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Examen psychiatrique ou stress test ? Peut-être les deux

Les deux conférences de presse de presse, la première tenue lors de la visite de Benjamin Netanyahu, Premier ministre, et la seconde dont l’objectif semblait de régler des comptes avec les « fake and dishonest medias » laissent sans voix.

La première est plutôt à placer sur le thème de l’incompétence. La réponse à la question de « un ou deux états » en constitue le cœur. En substance, Donald Trump n’a pas d’avis sur cette question : un ou deux états tant que les participants, les Israéliens d’un côté et les Palestiniens de l’autre sont contents. Une réponse qui remet en cause des décennies de politique américaine sur le sujet. Comme d’habitude, la réponse au politique correct est-elle le politiquement incorrect qui peut conduire facilement au politiquement stupide ? Apparemment, Donald Trump le pense et lance des idées aussi baroques qu’elles puissent paraître sans aller au fond des choses pour en examiner les conséquences. Quel est le contenu de la solution à un Etat ? Sur la question, Donald Trump qui ne semble pas vouloir passer plus de 5 minutes sur un même sujet (c’est ce que prétendent Donald Cay Johnston et Michael D’Antonio dans leurs ouvrages respectifs) a déjà dépassé son quota d’attention.

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Voir la page du site Reddit baptisée “Tiny Trumps.”

Benjamin Netanyahu en a profité pour dérouler un argument à première vue imparable : « Pourquoi appellent les Chinois des Chinois ? Parce qu’ils viennent de Chine. Pourquoi appellent les Japonais des Japonais ? Parce qu’ils viennent du Japon. Pourquoi appellent les Juifs des Juifs ? Parce qu’ils viennent de Judée ». Pourquoi appelle-t-on les Palestiniens des Palestiniens pourrait-on lui rétorquer facilement.

Lire la transcription de la conférence de presse, cliquez ici

La deuxième conférence de presse est plus préoccupante. Elle pourrait être drôle et distrayante tant la prestation était remarquable. De la réalité et de la fiction, la vraie conférence de presse et la probable réplique à venir de Saturday Night Live, on peut se demander laquelle des deux est la caricature de l’autre. Et comment caricaturer la réalité lorsque la réalité est déjà une caricature ? Le most dishonest, fake and failing New York Times publie un article intéressant sur le nombre élevé de psychiatres qui se sont manifestés et évoquent des troubles graves de la personnalité du président en poste. Avec un diagnostic plutôt préoccupant : instabilité, émotivité, comportement asocial, narcissisme, sadisme… La liste est longue.

Et de rappeler que de sérieux doutes s’étaient fait jour sur le cas de Barry Goldwater, considéré par les professionnels comme « paranoïaque, psychotique et mégalomaniaque ». Le candidat malheureux à l’élection de 1964 attaqua en justice et gagna. Depuis, l’American Psychiatric Association a adopté ce qu’on appelle depuis la « Goldwater Rule » à savoir de parler des profils psychiatriques des présidents avec les médias mais de déclarer qu’il est non éthique de faire des diagnostics sur des personnes qui n’ont été soumis à un examen médical.

Mais le quotidien fait remarquer qu’il est possible d’être à la fois instable psychologiquement et bon président. Selon une étude basée sur des données biographiques, 18 des 37 premiers présidents devaient présenter des troubles psychologiques sérieux : 24 % étaient dépressifs, 8 % souffraient d’anxiété, 8 % était alcoolique. Lincoln était dépressif, Theodore Roosevelt probablement bipolaire, Ulysse Grant alcoolique… Ils furent pourtant de grands présidents. Mais il est aussi tout à fait possible d’être instable psychologiquement et très mauvais président. Il faut donc juger les présidents sur leurs actes. Ce que ne prive pas de faire le quotidien. Et il y a matière.

La conférence de presse était censée faire le point après près de quatre semaines de fonctionnement de la nouvelle administration : « This administration is running like a fine-tuned machine, despite the fact that I can’t get my cabinet approved ». C’est l’appréciation de Donald Trump. Et la réalité ?

Un conseiller à la sécurité nationale qui doit être démissionné pour une affaire loin d’être terminée et qui remontera peut-être jusqu’au président, deux remplaçants potentiels qui déclinent la fonction (l’amiral Robert Harward, l’ancien de la CIA David Petraeus), un ministre du travail qui démissionne avant même d’être confirmé par le Sénat, un décret baptisé Travel Ban qui a généré un chaos dans les aéroports et des protestations dans de nombreuses grandes villes, une ministre de la justice par intérim qui est « virée », officiellement pour ne pas avoir appliqué un décret (Executive Order) qu’elle considérait illégal et qui, de fait a été stoppé par une cour fédérale, des déclarations du porte-parole Sean Spicer et de l’omniprésente sur les chaînes de TV Kellyane Conway totalement contradictoires (cette dernière a inventé la théorie des alternative facts), un ministre de l’énergie Rick Perry qui a la responsabilité de l’EPA, une administration qu’il voulait supprimer et dont il avait oublié le nom… Faut-il continuer ?

Tous les analystes sont d’accord pour dire que les premiers mois d’une nouvelle administration sont souvent difficiles. Les records sont faits pour être battus dit-on. Avec l’administration Trump, le record d’instabilité a sans doute été explosé.

Le dernier éditorial de David Brooks dans le New York Times (un républicain modéré comme il en existait avant) est édifiant : What a Failed Trump Administration Looks Like : « I still have touble seeing how the Trump administration survives a full term (…) This administration is more like a medieval monarchy than a modern nation-state (…) Imagine the Roman Empire governed by Monaco ».

On devrait faire passer des stress tests aux administrations en place pour vérifier leur solidité.

 


Extraits de la conférence

  • I don’t think there’s ever been a president elected who in this short period of time has done what we’ve done.
  • We’ve begun preparing to repeal and replace Obamacare. Obamacare is a disaster, folks. It is’s disaster.
  • Mike Flynn is a fine person, and I asked for his resignation.
  • You can talk all you want about Russia, which was all a, you know, fake news, fabricated deal, to try and make up for the loss of the Democrats and the press plays right into it.
  • Russia is fake news. Russia — this is fake news put out by the media.
  • I’m just telling you. You know, you’re dishonest people. But — but I’m not ranting and raving. I love this. I’m having a good time doing it.
  • I didn’t do anything for Russia. I’ve done nothing for Russia.
  • Number one, I am the least anti- Semitic person that you’ve ever seen in your entire life. Number two, racism, the least racist person.
  • In all fairness to President Obama, long before President Obama we have had a very divided — I didn’t come along and divide this country. This country was seriously divided before I got here.

 

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