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Le coût de la démocratie

La démocratie coûte cher. A ce jour, les dépenses liées au Caucus républicains de l’Iowa s’élèvent à 120 millions de dollars. Elles représentent 46 % des dépenses totales soit 260 M$. C’est ce qu’indique le cabinet AdImpact dans un rapport intitulé Road to the nomination: The Political Ad Wars of The Republican Presidential Primary). La participation moyenne aux différents caucus évolue autour de 110 000 électeurs répartis sur 1657 réunions (soit une moyenne de 60 électeurs par réunion). Le rapport de ce montant au nombre de participants donne un montant de 1100 dollars par électeur. Ce qui semble totalement disproportionné mais qui donne une idée de l’importance qu’accordent les candidats (à tort ou à raison) à cette échéance électorale.

Et si on compare ce chiffre au budget de campagne politique française, on comprend qu’on est sur une autre planète et mesure la différence de l’influence de l’argent dans la politique entre les deux pays. Ces 120 millions pour la campagne de l’Iowa où 110 000 personnes ont voté est supérieur aux dépenses cumulées des candidats lors de la dernière campagne présidentielle (voir tableau ci-dessous) où 36 millions de Français ont voté. Rapporté à l’électeur, on est donc sur un ratio de 1 à 600 (1200 dollars par Iowiens et 2 dollars par Français).

Dans le Caucus de l’Iowa, c’est Nikki Haley qui détient le record de dépense en matière de publicité (en ajoutant les dépenses de la candidate et du SuperPAC qui la soutient), devant Ron DeSantis. On peut constater que Donald Trump a fait une campagne minimale : dépenses moins élevées que ses deux principaux rivaux, pas de participation aux débats. Là où Ron DeSantis semble avoir grillé toutes ses ressources. Il avait fait valoir qu’il s’était déplacé dans les 99 comtés de l’Etat, pour le résultat que l’on sait.

Ces débauches financières ne sont pas nouvelles mais elles se sont développées après l’arrêt Citizens United v. Federal Election Commission rendu par la Cour Suprême en 2010 qui modifiait les règles des dépenses de campagne. Cet arrêt considérait les entreprises comme des personnes physiques leur donnant le droit de financement sans limite. Par cet arrêt, « la Cour suprême enterre ainsi une des dispositions de la loi McCain-Feingold (Bipartisan Campaign Reform Act de 2002) sur le financement des campagnes électorales qui prévoyait que toute organisation ayant le statut de corporation, qu’elle soit à but lucratif ou non, ne pouvait participer à la diffusion télévisée de messages faisant mention d’un candidat dans les soixante jours précédant une élection générale et les trente jours précédant une primaire » (Source : Wikipedia).

 Lawrence Lessig, professeur de droit à Harvard, connu pour son slogan « the code is law » et candidat malheureux en 2016, en avait fait son cheval de bataille.

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