moss : 1959 – 1977) et 1951 pour l’autre (Elbert Thomas : 1933 – 1951). Pour la chambre des représentants, la situation n’est pas beaucoup plus florissante pour le parti de l’âne. Actuellement, les quatre sièges attribués à l’Utah à la Chambre des représentants sont occupés par des républicains.

La domination des républicains dans le pouvoir local est encore plus écrasante. Depuis 1992, les républicains ont raflé tous les postes de gouverneur et la majorité dans les deux chambres, ce que l’on appelle la trifecta. Le dernier gouverneur de l’état est Scott Matheson qui a dirigé l’exécutif de 1977 à 1990.

C’est donc dans ce contexte local que se tiennent les élections midterms en Utah avec la première phase des primaires. Côté républicain, l’un des deux sénateurs de l’état, Mike Lee, est candidat à sa réélection. Il sera opposé à Becky Edwards, membre du congrès de l’état, Laid Fetzer, illustrateurs et auteur de chansons et Ally Isom, fonctionnaire du gouvernement de l’état. A noter que ces quatre candidats sont tous membres de The Church of Jesus Christ of Latter-day, autrement dit Mormons.

Un des éléments saillants de cette enquête est le rôle qu’a joué Mike Lee dans la tentative de coup d’état du 6 janvier (6 janvier : Mike Lee, nouvelle pièce du puzzle), rôle mis en lumière dans les échanges de messages SMS échangés avec Mark Meadows, le Chief of Staff de Donald Trump entre le 3 novembre, date des élections, et le 6 janvier, jour de l’insurrection. Ces révélations pourraient mettre celui que l’on présente comme un constitutionnaliste en difficulté. Les primaires se tiendront le 28 juin prochain. Dans les sondages (assez peu fiables) faits avant ces révélations, Mike Lee était assez largement favori. Mike Lee qui était un farouche opposant à Donald Trump avant les élections de 2016 a assez rapidement casaque pour devenir un des plus fervents supporters.

Pas vraiment de séparation de l’église (mormone) et de l’état en Utah

Déclaration juste après l’attaque du 6 janvier (qui tranche avec ce que Mike Lee avait tenté de faire pendant les semaines qui ont précédées).

Mike Lee (très consensuel) échange avec un représentant local du mouvement Black Lives Matter sur Fox News

De leur côté, les démocrates ont pris la décision courageuse mais sans doute pragmatique de ne pas présenter de candidat mais de se ranger derrière Evan McMullin qui se présente pour les indépendants. Cet accord voté assez largement par la convention démocrate locale (57% – 43%) est d’autant plus étonnante est que Evan McMullin est un conservateur anti-trump de la première heure. Le candidat considère d’ailleurs représenter également les never-trumper (voir tweet ci-dessous). On peut donc présenter ce scrutin comme un affrontement entre un candidat pro-trump et un candidat anti-trump. Evan McMullin n’a pas tardé pour critiquer Mike Lee sur son rôle dans les événements du 6 janvier en déclarant qu’il avait « committed an unpardonable betrayal of his oath and the public trust (…) Whether Lee accepts it or not, we are still a democracy and he is still accountable to us,” he previously told The Washington Post. “He owes Utahns and the entire country a full, honest accounting of his role in this brazen treachery. He has no place in the U.S. Senate, and I’m asking Utahns of all party affiliations to hold him accountable. ».

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