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Le paradoxe du gouvernement

Plus de services publics et moins d’impôts, telles seraient deux des demandes contradictoires qui émergeraient du grand débat qui mobiliser la France depuis plusieurs semaines. Mais cela n’est pas propre à la France. Les Etats-Unis seraient également traversés par des idées similaires et évidemment irréalistes et irréalisables. Une tendance mise en lumière récemment par plusieurs enquêtes réalisées par l’institut Gallup (A Paradox? More Government While Attempting to Fix Government).

 

Cette tendance n’est pas nouvelle et remonte à Ronald Reagan et sa grande révolution conservatrice. On se souvient de la formule dévastatrice qui est restée dans tous les esprits et qui constituent une sorte de fontaine de jouvence à laquelle les républicains viennent se ressourcer depuis : « Government is not the solution to our problem government is the problem ».

Et depuis, les républicains n’ont de cesse que de vouloir moins de taxes, d’abord George W. Bush et actuellement Donald Trump. Créant ainsi des déficits et des dettes de plus en plus grands. De leur côté, les démocrates ont subi cette très forte pression idéologique et n’osent plus trop développer des programmes sociaux sous peine d’être qualifiés de « socialistes », voire de « communistes ».

Cette situation est peut-être en train de changer et un certain nombre de candidats démocrates à la présidence demandent un renforcement de la participation du gouvernement fédéral dans les domaines de la santé, de la fiscalité, de l’énergie et de l’éducation. Dans le même temps, les leaders démocrates à la Chambre ont présenté un train de mesures législatives concernant le droit de vote, l’argent en politique, la redistribution des circonscriptions et l’éthique.

Les deux développements – appels à une intervention accrue du gouvernement et à une réforme du gouvernement – s’inscrivent dans une discussion plus vaste sur le rôle et la taille du gouvernement fédéral. Une confrontation qui est intervenue dès les premiers jours de l’indépendance.

Depuis longtemps, l’institut Gallup demande aux Américains si le gouvernement devrait en faire plus pour résoudre les problèmes ou au contraire laisser le soin aux particuliers et aux entreprises de s’en charger. Les Américains sont divisés dans leurs réponses : la moitié disent qu’il vaut mieux laisser les choses aux entreprises et à l’industrie, tandis que 44% disent que le gouvernement devrait faire plus.

Parallèlement, un peu plus des Américains interrogés pensent que le gouvernement a trop de pouvoir aujourd’hui.

En dépit de ces attitudes mitigées quant au rôle et à la place du rôle du gouvernement, les Américains sont favorables à certaines propositions. La majorité des Américains estiment que le gouvernement devrait veiller à ce que tous les Américains bénéficient de soins de santé, aller dans le sens de l’augmentation de la charge fiscale des riches, soutenir l’intervention du gouvernement dans les systèmes énergétiques et industriels générateurs de pollution, favoriser des réglementations environnementales plus strictes et favoriser fortement les dépenses publiques consacrées aux infrastructures.

Les Américains semblent également assez positifs sur certains aspects de ce que le gouvernement fait déjà aujourd’hui. Le public a plus confiance dans l’armée que dans n’importe quelle autre institution sociale mesurée, et les Américains âgés de 65 ans et plus, dont la plupart bénéficient de Medicare, sont plus satisfaits de la qualité et de la couverture de leurs soins de santé que les Américains disposant d’une assurance maladie privée.

Les Américains ont peu confiance dans le gouvernement

Plus de citoyens que jamais dans notre histoire de Gallup – 35% – affirment que le gouvernement est le problème le plus important auquel le pays est confronté. Ronald Reagan ne les démentira donc pas. Ces points de vue concernent les représentants du Congrès et le président. Très peu de ceux qui considèrent le gouvernement comme le problème le plus important mentionnent les fonctions réelles du gouvernement.

La confiance des Américains dans le gouvernement pour gérer les problèmes nationaux et internationaux est à son plus bas niveau. Seulement 35% ont beaucoup ou assez confiance dans le gouvernement pour gérer les problèmes nationaux, et 41% ont autant confiance dans le gouvernement pour gérer les problèmes internationaux. Cela concorde avec les recherches antérieures de Gallup, qui montraient que les Américains considéraient le Congrès comme corrompu, estimait que des intérêts particuliers contrôlaient le Congrès et que ses membres agissaient pour eux-mêmes – et non pour le bien de la population.

Seulement 21% des Américains approuvent le travail accompli par le Congrès et que les cotes d’approbation présidentielle sont bien inférieures à la moyenne historique. Le spectacle récent d’une fermeture partielle du gouvernement – le fameux shutdown – pendant 35 jours en raison de l’impossibilité de faire des compromis et de parvenir à un accord n’a pas incité les Américains à dire que leur gouvernement a la maturité nécessaire pour gouverner.

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