Dans une grande forêt, au bord d’une clairière,
Vivait un Singe agile, acteur par la manière.
Grimaces, cris, roulades, et gestes déployés,
Il n’avait pour souci que d’être remarqué.
Mais pour durer en scène, un art seul ne suffit :
Il faut parler plus fort que tous, à l’infini.
Il fit donc convoquer par le Serpent retors
Des Corbeaux techniciens et des Blattes du Nord.
Ensemble, ils lui forgèrent un Haut-Parleur magique,
Posé sur chaque tronc, chaque roc, chaque brique.
« Mes amis ! hurla-t-il, vous me devez vos vies !
Le Tigre vous trahit, la Chouette vous envie !
Moi seul dis la vérité ! Moi seul chasse le mal !
Obéissez ! Tremblez ! Applaudissez mes râles ! »
Il jonglait avec tout — le vrai, le faux, l’outré —
Et tous, las ou charmés, finissaient par céder.
La Biche osa souffler : « Ce Singe nous étouffe !
Ses mots sont des tambours qui creusent notre bouffe ! »
Le Singe ricana : « Silence, vermine !
Ma voix est celle du peuple, la tienne est anodine. »
Le Cerf, d’un air las, tenta bien un discours ;
Mais la forêt vibrait des appels de la Tour.
Le Singe occupait l’air, les regards, les cervelles :
Il avait fait du bruit sa couronne éternelle.
Mais un soir d’orage, l’Éléphant, d’un seul pas,
Piétina les câbles et coupa les voix.
Le calme revint. Le Singe, sans ses micros,
Devint bête quelconque au regard un peu clos.
Tant qu’on l’écoute, le fou peut être roi
Mais quand le peuple coupe le bois
Où nichent ses machines et ses mots,
Il ne reste de lui qu’un écho.
(Rédigé avec l’aide de ChatGPT)