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There’s never been anything like it

A écouter avec modération

“Eleven months ago, I inherited a mess, and I’m fixing it“. Le ton est donné. Ce « nouveau » discours de Donald Trump n’est, en réalité, qu’une rediffusion : mêmes slogans martelés jusqu’à l’usure, mêmes chiffres fantaisistes, mêmes ennemis imaginaires ou réels et même autosatisfaction boursouflée. Tout y est prévisible, mécanique, presque automatique. Commenter phrase par phrase serait vain, tant chaque affirmation appelle une correction, chaque paragraphe une réfutation, chaque envolée une vérification qui révélerait le mensonge ou l’absurde. La formulation de “as much as 400, 500 and even 600 percent” est assez amusante car “400 et 500 percent“ est déjà mathématiquement impossible. Donc que penser du “even 600 percent”.  

On n’est même plus dans le débat politique ni dans la propagande sophistiquée, mais dans une litanie obsessionnelle, coupée du réel, où le monde extérieur n’existe que pour confirmer un récit clos sur lui-même. À ce stade, parler d’erreur, d’exagération ou même de manipulation devient insuffisant. Ce discours relève moins de l’argumentation que de la compulsion, moins de la stratégie que de la répétition pathologique. Le commenter sérieusement serait lui accorder une rationalité qu’il n’a plus.

La démence politique, peut-être même la démence tout court, est sans doute le terme le plus juste pour décrire ces affabulations systématisées.

Claude Malhuret, toujours à son meilleur

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