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Donald Trump refait le coup du 6 janvier

« THE FAR & AWAY LEADING REPUBLICAN CANDIDATE AND FORMER PRESIDENT OF THE UNITED STATES OF AMERICA, WILL BE ARRESTED ON TUESDAY OF NEXT WEEK. PROTEST, TAKE OUR NATION BACK! ». C’est ce qu’a publié Donald Trump samedi matin à 7h26 sur son compte du réseau social Truth Social en lettres capitales.

Deux heures plus tard, un de ses porte-paroles complétait en indiquant que « “President Trump is rightfully highlighting his innocence and the weaponization of our injustice system ».

La méthode est désormais bien rodée et assez efficace. Donald Trump se présente en victime et fait donc appel à sa « base de supporters » pour le défendre. Il s’agit assez clairement de menace à l’ordre public.

Cette initiative bénéficie du soutien de Kevin McCarthy, speaker de la Chambre des représentants, qui s’engage à enquêter pour savoir si ces poursuites sont politiquement motivées (C’est une devenue une manie !).

Cette opération n’est pas sans rappeler celle du 6 janvier lorsqu’il avait clairement engagé ses supporters à investir le Capitole et a stoppé le processus de dépouillement des votes de grands électeurs dans le cadre de la certification des élections présidentielles de 2020. Sachant qu’il n’a eu de cesse de répété depuis le 3 novembre que ces élections avaient été truquées. Il n’a pas cessé depuis et le répète régulièrement sur son compte de réseau social ou de réunions publiques.  

De leur côté, les procureurs travaillant pour Alvin Bragg, le procureur de district en charge de l’affaire, ont signalé qu’une inculpation de Donald Trump pourrait être imminente, sans préciser la date. Ils n’ont pas indiqué aux avocats de l’ancien président quand l’inculpation intervenir. L’une des personnes impliquées a même déclaré que même si le grand jury devait voter pour inculper l’ancien président lundi, une reddition mardi était peu probable, étant donné la nécessité d’organiser le calendrier, les déplacements et d’autres aspects logistiques.

Mais il ne fait plus de doute que Donald Trump sera inculpé (on attend le perp walk qui n’aura sans doute pas lieu). Il s’agit de l’affaire d’utilisation de fonds de campagne pour le paiement d’une star du porno Stormy Daniels, qui a affirmé avoir eu une liaison avec Donald Trump et qu’il était préférable de faire taire avant les élections de 2016. Plusieurs signaux indiquent que l’inculpation pourrait être imminente : les procureurs ont donné à Donald Trump l’occasion de témoigner, un droit accordé aux personnes faisant l’objet d’une mise en accusation, et ont interrogé presque tous les acteurs majeurs de la saga de l’argent secret devant le grand jury.

Ce sera alors le premier président des Etats-Unis inculpé dans une affaire pénale. Mais Donald Trump est un habitué des « premières ». Il fut le premier président des Etats-Unis a subir une procédure d’impeachment à deux reprises : la première fois pour le chantage fait à Vladimir Zelynsky concerne l’attribution d’armes en échange d’informations concernant Hunter Biden, le candidat aux primaires démocrates de 2020, la seconde pour son rôle actif dans les événements qui ont conduits au 6 janvier 2020.

Jusqu’ici, Donald Trump est impliqué dans de multiples affaires judiciaires et jusqu’ici s’en est toujours sorti indemne. Ce sont les autres qui ont payé pour lui. Michael Cohen son avocat personnel a fait de la prison, Allen Weisselberg, a été arrêté en 2021 et a plaidé coupable. Lors de la prise du Capitole, ce sont quelque 1 000 personnes qui ont été condamnées et que Donald Trump appellent des patriotes et indique qu’il les graciera lorsqu’il sera président. En attendant ce sont eux qui « trinquent ».

Vendredi soir, les membres de la campagne de Donald Trump ont annoncé ce qui pourrait être son premier rassemblement après une inculpation : une réunion à Waco, au Texas, où des affrontements meurtriers entre des fonctionnaires fédéraux et une secte religieuse extrémiste se sont produits il y a 30 ans à peu près à cette époque. Cet événement fait partie des symboles retenues par l’ultra-right pour critiquer le pouvoir fédéral.

En attendant sa comparution devant le tribunal, il est possible que, pour des raisons de sécurité, il soit détenu dans une salle d’interrogatoire ou un autre espace confiné, plutôt qu’en cellule de détention. Et après la mise en accusation de M. Trump, il sera presque certainement libéré sans passer de temps derrière les barreaux, car l’acte d’accusation ne contiendra probablement que des accusations de crime non violent.

Les républicains peuvent se classer en fonction d’un soutien plus ou moins massif : ceux qui le soutiennent inconditionnellement à ceux qui le soutiennent modérément, car ils ne veulent s’attirer les foudres de l’ex-président, tout en critiquant la justice politiquement motivée (ça ne fait pas de mal) et ça donne l’impression d’un soutien et en espérant qu’il soit emporté par ce tourbillon.

Dans la première catégorie, la représentante de New York, Elise Stefanik, n°3 à la Chambre des représentants a déclaré samedi matin que l’enquête était une « tentative de faire taire et de réprimer la volonté des électeurs qui soutiennent le président Trump et l’America First ». Mouvement.”

Dans le seconde, on peut placer Ron DeSantis, candidat putatif aux primaires républicaines de 2024 et donc adversaire de Donald Trump. Le gouverneur de Floride a jusqu’ici évité de s’affronter directement à Donald Trump et feint de l’ignorer. Donald Trump ne s’est pas gêné pour attaquer Ron DeSantis qu’il qualifié régulièrement de Ron Ron DeSanctimonious et qu’il a déjà mis en cause dans une affaire fabriquée de comportement sexuel déviant lorsqu’il a été enseignant dans sa vingtaine avec des sous-entendus : « Ron DeSanctimonious will probably find out about FALSE ACCUSATIONS & FAKE STORIES sometime in the future, as he gets older, wiser, and better known, when he’s unfairly and illegally attacked by a woman, even classmates that are ‘underage’ (or possibly a man!). I’m sure he will want to fight these misfits just like I do! » a-t-il écrit sur son compte.

On se souvient qu’Al Capone était tombé pour une histoire de fraude fiscale, assez banale en regard de tout ce qu’il avait fait. Donald Trump va-t-il tomber à son tour pour une petite histoire de paiement à un star du porno, un détail par rapport à tout ce qu’il a pu faire tout au long de sa vie et particulièrement lorsqu’il était président avec ce que l’on peut simplement appelé une tentative de coup d’état.

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