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Présidentielles 2024 : “same old, same old”

Présidentielles 2024 : Une élection pareille mais différente

Donald Trump bat Ron DeSantis
Ron DeSantis bat Joe Biden
Joe Biden bat Donald Trump

C’est ce qu’indiquent les sondages nationaux dix-huit mois avant les élections, autant dire qu’ils n’ont que peu de valeur. Et pourtant, ce sont les seuls éléments concrets et factuels dont disposent les candidats (Ron DeSantis n’a pas annoncé sa candidature) et les électeurs.

Logiquement les ces derniers devraient voter lors des primaires républicaines pour Ron DeSantis (s’il se présentait) et mettre leur préférence personnelle de côté pour ne retenir que l’intérêt du pays, à leurs yeux bien sûr. Entre un socialiste marxiste wokiste Joe Biden et un républicain DeSantis solide, il ne devrait pas y avoir photo.

Mais d’abord, ils ne croient pas dans les sondages – Ils n’ont pas tout à fait tort. Ils ont plutôt raison car les sondages au niveau national n’ont pas beaucoup de signification. Comme on le verra plus loin, l’élection de 2024 (comme les précédentes) va se jouer dans trois ou quatre Etats clés. Ensuite, ils sont prêts à suivre leur gourou et à sauter de la falaise s’il le fallait (C’est le syndrome « jusqu’ici, tout va bien »).

Donald Trump contre Joe Biden, les élections de 2024 semblent comme une répétition de 2020. Mais il y a pourtant des différences notoires.

On mettra de côté le fait que les deux candidats ont, chacun, quatre ans de plus. Pour des candidats dans la cinquantaine ou la soixantaine, cela ne fait pas grande différence. Pour eux, quatre ans de plus sont un élément à prendre en compte même s’ils bénéficient de soins médicaux les plus avancés.  

Parmi les différences majeures entre les deux scrutins, l’élection de 2020 s’était faite en plein Covid avec d’abord de sévères limitations pour mener campagne et ensuite l’extension importante du vote par correspondance, tant décriée par Donald Trump, un élément non négligeable qui a pesé lourd dans sa défaite. De fait, Joe Biden avait mené une partie de sa campagne depuis son sous-sol. Ce que son adversaire lui a largement reproché en le qualifiant de « sleepy joe » alors que, de son côté, il ne s’est pas gêné pour organiser des meetings rassemblant des milliers de personnes, les mettant parfois en danger.

Autre élément qui pèsera lourd dans la prochaine élection : le droit à l’IVG. Les républicains ont réussi à faire invalider l’arrêt Roe V. Wade qui datait de près d’un demi-siècle. L’arrêt Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization statue que la Constitution ne confère pas de droit à l’avortement et renvoyait la décision aux Etats. Mais dans un contexte où 70 % des Américains soutiennent le droit à l’avortement sous certaines conditions, c’est peut-être sauter pour mieux reculer car si certains Etats ont voté des lois très restrictives, d’autres – à l’instar du Kansas – ne veulent pas interdire l’IVG. Et ça, les républicains pro-life ne peuvent pas le tolérer. Les derniers événements montrent qu’ils veulent en fait interdire l’avortement. Point. Une démarche suicidaire sur le plan politique mais peu semble leur importer. Le récent épisode sur la tentative d’interdire la pilule du lendemain en est une preuve.

En 2020, Joe Biden a gagné avec 7 millions de voix populaires de plus sur son opposant et une avance confortable en nombre de grands électeurs (306 contre 232). Mais cette victoire est en fait un trompe-l’œil car elle reposait sur quelque 43 000 voix populaires dans trois Etats : Wisconsin, Arizona et Géorgie. Se traduisant ainsi par le gain de 37 grands électeurs.

La perte de ces trois états aurait donné 37 voix de grands électeurs à Donald Trump lui donnant ainsi 269 voix à égalité avec Joe Biden. Dans ce cas, c’est la Chambre des représentants qui aurait décidé du choix du président. Mais ce vote donne chaque État a un seul vote, décidé par une majorité de ses membres. Chaque État est représenté par sa délégation à la Chambre des représentants, et non par le nombre de représentants qu’il détient. Donald Trump donc remporté cette élection.

Cette victoire d’un fil avait déjà été expérimenté en 2016. Les 76 000 voix populaires dans les trois Etats du Wisconsin, Michigan et Pennsylvanie avait donné la victoire à Donald Trump qui avait pourtant 3 millions de voix populaires de moins qu’Hillary Clinton.

Ce qui est vrai pour le président est vrai aussi pour la Chambre des représentants. En 2020, les démocrates ont obtenu la majorité de la Chambre avec 31 000 voix de plus que les républicains. En 2022, ce sont les républicains qui ont obtenu une majorité de la chambre avec seulement 6 000 voix de plus que les démocrates.

Et 2024 ne sera pas vraiment différent, explique Amy Walter dans l’article intitulé Biden and Democrats Betting Again on Anti-Trump Coalition et publié par le site The Cook Political report.

L’élection est quasiment joué d’avance dans de nombreux Etats assurant 241 voix de grands électeurs à Joe Biden et 235 à Donald Trump. Selon ce scénario, il y a 5 scénarios possibles pour les républicains de gagner l’élection. Quatre d’entre eux incluent la Pennsylvanie. POur Joe Biden, il y en a 6 dont 4 incluent la Géorgie et 3 la Pennsylvanie.

Autrement dit, 2 Etats feront l’élection : la Géorgie et la Pennsylvanie.

Le podcast The Daily (ci-dessous) donne une analyse comparable en expliquant que l’élection se jouera dans 3 Etats : la Géorgie, l’Arizona et le Wisconsin. Pour gagner l’élection, Joe Biden doit gagner l’un de ces trois états, Donald Trump les trois. Les résultats des dernières élections donnent un net avantage à Joe Biden.

Ces 3 Etats qui représentent 7 % de la population des Etats-Unis (24 millions d’habitants, environ) décideront des élections. Pour faire campagne, les deux candidats devront y concentrer leurs efforts sans se préoccuper des 46 ou 47 autres. Une situation qui ne devrait satisfaire aucune personne attachée à la démocratie. Lorsque l’on émet des réserves sur les limites de ce système et fait la promotion du changement – notamment le projet du National Popular Vote Interstate Compact – les mêmes arguments sont opposés : la tradition et la Constitution.

L’autre point faible de ce système est qu’il facilite largement le travail de sape des hackers étrangers – Russes, Chinois ou autres – qui souhaitent influencer l’élection et déstabiliser la démocratie américaine. Il leur suffit de viser ces quelques états clés. Mais les Américains ne semblent pas prêts de vouloir changer, surtout les républicains qui s’accommodent parfaitement avec un système qui les arrange.

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