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Trump lance sa campagne en Floride

Il y a déjà quatre ans que Donald Trump annonçait sa candidature dans sa Trump Tower avec une mise en scène correspondant au personnage et sous la risée de nombre d’observateurs. Mais en quelques mois, il a réussi à se défaire de ses 16 concurrents les uns après les autres et malgré une machine « Never Trump » (Tout sauf Trump) de l’establishment républicain. Et contre toute attente, le candidat néophyte en politique fut élu grâce avec une minorité de voix et à un système électoral obsolète et ne correspondant plus à la réalité d’aujourd’hui. Les « Deplorables » ont rejeté les élites qu’ils jugent responsables de leurs situations considère Steve Bannon, l’ancien conseiller du président.

Après cette élection surprise et sans cesse contestée, il ne lui fallut que quelques mois pour mettre la main sur le parti républicain désormais totalement à sa cause. L’un des exemples types de ce retournement défiant tous les principes est Lindsey Graham, sénateur de la Caroline du Sud.

Donald Trump lance donc sa campagne de 2020 – en fait, il a peut-être théorisé sans le savoir la notion d’élection permanente – dans l’état de Floride qu’il doit impérativement gagner tout comme la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan. Malgré une économie dynamique – au déficit abyssal et à la dette près – Donald Trump n’a jamais bénéficié du soutien d’une majorité d’Américains. Une contre-performance plutôt troublante. Il faut reconnaître qu’il n’a jamais cherché à élargir sa base au-delà des inconditionnels acquis à quelques idées parmi lesquels l’immigration tient une place importante. Il correspond au populisme qui existait avant la Seconde Guerre mondiale qui promouvait déjà l’idée de l’America First.

Les démocrates ont toujours traité Donald Trump comme un président illégitime et une aberration. C’est pour cette raison que l’élection de 2020 sera éclairante à ce sujet et apportera une réponse à la question : Donald Trump est-il un accident de parcours ou correspond-il à un changement en profondeur de la société américaine ?

Pour sa part, Donald Trump aurait pu tourner la page, mais il n’a eu de cesse de rappeler – sans doute à dessein – que cette affaire russe était un canular et de critiquer Hillary Clinton comme si l’élection n’était pas terminée. Mais il s’agit là en fait d’une stratégie délibérée visant à créer un ennemi qu’il pourra partager avec sa base. C’est d’ailleurs, ce qu’il a fait lors de ce rallye d’Orlando où il s’en est prit violemment aux démocrates radicaux. Pour l’heure, les sondages le donnent perdant face à tous les « grands » candidats démocrates, mais il faut bien reconnaître que ces sondages n’ont pas grande valeur à plus de 16 mois des élections. Le danger est que les démocrates ne réussissent pas à s’unir après les primaires. Le ralliement quelque peu forcé de Bernie Sanders à Hillary Clinton le rappelle assez clairement. Il faut dire que les conditions avec lesquelles Hillary Clinton avait battu son opposant n’étaient peut- être pas très clairs.

Par ailleurs, il bénéficie de l’avantage du président en exercice, mais la réélection n’est jamais assurée. Exception faite de John Kennedy, Jimmy Carter, Gerald Ford et George H.W. Bush en ont fait la difficile expérience alors que Lyndon Johnson avait même renoncé à se représenter. Autre avantage majeur, il bénéficie désormais d’un soutien total du parti républicain qui pourrait assez facilement être rebaptisé Parti Trump. Certains membres parce qu’ils partagent les mêmes convictions que leur nouveau mentor, d’autres par intérêt bien compris que c’est peut-être là une des conditions de leur réélection.

Si être en fonction est un avantage, il faut aussi prendre en compte les contraintes, en particulier rendre compte des actions entreprises. Car de toutes évidences, le mur n’a pas été construit, l’Obamacare n’a pas été complètement détruit et encore moins remplacé, Aucun programme d’infrastructures n’a été lancé et si l’économie se porte bien, tous les Américains n’en n’ont pas ressenti les effets. Quand aux négociations avec la Chine et la Corée du Nord, on attend encore de voir les résultats. Et la tension avec l’Iran créé une forte incertitude. Il suffirait qu’un Américain soit tué dans une action lancée par les Iraniens pour embraser le Moyen-Orient. Et là, ce sont plutôt les conseillers va-t’en guerre de Donald Trump, au premier desquels John Bolton, qu’il faut craindre.

En outre, il devra renouveler son discours pour son deuxième mandat. Répéter les slogans un peu usés ne suffira sans doute pas.  Et passer de Make America Great Again (MAGA) à Keep America Great (grâce à lui) n’ont plus. Petit détail, l’acronyme KAG ne fonctionne pas très bien.

Enfin, il faut mentionner les différentes enquêtes en cours. Il est probable qu’elles n’aboutiront pas avant novembre 2020, mais c’est néanmoins une épée de Damoclès qui pèse sur le candidat-président.

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