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Andrew Jackson : « L’Union par le fer »

Il est de coutume que les présidents en vie ne fassent pas de commentaires sur leurs successeurs. Mais rien n’empêche ceux qui ne le sont plus de donner leur opinion sur le président actuel. C’est ainsi que nous avons pu obtenir une interview exclusive d’Andrew Jackson, 7e président des États-Unis, et obtenir son opinion sur la situation actuelle des États-Unis et sur son lointain successeur. 

Par notre envoyé spécial du New York Evening Post

New York Evening Post: Président Jackson, que pensez-vous de la politique menée par Donald Trump, deux siècles après votre passage à la Maison-Blanche ?

Andrew Jackson : J’y vois un esprit familier. Ce monsieur Trump, à sa manière criarde, brutale parfois, incarne des principes que je n’ai jamais reniés : la souveraineté du peuple contre les castes, l’affirmation vigoureuse du pouvoir exécutif, la méfiance envers les banquiers, les juristes, les bureaucrates. Il a compris une chose essentielle : le président n’est pas le commis du Congrès, mais la voix directe du peuple.

NYEP : Vous étiez considéré comme un populiste. Trump se réclame de ce même label. Mais le populisme d’aujourd’hui s’exprime dans des formes très différentes : réseaux sociaux, répression judiciaire, discours de revanche. Cela vous parle-t-il ?

Andrew Jackson : Les formes changent, les ressorts demeurent. En mon temps, le populisme prenait le visage du paysan contre le spéculateur, du soldat contre le sénateur. Aujourd’hui, Donald Trump parle à ceux que l’élite méprise : les ouvriers oubliés, les ruraux, les croyants. Il flatte parfois plus qu’il ne dirige, là où j’aurais imposé l’ordre. Mais son instinct est juste : rappeler à Washington que le pouvoir vient de la plaine, pas de la colline.

NYEP : Pourtant, dans ses discours, Donald Trump évoque l’idée de punir ses adversaires, parle de vengeance, critique ouvertement les juges, remet en cause des élections, déporte des individus vers des prisons étrangères – y compris des citoyens américains…

Andrew Jackson : Laissez-moi vous rappeler ceci : j’ai fait voter l’Indian Removal Act. J’ai utilisé l’armée contre la Caroline du Sud quand elle menaçait l’Union. J’ai détruit la Banque Nationale contre l’avis de tout le gotha financier. À mon époque déjà, on criait à la tyrannie. Mais j’ai maintenu l’Union. J’ai affirmé que la République ne peut survivre sans autorité.

Quant à la justice, je l’ai respectée… quand elle servait le bien commun. Quand Thurgood Marshall a rendu un arrêt favorable aux Cherokees, j’ai dit : « Il a rendu son jugement, qu’il vienne maintenant l’exécuter. » Le président est le glaive de la nation, pas son greffier.

NYEP : Donald Trump a été accusé de vouloir contourner la Constitution. Il évoque des déportations massives, s’attaque à des agences indépendantes, à des cabinets d’avocats, aux universités, aux juges, aux étrangers, encourage un culte de la personnalité.

Andrew Jackson : Il a des manières de bateleur, c’est entendu. Il frôle parfois le grotesque. Mais j’observe une chose : il agit. Il veut des frontières sûres, il refuse les oukases venus de l’étranger, il impose des tarifs pour protéger l’industrie nationale. Ce ne sont pas des actes de dictateur, ce sont des actes d’un homme d’État déterminé. Ceux qui l’accusent d’autoritarisme sont souvent ceux qui haïssent qu’un président défende encore les intérêts américains.

NYEP : Mais quand il envisage de transférer des citoyens américains vers des prisons au Salvador, n’est-ce pas là un pas de trop ?

Andrew Jackson : Les ennemis de l’intérieur peuvent être plus dangereux que ceux de l’extérieur. Dans mon temps, j’aurais fait pendre les traîtres. Si la loi permet de neutraliser des criminels endurcis, pourquoi s’y refuser ? La société ne peut vivre en tolérant des serpents dans son sein. Si Donald Trump veut les enfermer au loin, qu’il le fasse, tant que cela respecte – au moins formellement – les règles.

NYEP : Et la question raciale ? Vous avez exclu les Noirs et déporté les Indiens. Donald Trump est accusé de continuer cette tradition sous des formes plus feutrées : discrimination, stigmatisation des migrants, et même falsification du vote dans les États peuplés de minorités.

Andrew Jackson : J’ai toujours affirmé que la République américaine reposait sur la civilisation blanche. C’était une conviction partagée à mon époque. Si Donald Trump poursuit cette logique sous une forme contemporaine, il agit dans le sens de la cohérence historique. Mais je ne suis pas aveugle : l’Amérique d’aujourd’hui n’est plus celle que j’ai façonnée. Il faudra peut-être qu’un nouveau pacte social intègre davantage. Moi, je juge selon mon temps.

NYEP : Vous avez largement étoffé le « spoil system », récompensant vos alliés par des postes. Donald Trump le fait aussi, parfois de manière brutale, en limogeant par dizaines, en politisant l’administration. Est-ce encore acceptable aujourd’hui ?

Andrew Jackson : Ce qui est inadmissible, c’est qu’un président doive gouverner avec les ennemis de son élection. Le peuple élit un programme, une volonté, une direction. Ceux qui le mettent en œuvre doivent être loyaux. S’il faut remplacer des fonctionnaires félons ou incompétents, qu’il les remplace. Donald Trump gouverne comme un général dans un camp retranché. C’est un style… qui convient à une époque en guerre contre elle-même.

NYEP : Vous parlez comme si Donald Trump était une figure historique légitime, malgré ses excès. Pour beaucoup, il représente une menace pour les institutions, la presse, la vérité elle-même.

Andrew Jackson : Les institutions n’ont de valeur que si elles servent la nation. La presse ? Elle mentait déjà à mon époque. Je ne lisais que ce qui m’était utile. Quant à la vérité… elle est parfois une construction trop fragile pour supporter le poids du réel. Ce qui compte, c’est la survie de la République. Donald Trump agit – même confusément – dans ce sens. Il parle à l’instinct de puissance du peuple. Cela le rend dangereux pour les élites… et donc utile à l’Amérique.

NYEP : En somme, vous seriez plutôt du côté du 47e président des États-Unis, malgré vos différences ?

Andrew Jackson : Je serais du côté de celui qui ose. Donald Trump, pour le meilleur ou pour le pire, incarne une volonté. C’est rare en politique. On peut lui reprocher ses paroles, ses gestes, ses outrances – mais il gouverne. Et dans une ère de faiblesse, gouverner est déjà un acte de grandeur.

NYEP : Merci, monsieur le président.

(Interview réalisée avec l’aide de ChatGPT)

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