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No Kings Day

Plus de 7 millions d’Américains ont défilé dans les rues, aux dires des quotidiens, dans une ambiance festive et conviviale pour s’opposer au régime autoritaire qui s’installe assez rapidement aux États-Unis.

La grande majorité des médias a choisi de mettre l’information sur « Cinq colonnes à la Une ». Mais d’autres semblent avoir délibérément voulu occulter l’événement, pourtant majeur.  C’est le slogan No Kings qui a été assez largement retenu de préférence à No Dictators ou No Tyrants. Le terme King ayant un sens historique qui symbolise la volonté des Pères fondateurs de vouloir construire un régime fondé sur une Constitution et une déclaration des droits garantissant la démocratie et la protection des citoyens.

Dans l’esprit de beaucoup, le terme No Kings signifie bien No Dictators ou No Tyrants. La vieille Europe ne possède-t-elle pas de nombreux régimes où le monarque règne, mais ne gouverne pas : Le Royaume-Uni, l’Espagne, las Pays-Bas, La Belgique, la Suède, la Norvège, le Danemark. Dans ces pays ô combien démocratiques, le pouvoir exécutif est exercé par un Premier ministre responsable devant le Parlement, non par le roi ou la reine.

Certains quotidiens ont choisi de ne pas mentionner cette initiative No Kings, d’autres de la reléguer en bas de la Une, voire dans les « pages » intérieures (la présentation des informations sur un site Web change évidemment la dynamique de lecture) en actionnant la bonne vieille du journalisme selon laquelle l’importance d’une information est liée à la proximité géographique. C’est par exemple le cas du Hattiesburg American qui préfère tirer sur le fait que J.D. Vance et Erika Kirk viennent parler à Ole Miss, la fameuse université du Mississippi situé à Oxford, dans l’état du Mississippi et fondée en 1848.

De leur côté, les ténors républicains ont tenté de présenter cette journée de protestation se sont efforcés de diaboliser le mouvement No Kings en les présentant comme de prétendus meetings « Hate America », hostiles à la nation elle-même. L’atmosphère était plutôt joyeuse et n’a été marquée par aucun incident notable, ce que le pouvoir aurait immédiatement exploité en accusant les radicaux, les leftists et les antifas.

Le Daily Sentinel de Grand Junction (Colorado) a résumé l’esprit du jour dans un titre sobre et vibrant :

« Ceci est l’Amérique. Les manifestations ‘No Kings’ contre Trump transforment le pays en une immense célébration démocratique. »

À peine la journée achevée, le contraste s’est fait brutal. Dans la nuit, Donald Trump a publié une vidéo générée par intelligence artificielle, où il se met en scène dans un avion de chasse, coiffé d’une couronne d’or, avec sur le fuselage l’inscription : “KING TRUMP.” Derrière lui, un halo lumineux évoque l’icône religieuse ; détail troublant, son masque à oxygène ne couvre pas son nez, mais son menton, comme pour mieux laisser apparaître son visage sanctifié.

Le film bascule ensuite dans la provocation : l’avion survole des villes américaines et y déverse des excréments, parmi lesquelles New York, symbole de la diversité et de la liberté.

Parmi les « victimes » de cette mise en scène figure un jeune commentateur politique progressiste, Harry Sisson, aspergé par la caricature numérique. Pour le dire simplement : « Donald Trump chie sur les Américains ».

La scène a choqué moins par son vulgarisme que par ce qu’elle révèle du rapport au pouvoir : une dérive imaginaire où le chef d’État s’élève au-dessus de la nation, la domine du ciel, et transforme la satire en culte personnel.

Les grands médias s’indignent volontiers du prétendu mépris des démocrates envers “l’Américain ordinaire”, mais demeurent étrangement silencieux face au mépris explicite d’un président qui, par image interposée, humilie le peuple qu’il prétend représenter.

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