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Les très francophiles Américains

« Tout homme a deux patries : la sienne et la France » avait déclaré le très francophile Thomas Jefferson. S’il n’en n’a pas toujours été le cas, notamment au moment de la guerre en Irak, la France et les Français sont toujours assez chère au cœur des Américains. Dans la dernière édition du sondage Gallup (réalisé avant l’invasion de la Russie en Ukraine), la France arrive en troisième position des nations avec 84 % des Américains ayant une opinion favorable de la France.

Derrière le Canada et l’indéfectible Grande Bretagne. Il n’en a pas toujours été ainsi. Au moment de la deuxième guerre d’Irak, en 2003, décidé sur le mensonge d’état de la présence d’armes de destruction massive, et à l’occasion de laquelle la France n’avait suivi les États-Unis dans cette folle et criminelle aventure, l’opinion des Américains sur les Français étaient tombée au plus bas avec 56 % qui percevait la France comme une nation alliée et amie (contre 90 % trois ans plus tôt). C’étaient l’époque des Freedom Fries qui prétendaient remplacer les French Fries.

Evolution de la perception des Français par les Américains de 2000 à 2003

Au vu de ce sondage, on peut avancer l’idée sans trop de risque que les Américains sont plus francophiles que les Français américanophiles. Le livre de Philippe Roger l’ennemi américain en donne une perspective historique qui commence à la Révolution (Avant les Américains ne sont pas encore nés, ils ne sont que des colons anglais). On peut s’en convaincre lorsqu’on écoute les déclarations des responsables des partis d’extrême-droite dont l’admiration pour Poutine était jusqu’à il y a peu un élément distinctif dont il semble avoir du mal à se départir et de ceux de la France Insoumise dont l’acrimonie vis-à-vis des Nord-Américains les poussent à une étonnante neutralité.

Parmi les pays dont les Américains ont une vision très favorable, il ne surprendra personne d’y trouver pèle-même, la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Il est même probable que les événements récents en Ukraine aient encore accentué cette perception négative. Il y a peu de raison que cette perception évolue de manière rapide sauf si des événements soient amener à se produire.

La plus sensible concerne l’Afghanistan qui n’était pourtant pas dans le cœur des Américains (21 % d’opinions favorables en 2021 à 12 % en 2022). Le départ un peu chaotique des troupes américaines et surtout la prise du pays par les Talibans n’y sont pas étrangers. Même si une bonne partie de la population afghane n’a rien à voir avec ces événements et, malgré les dangers et les menaces, essayé de développer une « vie normale ».

Moins surprenante est la baisse des opinions favorables de la Russie. Là encore, il ne s’agit pas des Russes mais du gouvernement russe et en fait de Vladimir Poutine. La Russie ne doit pas être confondue avec son dictateur.

La francophilie n’est pas la même en fonction que l’on soit démocrate ou républicain. Cette différence d’appréciation n’est pas nouvelle et reste assez marquée : 93 % des premiers ont une opinion favorable contre 77 % pour les seconds. La plus grande d’appréciation sur les pays étrangers concerne le Mexique : 77 % des démocrates en ont une opinion favorable contre seulement 49 % des républicains. Il est vrai que ces dernières années, ils ont été abreuvés de messages négatifs de la part de l’ex-président. On se souvient que dans sa déclaration de candidature, Donald Trump n’avait-il pas qualifié les mexicains de « voleurs et de violeurs ». Le seul pays qui est mieux apprécié – de manière significative – par les républicains que par les démocrates est Israël.

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