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Crise à la frontière mexicaine

Le récent afflux de migrants à la frontière sud-ouest a été un sujet clé de discussion lors d’une réunion entre Joe Biden et son homologue mexicain, Andrés Manuel López Obrador. A l’ordre du jour : le flux de migrants qui traversent la frontière américaine est au plus haut depuis deux décennies.

Le nombre de migrants interpelés par les agents de la patrouille frontalière américaine s’est élevé à plus de 206 000 en novembre 2022. C’est ce qu’indique le Pew Research Center dans une note récente (Monthly encounters with migrants at U.S.-Mexico border remain near record highs).

Il était à 16 000 en avril 2020. Mais le point de comparaison n’est pas très opérant car il se situe en pleine crise du Covid à un moment où la frontière avait été fermée. Néanmoins, 206 000 sur un mois représente donc un flux de près de 7 000 migrants par jour. A préciser que certains migrants qui tentent leur chance plusieurs fois grossissent les statistiques.

Néanmoins c’est là une crise à laquelle le gouvernement a du mal à contrôler. L’administration Biden semble ne pas trop traiter la question et les républicains les critiquent en permanence sur ce sujet sans fournir de solutions à part la finalisation du mur et proposer les habituels remèdes du type yaka ou faucon.  

L’interpellation d’un migrant par la police des frontières donne lieu à deux situations différentes :

Appréhensions. Les migrants sont placés en détention aux États-Unis – au moins temporairement – dans l’attente d’un jugement. Les arrestations sont effectuées en vertu du  titre 8 du code américain, qui traite de la loi sur l’immigration.

Expulsions. Les migrants sont immédiatement expulsés vers leur pays d’origine ou leur dernier pays de transit sans être détenus par les États-Unis. Les expulsions sont effectuées en vertu du titre 42 du code américain, un article de la  loi auparavant rarement utilisé qui a été invoqué par l’administration Trump au début de la pandémie de coronavirus. La loi habilite les autorités sanitaires fédérales à empêcher les migrants d’entrer dans le pays s’il est déterminé que cela pourrait empêcher la propagation de maladies contagieuses.

Au cours des premiers mois de la pandémie de COVID-19 aux États-Unis, la patrouille frontalière s’est fortement appuyée sur le titre 42 pour expulser la plupart des migrants qu’elle rencontrait à la frontière. Mais cette tendance a changé plus récemment sous l’administration Biden. En novembre 2022, environ deux tiers de toutes les rencontres avec des migrants (68%) se sont soldées par une arrestation en vertu du titre 8, tandis qu’environ un tiers (32%) ont abouti à une expulsion en vertu du titre 42.

Au fur et à mesure que la pandémie de coronavirus se poursuivait, il y a également eu un changement notable dans les pays d’origine des migrants qui traversent vers les États-Unis à la frontière.

En avril 2020, au cours des premières semaines de l’épidémie de coronavirus aux États-Unis, les habitants du Mexique et des pays du Triangle du Nord du Salvador, du Guatemala et du Honduras représentaient la grande majorité des personnes rencontrées à la frontière. En novembre 2022, la majorité des migrants rencontrés à la frontière (63%) provenaient de pays  autres que le Mexique et la région du Triangle du Nord.

Certaines des plus fortes augmentations de rencontres ont impliqué des personnes de Colombie, de Cuba, du Nicaragua, du Pérou et du Venezuela. Le nombre de rencontres impliquant des Péruviens est passé de 18 en avril 2020 à 8 495 en novembre 2022. Une situation qui n’est pas étrangère à la crise politique actuelle au Pérou.

En ce qui concerne le profil démographique des personnes qui traversent la frontière, les adultes célibataires ont été à l’origine de la majeure partie de l’augmentation récente du nombre de rencontres. Sept rencontres sur dix en novembre 2022 impliquaient des adultes célibataires, tandis que des proportions beaucoup plus faibles concernaient des familles (24%) ou des mineurs non accompagnés (6%).  

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