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Après Michael Flynn, Jeff Sessions ?

Le discours de Donald Trump cette semaine avait quelque peu rassuré. C’est un nouveau Trump qui s’est présenté devant le Congrès tant sur le fond que sur la forme. Assagi, calme, lisant assidument son téléprompteur, ne se laissant pas allé à une quelconque improvisation pour insulter, blâmer, condamner, les médias, la Justice, les Agences de renseignements, les démocrates… bref tous ceux qui émettent des réserves ou montrent une hostilité déterminée. Même le Failing and Dishonest New York Times a écrit qu’il s’agissait du « most presidential speech he has ever given ». Il est vrai qu’on partait de très bas et que, jusqu’ici, on avait plutôt eu droit à un bateleur de foire qui à lui seul pouvait « Make America Great Again ».

3-sessionsDans le service après-vente, on n’a pas eu droit aux tweets rageurs ou qui expliquent que c’était le meilleur discours qu’un président n’ait jamais adressé devant le Congrès.

La question qu’on peut évidemment se poser est jusqu’à quand ? Ce changement est-il durable ? Trump pourra-t-il se tenir à ce comportement plus conforme à ce que l’on est droit d’attendre d’un président ?

Mais cette accalmie aura été de courte durée car la fin de la semaine a apporté son nouveau lot de révélations concernant cette fois le ministre de la Justice Jeff Sessions. Et l’affaire est sérieuse en attendant d’être grave si les faits se vérifient.

Bis Repetita. Après avoir nié et menti au Vice-Président, Michael Flynn avait dû admettre qu’il avait bien parlé à plusieurs reprises avec l’ambassadeur russe. Et au final, il a été démissionné par le président, non pas quand ce dernier a été informé mais seulement quand la presse l’avait révélé.

Maintenant, c’est au tour de Jeff Sessions. C’est le quotidien Washington Post qui cette semaine a révélé que Jeff Sessions avait rencontré à deux reprises le même ambassadeur. Jeff Sessions est une pièce importante de l’équipe Trump. C’est l’un de ses plus solides champions et le premier sénateur à soutenir Donald Trump le 28 février 2016 pour prendre la direction d’un comité de campagne du candidat.

La première fois lors de la Convention républicain en juillet. La seconde, beaucoup plus privé, puisque l’ambassadeur était venu rendre visite au Sénateur dans son bureau au Congrès.

Et comme Michael Flynn, Jeff Sessions a fait des déclarations fausses et contradictoires lors de son audition pour être confirmé par le Sénat. Ce qui est plus grave.

Le 10 janvier, le sénateur démocrate Al Franken lui demande si des personnes de l’équipe de campagne de Donald Trump a eu des échanges avec le gouvernement Russe il répond sans ambiguïté : « I have been called a surrogate at a time or two in that campaign, and I didn’t have — did not have communications with the Russians, and I’m unable to comment on it. »

Une semaine plus tard, il répond à une question écrite du sénateur Patrick Leahy toujours dans le cadre de sa confirmation s’il a été « in contact with anyone connected to any part of the Russian government about the 2016 election, either before or after Election Day ». Là encore il répond sans ambiguité : « No ».

 

 

Le 1er mars, le Washington Post publie donc l’information de cette double rencontre avec l’ambassadeur russe. Mr. Sessions fait une déclaration un peu plus ambigüe : « I never met with any Russian officials to discuss issues of the campaign. I have no idea what this allegation is about. It is false ». En effet, il est indiqué qu’il n’a pas rencontré l’ambassadeur pour discuter de la campagne laissant la possibilité d’une – ou plusieurs rencontres – rencontre pour discuter, disons de la pluie et du beau temps. Une défense similaire à celle de Michael Flynn qui niait, ne se souvenait plus, plus affirmait que le contenu des entretiens étaient anodins… Bref, de proche en proche, les aveux se font de plus en plus précis. Nous n’en sommes donc qu’au début.

Première conséquence, sous la pression des démocrates mais aussi de nombre de républicains, Jeff Sessions ne conduira pas l’enquête en cours sur les relations entre le gouvernement russe qui devrait placer sous la responsabilité d’une personnalité indépendante.  Les démocrates sont évidemment allés plus loin en demandant sa démission (ci-dessous l’appel de Chuck Schumer). L’affaire ne fait donc que commencer et l’on doit s’attendre à de multiples rebondissements.

 

A cette occasion, Donald Trump s’est remis à tweeter pour soutenir son ministre mais aussi pour accuser les démocrates de chasse aux sorcières.

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