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Démission de Claudine Gay : Coup double pour Elise Stefanik

“TWO DOWN, ONE TO GO” a écrit, de manière élégante et distinguée, Elise Stefanik, célébrant la décision de Claudine Gay de démissionner de son poste de présidente de l’université de Harvard. Mais l’élégance et la distinction ne sont sans doute pas les qualités les mieux partagées dans le camp des républicains MAGA. Ce message ressemble plus au tweet d’un chasseur du dimanche qui aurait abattu son deuxième sanglier plutôt que le communiqué d’une élue du peuple prenant acte d’une décision sans doute nécessaire mais difficile. Elle avait déjà publié un premier tweet du même tonneau lorsque la présidente de UPenn avait démissionné. Et elle en publiera un troisième lorsque la présidente du MIT fera de même, ajoutant peut-être que la bataille contre l’Université woke ne fait que commencer.

Claudine Gay n’a pas été à la hauteur de la situation en apportant une réponse technique à une question hautement politique même si la notion de liberté d’expression n’est pas la même aux Etats-Unis et en France (on peut le critiquer). Ce que la consultante Rym Montaz sur LCI a essayé d’expliquer à David Pujadas qui ne voulait juger cet épisode qu’avec ses lunettes d’observateur français. Et aussi que l’offensive n’était pas fortuite mais s’inscrivait bien dans la guerre culturelle et idéologique que les républicains MAGA ont engagé contre les libéraux (américains), le wokisme et toutes les tendances actuelles de défense des minorités sous fond d’intersectionnalité.

Elise Stefanik s’est donc créé son quart d’heure de gloire en faisant plier deux (bientôt trois ?) présidentes des plus prestigieuses universités américaines (Elle est diplômée de Harvard). Mais son acharnement est-il réellement sincère ou ne serait-il pas plutôt une initiative visant à engranger un petit bénéfice politique. Alors qu’elle était considérée comme une modérée, la représantante de l’État de New York, désormais numéro trois du parti républicain à la Chambre des représentants en remplaçant Liz Cheney désormais anti-Trumper, est devenue un des plus fervents défenseur de Donald Trump. Elle a mené croisade pour le Big Lie (les élections de 2020 ont été truquées) et travaille au révisionnisme des événements du 6 janvier en essayant de les transformer en une journée patriotique.

Et aussi cette attaque est sans doute une petite vengeance personnelle. Il y a deux ans, Le Harvard Institute of Politics a retiré la représentante Elise Stefanik (R-N.Y.) de son comité consultatif à la suite de l’émeute meurtrière du 6 janvier 2021 au Capitole des États-Unis, soulignant ses allégations infondées de fraude électorale lors des élections de novembre 2020. Stefanik faisait partie des 147 républicains de la Chambre des représentants qui ont voté contre la certification de la victoire électorale du président élu Joe Biden.

« Elise Stefanik a fait des affirmations publiques sur la fraude électorale lors de l’élection présidentielle de novembre qui n’ont aucun fondement dans des preuves, et des déclarations publiques sur des actions en justice liées à l’élection qui sont incorrectes », a écrit le doyen de la Harvard Kennedy School, Douglas Elmendorf, dans une lettre publiée mardi.  

L’école a d’abord demandé à Elise Stefanik de se retirer, indique dans sa lettre Douglas Elmendorf. Lorsque l’élue de New York a refusé, l’école l’a donc démissionnée.  

« La décision de l’administration de Harvard de se recroqueviller et de céder à la gauche woke continuera d’éroder la diversité de pensée », a répondu Elise Stefanik dans un communiqué. « La marche de la tour d’ivoire vers une monoculture d’opinions libérales intolérantes et partageant les mêmes idées démontre le mépris ricanant pour les Américains ordinaires et instillera une culture de la peur chez les étudiants. »

C’est donc une victoire importante des républicains MAGA contre les universités qu’ils considèrent trop libérales. Et la bataille ne fait que commencer. Certains gouverneurs comme Ron DeSantis en font leur marque de fabrique. Pour utiliser le terme à mode d’intersectionnalité, ils ont pu amalgamer les travers du wokisme et de antisémitisme pour donner plus de poids à leur offensive.  

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