Aller au contenu Skip to footer

Compter les masques plutôt que les bulletins

Les bulletins de vote aux élections présidentielles sont compliqués (voir ci-dessous). Car il ne s’agit pas seulement d’élire le président et le vice-président des Etats-Unis, mais aussi le représentant du district, éventuellement un sénateur (élu pour six ans renouvelés par tiers), le shérif, le tax collector, les board of county commissioner (la liste n’est pas close) sans compter les amendements. Autant dire qu’il s’agit d’une véritable casse-tête et qu’à part les trois premiers postes (président et VP, représentant et sénateur), les électeurs doivent être relativement peu nombreux à connaître les gens qu’ils élisent.

Si l’on prend l’exemple de la Floride, on a en plus de Donald Trump/Mike Pence et Joe Biden/Kamala Harris, Joe Jorgensen, Roque « Rocky » De la Fuente, Gloria La Riva, Howie Hawkins et Don Blankenship. Sans compter le write-in candidate, un candidat de son choix dont on peut écrire le nom. Tous ces « petits » candidats, pour la plupart inconnus, n’ont évidemment aucune chance.

Juste pour le poste de président et vice-président, on ne parle que des candidats des deux principaux partis, mais il peut y avoir des candidats d’autres partis (libertariens ou verts par exemple) qui sont représentés aux niveaux national ou local.

Joe Jorgensen est la candidate du parti libertarien, le successeur de Gary Johnson. Pour Jo Jorgensen, la candidate libertaire à la présidentielle 2020, il ne s’agit pas de balancer une élection, mais de susciter le soutien et la reconnaissance de ce qu’elle dit être une option «réelle alternative» afin d’évincer le grand gouvernement.

Roque « Rocky » De la Fuente est le candidat du Reform Party, un parti fondé par Ross Perot, et l’American Delta Party, parti qu’il a fondé. En 2016, il a recueilli 0,02 % des voix.

Gloria Estela La Riva est la candidate du Party for Socialism and Liberation (PSL) et the Peace and Freedom Party.

Howard Gresham Hawkins est un syndicaliste et militant écosocialiste américain et cofondateur du Parti vert des États-Unis.

Donald Leon Blankenship est un homme d’affaires, candidat du Constitution Party, un parti qui promeut des idées de droite et d’extrême-droite.

Sans compter les « write-in candidate », des candidats dont chaque électeur pourra écrire le nom. Le règlement des write-in candidate est différent selon les Etats. En 2016, 8 États interdisent le vote « write-in », 32 États exigent une inscription préalable auprès des autorités et 10 États l’autorisent librement.

Au-delà de la complexité pour remplir ce bulletin, l’organisation des élections n’est souvent pas faîte pour faciliter la tâche des électeurs. Dans certains, les gouverneurs se sont ingéniés à réduire les bureaux de votes dans les quartiers où ils ne souhaitent en aucun faciliter le vote sur place. Il faut rappeler que le vote se tient un mardi et que pour certaines catégories socio-professionnelles ne peuvent pas trop se permettre de prendre une journée, voire même une matinée pour remplir leur devoir civique. Cette année est encore plus particulière avec une crise sanitaire qui fait rage dans certains états. Certains électeurs ne souhaitent pas trop prendre le risque de se rendre dans un bureau de vote et de faire dans certains cas des heures de queue.

Alors il y a la possibilité de voter par correspondance. Et cette année, ce mode de vote sera largement utilisé. Mais voilà, Donald Trump qui n’arrête pas de saper la légitimité du scrutin par correspondance : « it’s a disaster ». Sachant que ces attaques répétées vont de pair avec des sondages qui lui sont durablement défavorables.

 

On pourrait logiquement penser que les administrations fédérales et locales mettent tout en œuvre pour faciliter le vote. Que s’est-il passé ces derniers mois ? La Poste, dirigée depuis quelques mois par Louis Dejoy, un suppôt de Donald Trump, a supprimé des machines de comptages de bulletin. Comprendre qui pourra ? Et dans certains états, les gouverneurs qui ont la main sur l’organisation des élections ont supprimé des boîtes aux lettres spécialisées pour la collecte des bulletins de vote. C’est ainsi que George Abott, le gouverneur du Texs, a décidé de réduire à 1 boîte aux lettres par comté (Texas governor restrict ballot drop boxes to 1 per county) sachant que certains comptés sont aussi que des petits états comme le Connecticut.  

Tout ceci est donc très compliqué. Il ya aurait peut-être un autre moyen pour organiser le scrutin. Tout simplement en comptant les masques. Si une personne porte un masque, la probabilité qu’elle vote Joe Biden est élevée. S’il n’en porte pas, il votera sans doute pour Donald Trump. C’est ce que montre une enquête réalisée par l’institut Yougov avant le débat. Les moqueries de Donald Trump vis-à-vis de son opposant ont dû les conforter dans leurs préjugés, mais la contraction du virus par Donald Trump va peut-être les faire réfléchir.

Leave a comment

Recevez les derniers articles directement dans votre boîte mail !

Un Jour en Amérique © 2024. Tous droits réservés. 
Consentement des cookies