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What the matters with Texas?

What’s the Matter with Kansas? How Conservatives Won the Heart of America. Tel était le titre du livre du journaliste Thomas Franck, publié en 2004, dans lequel il expliquait le risque du développement du populisme en partant de l’exemple du Kansas, un état qu’il connaissait particulièrement bien et dont il était natif.  On pourrait reprendre ce titre et l’appliquer au Texas, mais pour décrire un mouvement dans l’autre sens, des républicains vers les démocrates.

Cette semaine, le site The Cook Political report, qui fait référence dans le milieu de l’analyse politique, a passé le Texas de Lean Republican (légèrement républicain) à Toss-up (disputé). Penser que le Texas pourrait voter républicain est aussi naturel que dire que les poules ont des dents. C’est un signe de plus que la présente élection (rappelons qu’à ce jour, plus de la moitié des électeurs a déjà voté par correspondance) pourrait réserver des surprises.

Il faut remonter à 1976 pour qu’un candidat démocrate aux élections présidentielles ait la majorité dans The Lone Star State. C’est Jimmy Carter qui avait battu Gerald Ford, le candidat républicain qui ne faisait pas l’unanimité. C’est le seule président des Etats-Unis qui n’ait pas été élu. Il avait en effet été nommé Vice-Président par Richard Nixon pour remplacer Spiro Agnew qui avait démissionné à cause d’affaires de corruption et était devenu président en remplaçant Richard Nixon, démissionnaire à la suite du scandale du Watergate.

Depuis les républicains s’étaient imposés assez largement à l’exception des années 1992 et 1996 en raison de la présence de Ross Perot. Originaire du Texas, le milliardaire avait troublé l’élection nationale et pris une part de voix importantes dans le seul état du Texas : 22 % en 1992 et 7 % en 1996. En 2016, Donald Trump l’avait emporté sur Hillary Clinton (52/43), mais avec une marge légèrement moins importante que Mitt Romney en 2008 (55/44) et John McCain en 2012 (55/43). Si l’on ne prend pas en compte les élections de Franklin Roosevelt où les scores étaient dignes de républiques bananières (de 71 à 88 %), le candidat démocrate qui a eu le plus de succès au Texas est Lyndon Johnson en 1964 avec 66 %, rien de très étonnant pour l’enfant du pays.

Ce changement de statut du Texas rend la tâche encore plus difficile pour Donald Trump pour atteindre les fameux 270 grands électeurs. Rappelons qu’en 2016, il avait capté les voix de 30 états du 2e district du Maine pour un total de 306 Grands électeurs. En 2020, Il devrait remporter sans problème 20 états (13 état Solid Republican, 7 Likely Republican et 0 Lean Republican) pour un total de 125 voix de Grands électeurs, très loin des 270 requis. S’il gagnait tous les États de la colonne du milieu (indécis), il serait à 248, un niveau encore insuffisant. Il lui faudrait encore gagner deux états qui plutôt favorables aux démocrates (lean democrates). Ce n’est donc pas impossible, mais improbable.

Si Donald Trump gagnait les élections, l’effet « Fake News » serait encore plus marqué. Il ne manquera pas de rappeler que les médias et les pronostiqueurs se sont lourdement trompés, pire qu’ils ont caché la vérité.

Si Donald Trump perd les élections et que de surcroit il perd le Texas, la symbolique sera forte et ne manquera pas de marquer le parti républicain pendant un bon moment et d’en faire le parti qui a renié presque toutes ses convictions pour suivre sans retenue un démagogue/populiste. Avec néanmoins dans la corbeille de la mariée, la nomination de trois juges conservateurs à la Cour Suprême, des baisses d’impôts pour les plus riches et des régulations à tout va.

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