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What’s the matter with Texas ?

Les Texans revendiquent haut et fort leur identité. D’abord sous influence française, puis sous contrôle espagnole (en tant que partie de la Nouvelle Espagne, i.e. le Mexique), il devint indépendant entre 1836 et 1845 avant d’entrer dans l’Union et de devenir 28e État des Etats-Unis.

Le Texas vote républicain sans coup férir. Le dernier président démocrate à avoir reçu la majorité des suffrages est Jimmy Carter en 1976. Pendant la décennie des années 60, les démocrates pouvaient penser qu’ils avaient rétabli l’équilibre. John Kennedy et Lyndon Johnson – l’enfant du pays – y obtiennent la majorité et Humbert Humphrey obtient plus de voix que le candidat républicain élu Richard Nixon.

Aujourd’hui, le Texas est sous une écrasante domination du GOP avec un Trifecta républicain : le gouverneur Gregg Abbott et les deux chambres sont sous emprise (Sénat : 19R/12D ; et chambre des représentants : 86R/64D). Les deux élus texans au Sénat sont républicains – le sympathique Ted Cruz (voir la vidéo ci-dessous) et John Cornyn – et la délégation du Texas à la Chambre des représentants comprend 25 républicains contre 13 démocrates. Bref, républicains à tous les étages. Et pourtant, cette domination républicaine est un peu à l’instar de nombreux états : elle s’applique presque partout à l’exception des grandes métropoles. Alors que Donald Trump avait réuni un peu de 56 % sur l’ensemble de l’état, Joe Biden a gagné la majorité dans les comtés autour de Houston (56%), San Antonio (58 %), Dallas (65 %), Fort Worth (49,3 % contre 49,1%), El Paso (67 %), pourtant à la frontière mexicaine.

Ces municipalités démocrates provoqueraient-elles le pouvoir central, très conservateur ? Sans si l’on en croit la loi que vient de signer Gregg Abbott. En lisant le préambule de la loi (C.S.H.B. 2127), on pourrait penser qu’elle est destinée à faciliter la vie de ces métropoles : « Cities and towns need relief from the pressure to duplicate state regulatory and enforcement efforts. Additionally, job creators need a baseline of regulatory consistency across the state that allows them to focus their resources on growing their businesses and increasing their economic impact to the betterment of their employees, their communities, and the state, rather than dealing with unnecessary regulatory compliance ».

Mais la réalité est tout autre. Il s’agit en fait de les remettre au pas. Cette loi vise plutôt à leur réduire leurs prérogatives : « It will nullify any city ordinance or regulation that conflicts with existing state policy in those crucial areas and would give private citizens or businesses the right to sue and seek damages if they believe there is a discrepancy between city and state. That means no city could prohibit discrimination against L.G.B.T.Q. employees, as several Texas cities have done. No city could adopt new rules to limit predatory payday-lending practices. No city could restrict overgrown lots or unsafe festivals or inadequate waste storage. Cities would even be barred from enacting local worker protections, including requiring water breaks for laborers in the Texas heat, as Dallas, Austin and other cities have done after multiple deaths and injuries (States Are Silencing the Will of Millions of Voters).

C’est désormais un classique. Les républicains veulent affaiblir le pouvoir fédéral par principe – Drain the swamp – et pour le rendre aux Etats en espérant qu’il leur sera favorable. C’est ce qui est arrivé avec l’arrêt Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization qui stipule que la Constitution ne confère pas de droit à l’avortement, renvoyant ainsi la décision à chaque état (abrogeant ainsi l’arrêt Roe v. Wade de 1973). Et lorsque certains états votent des lois allant à l’encontre de ce nouvel arrêt alors certains républicains comme Lindsay Graham n’hésite pas à déclarer qu’il serait pour interdire l’avortement au niveau fédéral. Les nouveaux républicains qui avaient tendance à souhaiter une limitation du pouvoir central (fédéral au niveau du pays, Exécutif des états) ont changé de logique et veulent désormais imposant leur agenda.

C’est la même politique que mène Ron DeSantis en Floride qui a déclaré la guerre aux leftists et aux wokistes. Un groupe qui inclut Disney qui a osé critiqué sa loi « Don’t Say Gay ».

Petite précision : Nicolle Wallace a été directeur de la communication de George W. Bush, ce n’est donc pas a priori une gauchiste.

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