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Déclin absolu ou relatif ?

« Nous, chefs d’État et de gouvernement du G20, nous sommes réunis à Rome les 30 et 31 octobre pour évoquer les enjeux internationaux actuels les plus urgents et pour décider ensemble des efforts communs à entreprendre afin de nous relever plus forts de la crise de la COVID-19 et de permettre une croissance durable et solidaire dans nos pays et dans le monde entier. En tant que première enceinte de coopération économique internationale, nous sommes résolus à surmonter la crise sanitaire et économique mondiale provoquée par la pandémie, qui a bouleversé la vie de milliards de personnes, considérablement ralenti les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales et la mobilité internationale. »
Introduction de la déclaration des chefs d’état du G20

(From 2ndL) Singapore’s Prime Minister Lee Hsien Loong, International Monetary Fund (FMI) Managing director, Kristalina Georgieva, Director General, World Health Organization (WHO), Tedros Adhanom Ghebreyesus, Spanish Prime Minister Pedro Sanchez, Indian Prime Minister Narendra Modi, Australian Prime Minister Scott Morrison, German Chancellor Angela Merkel, Italian Prime Minister Mario Draghi, French President Emmanuel Macron, British Prime Minister Boris Johnson, Director general, Food and Agriculture Organization (FAO), Qu Dongyu, President of the European Council Charles Michel, and Japan’s senior deputy foreign minister for economic affairs, Hiroshi Suzuki throw a coin in the water during a visit to the Trevi fountain in central Rome on October 31, 2021 on the sidelines of the G20 of World Leaders Summit. (Photo by Andreas SOLARO / AFP)

Les déclinistes ont la cote ces derniers aux États-Unis comme en France. Make America Great Again répète à l’envi Donald Trump, même si la formule est emprunté à Ronald Reagan et même Bill Clinton. La formule avait même fait florès dans des époques plus lointaines. Si l’on en croit ceux qui les déclament, ce serait mieux avant mais comme elle a été répété au fil de l’histoire, on en conclut logiquement qu’il faut remonter dans le temps pour trouver ce fameux âge d’or. Mais jusqu’à quand ?

Cette idée du déclin prend corps aux États-Unis, nourrie notamment par la montée en puissance de la Chine qui lui disputerait la place de première nation économique mondiale. Pour la France, il faudrait remonter un peu plus loin pour avoir une France au faîte de sa puissance : Napoléon, Louis XIV, Clovis, Vercingétorix, les peintres de Lascaux, de la grotte Chauvet…

Mais ce déclin est-il relatif ou absolu ? Pour éclaircir un peu la question, on peut observer l’évolution des pays qui constituent le G7 et le G20 en un demi-siècle.

Pour mémoire, le G7 est l’extension du G6. Alors que le monde vient de connaître sa première crise pétrolière en 1973, Valéry Giscard d’Estaing est à l’origine de la création du G6 réunissant les six premières puissances économiques de la planète. La première réunion du G6 s’est tenue en 1975 au château de Rambouillet réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne de L’Ouest, du Japon, de la France et de l’Italie. Le G6 est plutôt un club des puissances occidentales puis que l’URSS n’en fait pas partie. En 1976, le Canada fait son entrée au club qui devient le G7 et en 1997, c’est au tour de la Russie d’y accéder : le G8 tel qu’on le connaît est né. En mars 2014 à la suite du rattachement de la Crimée à la Russie, les pays membres du G7 et l’Union européenne ont temporairement suspendu la Russie du groupe économique. Le groupe est donc redevenu G7 (« Groupe des sept »).

Le Groupe des vingt (G20) est un groupe composé des vingt pays les plus riches (dix-neuf en fait puisqu’il faut ajouter l’Union européenne), dont les ministres des finances, les chefs des banques centrales et les chefs d’État se réunissent annuellement. Il a été créé en 1999, après la succession de crises financières dans les années 1990 Le G20 représente 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut (somme des PIB de tous les pays du monde).

En dollars courants, le PIB du G7 est passé de 1 982 milliards de dollars (14 000 milliards de dollars 2020) à 38 652,00 milliards de dollars en 2020. En dollars de 2020, le PIB du G7 entre 1970 et 2020 a été multiplié par 2,70 soit une croissance annuelle de 3,50 %. Parler de déclin dans ces conditions est donc assez difficile.

Sur la même période, les pays du G13 (les pays que l’on appelait en voie de développement et qui, depuis, se sont assez largement développés) ont connu une croissance encore plus rapide. En dollars courants, le PIB du G13 est passé de 918 milliards de dollars (6 928 milliards de dollars de 2020) à 27 472 milliards de dollars en 2020. En dollars de 2020, le PIB du G13 entre 1970 et 2020 a été multiplié par 4 soit une croissance annuelle de 5,9 %.

De telle sorte que le PIB du G13 représentant moins de la moitié du PIB du G7, il en représente 71 % en 2020.

Est-ce à dire que tout le monde s’est enrichi de la même manière ? Non car pendant la même période, les inégalités se sont fortement creusées.

Il en va de même si l’on compare les populations des deux groupes. En 1970, la population du G13 était 3 fois supérieure à celle du G7. En 2020, elle est de 5 fois supérieure. En 50 ans, la population de la Chine et de l’Inde réunies a doublé passant de 1,4 milliard d’habitants à 2,8 milliards, un rythme moins rapide que certaines régions du monde. La population de l’Afrique est passée de 400 millions d’habitants à près de 1,4 milliard soit une multiplication d’un facteur 3,5.

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