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Haro sur les obèses et les diabétiques

« While Democrat posturing of H.R. 6833 victimizes insulin payees as people with an uncontrollable disease that are being taken advantage of and need Big Brother to throw them a raft, lifestyle changes en masse would expeditiously lower demand and the subsequent prices of insulin. 90-95% of people with diabetes have type 2 diabetes, which “can be prevented or delayed with healthy lifestyle changes, such as losing weight, eating healthy food, and being active.” Arbitrary price controls are no substitute for individual weight control. Since 2000, the number of diabetes cases in the U.S. has nearly doubled. The demand for insulin has increased and the requisite price increase has followed suit. In other words, the price of insulin increases as waistlines increase ».

C’est ainsi que l’élu de la Chambre des représentants pour la Floride Matt Gaetz justifie sa décision de ne pas voter la loi fixant un prix plafond pour l’insuline, un produit dont dépendent des dizaines de milliers d’Américains.

La chambre des représentants souhaitait passer une loi globale sur le contrôle des médicaments mais devant le peu de chances d’y arriver, elle s’est recentrée sur l’insuline. La loi the Affordable Insulin Now Act a été votée par 232 contre 193. Une douzaine de députés républicains ont voté contre, dont les déplorables habituels : Marjorie Taylor-Greene, nay, Madison Cawthorn et Lauren Boebert, nay nay et Paul Gosar, Louie Gohmert et le ci-dessous nommé Matt Gaetz, nay, nay and nay. Il est peu probable qu’elle passe au Sénat. La loi n’impose pas un prix maximum mais fixe un seuil de 35 dollars par mois au-delà duquel c’est l’assurance du patient qui prend en charge les dépenses.

La question de l’insuline est assez exemplaire de la fixation qu’ont certains élus sur les questions de santé. L’insuline est un médicament dont le premier test a été réalisé en 1922. Il est donc plus sous la protection de brevet. Il est indispensable aux malades atteints de diabète de type 1 qui seraient au nombre de 1,5 million aux États-Unis mais il peut aussi être utilisé pour le diabète de type 2[1]. Au total, près de 10 % des Américains souffriraient de diabète. Selon l’association T1 International, une association à but non lucratif, le coût de l’insuline a augmenté de plus de 1 000 % depuis 1990. Un taux qui ne s’explique aucunement par les coûts de fabrication ni par l’augmentation de la demande. Entre 2012 et 2016, les dépenses des malades pour ce médicament ont augmenté de 2 900 à 5 700 dollars par an, obligeant certains d’entre eux à faire des choix et à réduire le traitement en sacrifiant leur santé et en mettant parfois leur vie en jeu. Certains malades dépensent plus de 1 000 dollars par mois même avec une assurance. Il n’est pas rare de voir des patients américains traverser la frontière pour se procurer ce médicament à un prix nettement inférieur.

Le marché de l’insuline est dominé par trois grands laboratoires pharmaceutiques ; Eli Lilly, Novo Nordisk et Sanofi qui contrôlent le marché. Au passage le ministre de la Santé, Alex Azar, de l’administration Donald Trump a été président de la division Amériques du laboratoire Eli Lilly. Imagine-t-on le président de Sanofi devenir ministre de la Santé en France ? Le lobby des laboratoires pharmaceutiques a usé de stratagèmes discutables pour influencer les décisions. Concernant l’approvisionnement au Canada, elle a mis en doute la qualité des produits et commandité l’écriture d’une fiction intitulée The Spivak Conspiracy dans laquelle un groupe de Croates musulmans organisait un attentat terroriste en trafiquant des médicaments canadiens vendus aux Américains via Internet. A la suite de demande explicites de la part des labos faisant la promotion de la politique américaine du médicament, les auteurs ont changé de camp, les laboratoires pharmaceutiques étant devenus les « méchants » et publié le livre The Karasik Conspiracy.

En août dernier, il y avait 3 600 campagnes sur GoFundMe – un site de collecte de fonds et de financement participatif – qui mentionnaient le « diabète » ou « l’insuline », rapporte Ben Burgis, professeur de philosophie au Morehouse College, dans le magazine Daily Beast (Republicans Just Proved ‘Right-Wing Populism’ Is a Con Job). Dans un cas troublant qui est devenu viral il y a quelques années, Shane Patrick Boyle est décédé après avoir manqué 50 $ dans son effort GoFundMe pour collecter des dollars. 750 pour acheter un mois d’insuline Il « a succombé à une acidocétose diabétique en rationnant son dernier flacon d’insuline, ce qui a rendu son sang acide ». Une façon de mourir extrêmement douloureuse.

Une nette majorité d’Américains est favorable à l’assurance santé universelle (Medicare for all) et la « public option » – équivalent de la sécurité sociale française -, mais les élus républicains ne veulent pas en entendre parler.

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[1] Alors que le diabète de type 2 peut être traité grâce à une alimentation adaptée, à une activité physique régulière voire à la prise d’antidiabétiques oraux et ce sans avoir nécessairement recours à une prise récurrente d’insuline, le diabète de type 1 est en revanche ce que l’on appelle un diabète insulinodépendant. En d’autres termes, afin de gérer correctement les pics de glucose dans le sang, l’insuline doit impérativement être administrée quotidiennement, soit en pratiquant plusieurs injections chaque jour soit au moyen d’une pompe à insuline. Le diabète de type 1 nécessite donc un traitement plus intensif et agressif pour maîtriser la glycémie (Source : Harmonie Pharma).

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