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Premier débat républicain : Trumpless ProTrump debate

Donald Trump ne participait pas à ce premier débat et ne participera aux suivants. Il avait enregistré une interview avec Tucker Carlson dont la diffusion a commencé 5 minutes avant le débat des républicains.

Question : Vous avez tous signé un engagement de soutenir le candidat qui gagnera les primaires républicaines. Si l’ex-président est condamné par un tribunal, le soutiendrez-vous toujours comme le choix de votre parti ? Levez-la main.

Six candidats sur huit ont levé la main.

Mais pas tous en même temps comme si certains attendaient un peu pour être sûrs de ne pas être seuls.

D’abord Vivek Ramaswany, très rapidement comme s’il voulait, lui, être sûr d’être le premier et qui avait déjà déclaré qu’il accorderait le pardon présidentiel à Donald Trump s’il était élu.

Puis Nikki Haley et Tim Scott (qui apparemment est gauché)

Puis Doug Burgum

Puis Ron DeSantis (qui regardait à droite et à gauche avant de se décider)

Et enfin Mike Pence qui expliquera ensuite qu’il a choisi la Constitution et non Donald Trump

Chris Christie lève la main mais pour intervenir sur le sujet. A  ce moment, tous ont baissé la main (peut-être parce qu’ils ont un peu honte ou qu’ils ne souhaitent que l’on s’éternise sur le sujet) sauf Vivek Ramaswami qui veut bien être sûr qu’on l’a bien vu et pour bien se différencier des autres. On se souvient lors du premier débat de la primaire républicaine de 2016 où la question du soutien au candidat ayant gagné les primaires avait été posée, seul Donald Trump avait levé la main pour dire qu’il ne le soutiendrait pas. N’excluant de se présenter sous le label d’un autre parti ad hoc.

Six candidats républicains sont donc prêts à soutenir un candidat avec la possibilité qu’il devienne président des Etats-Unis, même s’il est condamné par la justice américaine. Sans mentionner le fait que Donald Trump n’a même pas daigné participer à ce débat et qu’il avait déclaré qu’il ne signerait pas l’engagement de soutenir le candidat qui gagnerait les primaires/

N’est-ce pas extraodinaire pour un pays qui n’arrête pas de clamer qu’il est le pays du « rule of law » ? (Sans parler du parti républicain qui se présente comme le super parti du « law and order »).

En Floride par exemple, près d’un million de citoyens ayant fini leur temps en prison sont toujours privés de leur droit de vote et ce malgré un vote en 2018. En 2019, Ron DeSantis a poussé pour faire voter une loi imposant à tous les citoyens à payer leur amende associée à leur condamnation avant de pouvoir voter (Advocates in Florida clamor for a fix for the formerly incarcerated who want to vote). Et donc leur interdisant de voter s’ils ne l’avaient pas fait.

Autrement dit, un condamné peut être président mais il ne peut pas voter.

Ce débat était organisé par Fox News avec un public acquis à la cause de Donald Trump (on a pu le vérifier en entendant les huées lorsque Chris Christie a expliqué que la conduite de Trump le disqualifait pour assumer la présidence). En l’absence de Trump, Vivek Ramaswami a endossé l’habit du mob boss en se présentant comme un outsider et non un politicien professionnel, ayant réussi à créer des « multi-billions dollars companies » (à vérifier), expliquant qu’il ne voulait de réformes incrémentales mais bien une révolution et qu’il n’était pas un « Super PAC Puppet but a patriot who speaks the truth ». Ou encore, « President Trump I believe is the best president of the 21st century », it is a fact ». A belief is not a fact pourrait-on lui expliquer. En outre, au 21e siècle, il n’y a eu que deux autres présidents dont un démocrate auquel on suppose qu’il ne souhaite pas le comparer

S’il a pris une place importante dans ce débat, il faut reconnaitre qu’il devient rapidement insupportable et exaspérant (apparemment ça plaisait au public de Fox News) avec des formules à l’emporte pièce et une assurance qui met la modestie au rang des sept péchés capitaux. Avec des affirmations totalement gratuites et invérifiables du style « plus de personnes meurent à cause des politiques environnementales que du changement climatiques ».

La remarque sur CNN de David Urban ex-conseiller de Donald Trump lors des campagnes 2016 et 2020 résume assez bien ce débat : « I think tonight proves you don’t need Donald Trump to be in a debate to have a shit show there, right ? So I mean, it was a complete traiwreck »

Le style de Donald Trump a fait tâche d’huile : les candidats devaient montrer qu’ils étaient des « fighters », melant agressivité et hargne, en attaquant sans relache ni retenue, le plus souvent gratuitement, leurs concurrents.

Sans la participation de Donald Trump à ce débat et aux suivants, quel est leur inétrêt ? En tous cas, le retour est assez modeste puisque un peu moins de 13 millions d’Américains l’ont regardé. A titre de comparaison, 113 millions d’Américains ont regardé le Superbowl le 12 février dernier.

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