On n’a pas oublié lorsque Donald Trump avait qualifié certains pays d’Afrique, en plus d’Haïti et du Salvador, de shitholes countries. Pour le Salvador, le président est bien content de faire appel à ses services pour emprisonner des détenus transférés directement des États-Unis. Cette déclaration avait suscité une levée de boucliers. Cette controverse avait également entraîné une intense réflexion sémantique pour la traduction du mot (‘Shithole’ remark by Trump makes global headlines – but it doesn’t quite translate) : « pays de merde ou trou de merde » pour ce qui concerne le français. Mais globalement on avait compris l’idée. Question existentielle s’il en est.
On aurait espéré que Donald Trump ait appris une leçon. Mais apparemment non. La réunion avec plusieurs chefs d’état dont le président du Libéria montre qu’il n’en est rien. La courte déclaration Joseph Nyuma Boakai est sans appel caractérisant son homologue américain d’ignorant et de grossier. Cette condescendance sans retenue ne l’a pas empêché de demander au président Boakai de lui faire une lettre de recommandation pour le prix Nobel.
Pour rappel, le Liberia est un pays d’Afrique fondé en 1821 par des Afro-Américains affranchis, avec le soutien de l’American Colonization Society. L’objectif était de permettre à d’anciens esclaves de “retourner” en Afrique. En 1847, le Liberia devient une république indépendante, la première en Afrique, avec une constitution inspirée des États-Unis.
Les élites américano-libériennes dominent longtemps le pouvoir, marginalisant les populations autochtones. En 1980, un coup d’État militaire met fin à leur règne, déclenchant des décennies d’instabilité. Deux guerres civiles (1989–1997 et 1999–2003) ont ravagé le pays.
Lors de la même réunion, Donald Trump a également félicité la représentante Jasmine Crockett pour la qualité de son anglais. Peut-être qu’elle était passée directement d’une case au Capitole.