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D’où vient Donald Trump ?

Donald Trump est à la fois le fruit de l’évolution du parti républicain depuis des décennies et un candidat improbable.

Trump n’est pas un politique, il n’a aucune expérience dans ce domaine. Ses principaux faits d’armes dans ce domaine sont d’avoir vidé ses poches pour financer des hommes politiques, démocrates comme républicains. Pragmatisme avant tout. D’ailleurs, n’était-il pas lui-même démocrate pendant une certaine période de sa vie, pas si ancienne que ça.

Pour Eric Foner, professeur à l’Université Columbia, Trump n’est pas un accident mais le résultat d’une évolution des idées du parti républicain. Trump c’est du jamais vu, c’est un phénomène hors norme. C’est une combinaison de plusieurs caractères réunis dans un seul homme. George Wallace qui, dans les années 60, à réussi à coaguler autour de sa personne, les ressentiments et l’aigreur des Blancs du Sud à la suite des droits civiques obtenus dans les années 60 sous l’ère Johnson. Ross Perot, qui a fait campagne à côté des deux grands partis en 1992 et 1996 avec un certain succès. Businessman, Ross Perot, à l’image de Donald Trump, expliquait qu’un homme d’affaires pouvait mieux qu’un politicien régler les problèmes économiques. Ross Perot a commencé à parler de la fuite des emplois à l’étranger et des traités commerciaux. Enfin Berlusconi pour les paillettes et les scandales d’ordre sexuel.

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Pour Eddie Glaude, professeur à l’université de Princeton, Donald Trump a bâti son discours sur des thèmes transparent qui ont déjà été utilisé par des candidats démagogues : Elections truquées, mention de villes à problèmes telles que Philadelphie, Chicago ou Saint-Louis indiquant de manière subliminale des problèmes raciaux, des médias largement orientées…

Pour Noam Chomsky, Donald Trump est aussi un candidat improbable. Lors de la précédente élection où l’on a vu émerger Mitt Romney, le parti Républicain a tout fait pour éliminer des candidats issus de la base ou hors parti. Et il a réussi. Il a essayé à nouveau en 2016 mais, cette fois, a échoué devant le dynamisme de Donald Trump et sa capacité à surfer sur l’aigreur, la rancœur et la désespérance de certaines classes sociales, principales les travailleurs blancs dans les zones industrielles dévastées par la mondialisation. Depuis un demi-siècle, les deux partis ont évolué vers la droite de telle sorte qu’un démocrate standard d’aujourd’hui est l’équivalent d’un républicain modéré des années 50/60.

De telle sorte que, pour Noam Chomsky, le parti républicain a pour politique de rendre encore plus riches et plus puissants les déjà riches et déjà puissants. Et depuis une trentaine d’années le résultat est sans ambiguïté : les inégalités se sont largement creusées. Mais, toujours pour Noam Chomsky, pour attirer les votes en nombre suffisants, il faut développer des thèmes qui séduiront une autre frange de la population, principalement des thèmes sociaux : les évangélistes, les racistes, les citoyens en colère…

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