Donald Trump aura-t-il son propre Air Force One bis. Plus grand, plus doré, plus qatari. Un Boeing 777 de luxe, estimé à 400 millions d’euros, offert généreusement par l’émirat du Qatar, probablement en reconnaissance de son engagement indéfectible pour la paix, la transparence, et les droits de l’homme… ou pour tout autre chose, moins noble, mais nettement plus rentable. L’avion est offert au ministère de la Défense et, quand Donald Trump, aura terminé son mandat, il sera transféré à sa Librairie. Donc, où est le problème ?
L’avion – baptisé officieusement The Emir Force One par les diplomates européens – comprend une salle de réunion entièrement recouverte de marbre, un lit king size avec têtes de lions sculptées, une salle de prière orientée automatiquement vers La Mecque, et un système de brouillage radar capable d’éviter toute détection – y compris celle des journalistes d’investigation.
Interrogé sur le problème que posait ce « cadeau », le président, lui, a sobrement déclaré :
« Je ne vois pas le problème. C’est juste un ami qui m’offre un avion. C’est courant dans les grandes démocraties. Obama, lui, n’a jamais su se faire respecter. Moi je reçois des jets. »
L’administration a aussitôt assuré que cela ne posait aucun conflit d’intérêts, et caractérisait encore moins d’une corruption manifeste d’un chef d’État par une monarchie autoritaire cherchant à s’acheter une Maison-Blanche à crédit. Pour le mettre aux normes de sécurité de l’Air Force, il faudra dépenser environ un milliard de dollars. De toute façon, l’avion ne sera pas prêt avant 2029.
Sur les bancs républicains du Congrès, on applaudit l’élégance du geste qatari : « Mieux vaut un président qui voyage en première classe qu’un président woke à vélo », a résumé un sénateur texan. À gauche, on évoque une violation éhontée de la clause sur les émoluments étrangers.

