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Hard push on Harvard

Finalement, les masques sont tombés. Au début, il s’agissait de combattre l’antisémitisme qui avait déferlé sur les campus des grandes universités américaines et tout particulier Harvard qui devenait une cible prioritaire parce que c’est la plus prestigieuse, la plus ancienne et la plus dotée. Et donc si Harvard tombe, quelles autres universités pourraient prétendre résister à l’administration Trump ? Alan Garber a d’ailleurs reconnu ce problème d’antisémitisme sur le campus de la plus ancienne université américaine et déclaré qu’il agirait pour y remédier. Mais concernant la demande totalement incongrue de l’administration Trump dans une lettre du 11 avril, le président de l’université a répondu par une fin de non-recevoir (l’université de Harvard se rebiffe).

L’administration ne lâche pas le morceau. Cette semaine, la secrétaire à l’Éducation, Linda McMahon, a envoyé un courrier au président de l’université qui montre bien que le problème n’est plus l’antisémitisme, mais le caractère liberal de l’établissement. Un courrier plutôt hostile qui utilise toujours la même méthode, celle du portefeuille. Malgré une dotation de 53 milliards, l’université continue a bénéficier des largesses de L’État, s’indigne la ministre de Destruction de l’Éducation. Et au lieu d’utiliser ces financements pour l’éducation, elle est engagée dans une politique de violation de la loi. Laquelle ? On ne sait pas trop. Why there is so much HATE ? (Hate écrit en capitale ; une habitude prise par Donald Trump dans le fil de son réseau social).

“Harvard University has made a mockery of this country’s higher education system” affirme-t-elle. Il est vrai que Linda McMahon, ex-vice-présidente de la World Wrestling Association, titulaire d’un BA de l’East Carolina University est une experte en niveau d’éducation. Harvard est le plus grand pourvoyeur d’élus dans les différentes instances politiques des États-Unis. Sept présidents sont issus de ses rangs et quatre juges actuels de la Cour Suprême en sont diplômés. 13 sénateurs sur 100 et 39 membres de la Chambre des représentants (9%) ont un diplôme de cette institution. On le voit, l’influence d’Harvard dans la politique est sans doute supérieure en France à celle de l’ENA qui, comme son nom l’indique, à plutôt rempli les rangs de l’Administration. Mais il est vrai que le biais politique est assez net. Sur les 40 représentants, 34 sont démocrates, 6 sont républicains. C’est sans doute ce déséquilibre qui agace la ministre et son président.

Pour preuve, elle continue en se fourvoyant dans des attaques ad personam contre Bill de Blasio et Lori Lightfoot, respectivement, anciens maires de New York et Chicago. Deux villes très largement démocrates. Qualifiés de « worst mayors to preside over major cities in our country’s history (une expression hyperbolique qui ne manquera pas de satisfaire le maître), to supposetly teach “leadership” at their school of Public Health”. Il est vrai qu’en matière de qualification, elle dans une fédération de catch et RFK Jr, en matière de santé, sont totalement irréprochables.

Les contradictions ne semblent pas trop gêner notre ministre. “Harvard is not in a good financial position” écrit-elle en reprenant à son compte le diagnostic Bill Ackman, gestionnaire milliardaire d’un hedge fund et lui-même diplômé de Harvard. “Harvard’s so called $53 billion endowment is massevely overstated as far as it’s really worth and Harvard has irresponsibly taken $8billion in debt” explique-f-elle. Il n’est pas besoin de calculette pour déterminer que 53-8 = 45 milliards de dollars, une dotation dont aimeraient bien disposer nombre d’établissements supérieurs.

En conclusion : “this letter is to inform you that Harvard should no longer seeks GRANTS (encore en capitales) from the federal government, since none will be provided (…) The Administration’s priorities have not changed and today’s letter marks the end of new grants fro the university”.

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