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« The Big Lie is just a Big Lie »

Monsieur de La Palisse n’aurait dit mieux et pourtant il n’est pas inutile de rappeler une vérité.

Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait tomber la fièvre. C’est ce que l’on pourrait appeler le bon sens mais qui apparemment n’est pas partagé par tous et certainement pas par Donald Trump, son entourage immédiat, une grande proportion du parti républicain et encore quelques dizaines de millions de républicains.

« In America, if you lose, you accept the results.  You follow the Constitution.  You try again.  You don’t call facts “fake” and then try to bring down the American experiment just because you’re unhappy ». Pour obtenir le résultat souhaité, il suffit de rendre difficile le vote de ceux qui vous sont opposés ou encore de ne pas compter leur bulletin de vote. C’est précisément ce que les Congrès républicains d’états clés pour les élections sont en train de faire.

Jusqu’ici, Joe Biden était resté sur la réserve mais l’heure est grave car Donald Trump et ses affidés continue leur travail de sape de la démocratie sur deux fronts, le premier justifiant le second.

Le premier qu’il y a eu fraudes lors des dernières élections, que Donald Trump les a gagnées et que Joe Biden est un président illégitime.

Le second est que, étant donné ces fraudes (totalement imaginaires), il faut donc instaurer de nouvelles lois pour assurer leur intégrité. En fait, ces nouvelles lois sont votées ou en cours de vote dans des états républicains et ont pour principal objectif de restreindre le vote afin de le rendre plus difficile pour certaines communautés et ainsi de maximiser les chances des candidats républicains. C’est ce qui est en jeu pour les élections de mi-mandat de 2022 mais aussi les prochaines élections présidentielles de 2024. Toutes ces machinations ne sont possibles que grâce au système électoral compliqué et obsolète qui permet à un candidat de gagner les élections alors qu’il est largement minoritaire en voix populaire. Pour modifier le résultat dans le sens souhaité, il suffit de faire basculer quelques états dans l’autre camp et le tour est joué.

En 2016, les trois états du fameux Blue Wall – Pennsylvanie, Michigan et Wisconsin – avait été attribué à Donald Trump avec une majorité cumulée de 76 000 voix. Rappelons qu’Hillary Clinton avait près de 3 millions de voix populaires en plus (48,2% contre 46,2%).

Bis repetita en 2020. Si Donald Trump avait gagné les états du Wisconsin, de la Géorgie et de l’Arizona (il n’avait que 42 918 voix populaires de moins sur les trois états), il se serait retrouvé à égalité avec Joe Biden en voix de Grands Electeurs (269-269) et aurait été sans doute élu par la Chambre des représentants pourtant à majorité démocrate. Car dans ce cas de figure, chaque état représente une voix. Rappelons que Joe Biden avait près de 7 millions de voix de plus que son opposant.

Tout cela à cause d’un système électoral totalement obsolète mais que personne ne veut changer, principalement pour deux raisons. La première serait que ce système aurait été voulu par les Pères fondateurs et qu’il serait inscrit dans le marbre de la Constitution. Ce qui n’est pas la réalité. La seconde est ceux qui souhaiterait changer le système craignent d’être attaqués sur l’idée qu’ils changent le système pour obtenir un avantage et gagner les élections. Ce qui est tout aussi faux. Il faut rappeler que les démocrates ont gagné le vote populaire depuis 1992 (sauf en 2004 où George W. Bush l’avait emporté).

L’heure est grave. Et c’est ce qui a conduit Joe Biden à prononcer un discours empreint de gravité dans le National Convention Center à Philadephie (Remarks by President Biden on Protecting the Sacred, Constitutional Right to Vote) : « The assault on free and fair elections is just such a threat, literally.  I’ve said it before: We’re are facing the most significant test of our democracy since the Civil War.  That’s not hyperbole.  Since the Civil War.  The Confederates back then never breached the Capitol as insurrectionists did on January the 6th. I’m not saying this to alarm you; I’m saying this because you should be alarmed. »

The National Constitution Center puts life into this founding document. In Signers Hall, walk among life-size statues of the 42 Founders who hashed out the framework for ‘We the People’ government © Karen Rubin/ goingplacesfarandnear.com

Il rappelle au passage que même pendant les heures les plus sombres de l’histoire des Etats-Unis, la guerre de Sécession, aucun confédéré n’avait pris d’assaut le Capitole pour modifier le cours des élections. Car c’était bien l’objectif des hordes de white supremacists (Proud Boys, Oath Keepers et affiliés, et autres extrémistes lorsqu’il ont attaqué le Capitole. Et la reconstitution faite par le new York Times à partir des centaines de vidéos prises par les caméras surveillance du bâtiment et par des élus avec leurs smartphones montre combien l’opération a été organisée avec minutie et soin du détail et non de manière spontanée. Et le discours de Donald Trump ce jour-là donnant le coup de départ de l’incursion. Malgré les tentatives de minimisation de l’initiative des élus républicains et de réécriture de l’histoire, c’est là une date qui restera les pages sombres de l’histoire des Etats-Unis. Sachant que ce n’est peut-être pas la dernière puisque l’ex-président continue son travail de sape de la démocratie – cf son discours à la Convention CPAC de Dallas la semaine dernière – en répétant à l’envi que la fraude invalide les élections et Joe Biden n’est pas le vrai président. Et tous ceux qui veulent compter aujourd’hui au GOP sont quasiment obligé d’accepter ce fait alternatif qui joue le rôle de « litmus test ».

Alors que « With recount after recount after recount, court case after court case, the 2020 election was the most scrutinized election ever in American history.  Challenge after challenge brought to local, state, and election officials; state legislatures; state and federal courts – even to the United States Supreme Court not once, but twice.

More than 80 judges, including those appointed by my predecessor, heard the arguments.  In every case, neither cause nor evidence was found to undermine the national achievement of administering this historic election in the face of such extraordinary challenges. » 

Mais au-delà du rappel de ces événements tragiques, l’objectif de Joe Biden est de sécuriser les prochaines élections face aux diverses lois qui ne contentent pas de rendre le vote plus difficile mais aussi ceux qui vont organiser les élections et réaliser le dépouillement du scrutin, en en transférant la responsabilité d’administrateurs indépendants aux congrès des Etats qui, par définition, sont dominés par des majorités partisanes. A ce jour, 17 états ont déjà voté 28 lois de « voter suppression ». Et quelques 400 seraient en préparation.

Joe Biden a enjoint le Congrès a voté la loi H.R.1 (For The People Act), déjà votée par la Chambre des représentants et le John Lewis Voting Rights Advancement Act. Mais il n’a pas mentionné la suppression la règle du filibuster (majorité des 60 voix) car jamais 10 sénateurs se joindront aux 50 sénateurs démocrates. Suspendre cette règle est donc un impératif pour que ces lois passent.

Si cela se fait, les républicains ne manqueront pas de crier au scandale, à la dictature, au socialisme et lanceront leurs anathèmes favoris. Mais ce sont ces différentes lois déjà votées ou en passe de l’être constituent un danger pour la démocratie américaine.

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