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La solution à deux États et Biden vue par les Palestiniens

84 % des Palestiniens ont peu ou pas confiance dans le président Joe Biden pour les aider à négocier la paix et 24 % des Palestiniens soutiennent une solution à deux États, contre 59 % en 2012.Les jeunes Palestiniens sont nettement moins enclins à croire en deux États vivant côte à côte. C’est ce qui resssort d’une enquête commanditée par l’institut Gallup et menée par World Poll entre juillet et septembre et conclue la semaine précédant l’attaque du Hamas contre Israël.

Les Palestiniens avaient probablement peu d’attentes pour la visite du président Joe Biden mercredi au Moyen-Orient. Après une escale en Israël, joe Biden devait rencontrer des dirigeants arabes, dont le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, pour discuter de l’aide humanitaire. Cette étape du voyage a été brusquement annulée mardi après le bombardement meurtrier d’un hôpital de Gaza.

La plupart des Palestiniens ne font pas confiance à Biden pour aider à la médiation d’un traité de paix équitable entre Israël et les Territoires palestiniens. Mais ils ne croyaient pas beaucoup plus dans l’efficacité de ses prédécesseurs. 

Bien qu’un traité de paix ne soit pas à l’horizon dans un avenir proche, la méfiance générale historique à l’égard de la capacité des États-Unis à être un arbitre équitable entre les deux parties pourrait également limiter la capacité de Biden à influencer les dirigeants palestiniens pour qu’ils prennent des mesures plus immédiates propices à la paix, indique l’auteur de la note Jay Loschky pour l’institut Gallup.

L’attaque sans précédent du Hamas contre Israël et le déclenchement de la guerre ont recentré l’attention internationale sur le conflit israélo-arabe. Dans les mois et les semaines qui ont précédé l’attaque du 7 octobre, environ un Palestinien sur quatre (24 %) vivant en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est a déclaré qu’il soutenait une solution à deux États au conflit, avec un État palestinien indépendant existant aux côtés d’Israël contre 59 % en 2012.

Une solution à deux États, proposée pour la première fois par la Commission Peel du gouvernement britannique en 1937 et reprise sous diverses formes depuis, a longtemps été la base de la médiation de paix entre les deux parties. Plus récemment, les accords d’Oslo de 1993 visaient à fixer les conditions de l’autodétermination palestinienne, tandis que la médiation dirigée par les États-Unis et l’Initiative de paix arabe de 2002, soutenue par l’Arabie saoudite, fixaient des objectifs pour deux États.

Néanmoins, la viabilité d’un futur État palestinien indépendant a été de plus en plus mise en doute par les experts régionaux et les diplomates étrangers, à mesure que les colonies israéliennes se sont étendues en Cisjordanie sur des terres que les Palestiniens veulent pour un futur État. Il existe aujourd’hui plusieurs centaines de colonies implantées en Cisjordanie représentant un peu plus de 400 000 Israéliens sur un territoire qui compte un peu plus de 2,5 millions de Palestiniens.

Les jeunes Palestiniens ne soutiennent plus une solution qui verrait deux pays coexister. Un Palestinien sur six âgé de 15 à 25 ans a déclaré qu’il soutenait une solution à deux États, contre 34 % des Palestiniens âgés de 46 ans et plus. Compte tenu de la jeunesse démographique des Territoires palestiniens, où 69 % de la population a moins de 29 ans, le scepticisme des jeunes signale un tournant inquiétant pour l’avenir si une solution diplomatique semble hors de portée.

Avant que la guerre n’éclate, quatre Palestiniens sur cinq (81 %) ont déclaré qu’ils ne croyaient plus qu’une paix permanente, quelle qu’elle soit, prévaudrait un jour, dont 84 % vivaient dans la bande de Gaza. Soixante-quinze ans après la création de l’État d’Israël, seuls 13 % des Palestiniens gardent l’espoir que la paix puisse un jour être réalisée.

Avant même ce dernier chapitre du conflit, la croyance des Palestiniens dans la possibilité de solutions diplomatiques avait atteint un niveau historiquement bas. La dernière vague de meurtres en Israël et à Gaza ne fait que menacer de mettre une solution encore plus loin qu’elle ne l’a été depuis des générations, avec des promesses de plus de violence à l’avenir.

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