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Ne pas oublier le danger intérieur !

Les mouvements intérieurs d’extrémisme violent intérieure représentent un réel danger aux Etats-Unis en 2021 (Domestic Violent Extremism Poses Heightened Threat in 2021) tel est le titre du rapport dont l’ODNI (Office of the Director National Intelligence, le bureau qui coordonne les 17 agences de renseignements américaines), le ministère de la Justice (DOJ) et le ministère de la sécurité intérieure (DHS) viennent de rendre public le résumé. Un court document de trois pages mais qui sonne l’alarme d’un phénomène vis-à-vis duquel l’administration Trump a montré une indulgence implicite, voire un quasi-encouragement. « Proud Boys, stand by and stand back » n’avait pas hésité à déclarer le président-candidat lors du deuxième débat avec son opposant démocrate. Une déclaration dont l’écho s’est fait entendre quelques semaines plus tard, le 6 janvier 2021, avec l’assaut du Capitole.

Avec la chute du mur en 1989 et l’implosion de l’URSS en 1991, deux événements marquant la fin de la guerre froide, les services de renseignements américains se sont peu à peu reconvertis sur d’autres tâches et sujets d’intérêts. Et puis le 11 septembre 2001. Alors que George W. Bush déclarait la guerre contre le terrorisme, les agences de renseignement se sont alors largement concentrées sur ce nouvel objectif.

« (…) Entre la chute du mur de Berlin (1989) et la destruction des tours du World Trade Center (2001), une parenthèse enchantée où les idéologies s’étant tues, les bouches s’ouvrirent, et où tout le monde se mit à parler à tout le monde ou presque. L’effondrement de la machine de guerre froide et du dogmatisme stalinien s’accompagna d’un brusque regain de confiance dans les vertus du dialogue ».
L’art de la conversation, Jacques Julliard.

Le 27 janvier dernier, le département de la Sécurité intérieur (DHS) publiait un surprenant bulletin sur le terrorisme intérieur faisant état « d’une menace accrue sur le territoire des Etats-Unis dont le DHS pense qu’elle va persister dans les semaines après l’Inauguration du Président bien réussie. Les renseignements suggèrent qu’il est possible que des extrémistes violents motivés par une idéologie qui s’oppose à l’exécution d’autorité gouvernementale et la transition présidentielle, ainsi que par des torts présumés nourris par des histoires falsifiées, puissent continuer à se mobiliser pour inciter et commettre de la violence ».

Et début mars, lors d’une audition devant la commission judiciaire du Sénat, le directeur du FBI, Christopher Wray, confirmait ces menaces et précisait que le terrorisme intérieur était en train de se métastaser sur tout le pays. Il a alors indiqué que le FBI avait mené plus de 2 000 enquêtes sur ce phénomène depuis 2017, en forte augmentation.

L’événement du 6 janvier restera sans doute dans les livres d’histoire comme la première fois que le Capitole a été mis à sac depuis 1814 lorsque les Anglais avait incendié le bâtiment pendant la deuxième guerre d’indépendance. S’il restera le plus marquant sur le plan symbolique, ce n’est pas un phénomène isolé. Il y avait eu, entre autres, les événements de Charlottesville en 2017, l’assaut du Capitole du Michigan en avril 2020, à la suite d’un tweets de Donald Trump appelant « libérer le Michigan », puis en octobre 2020, la tentative d’enlèvement de la gouverneure du Michigan Gretchen Witmer (Gretchen Whitmer kidnapping plan by Wolverine Watchmen …).

Le document de l’ODNI classe les différents mouvements de Domectic Violent Extremits (DVE) en deux grandes catégories : ceux qui sont mobilisés par des motivations racistes (RMVE) et ceux organisés en milices (MVE) comme les Three Percenters et donc les motivations concerne la défense des libertés fondamentales contre des gouvernements (qu’il soit fédéral ou au niveau des Etats) qui bafoueraient la constitution. On vient d’observer les premiers en action à Atlanta avec le massacre dans trois salons de massage qui a enlevé la vie à huit Américains dont six d’origine asiatique (Le tueur prétend ne pas avoir de mobile raciste). La Covid caractérisée par l’ex-président comme une épidémie causée par le China-Virus n’a pu que renforcer un sentiment anti-asiatique qui s’est largement renforcée depuis un an.

Les seconds ont, eux, été renforcés par un discours complaisant de l’ex-président et de nombre de ses soutiens et par la perpétuation de fausses informations selon lesquelles les élections ont été volées et permis au candidat démocrate d’être élu.

Les prévisions de la communauté du renseignement indiquent clairement que « plusieurs facteurs pourraient augmenter la probabilité ou la léthalité des attaques DVE en 2021 et après ». Les Etats-Unis vont sortir de la crise sanitaire d’ici quelques mois mais ils n’en n’ont pas fini avec la violence du terrorisme intérieur. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter le podcast Elizabeth Neumann on Confronting the Salad Bar of Hatred diffusé par la publication The Bulwark.

Elizabeth Neumann is an American former civil servant. In the Trump administration
she served from 2017 to April 2020 as a senior advisor and
Deputy Chief of Staff of the Department of Homeland Security (DHS) to DHS Secretary John Kelly
and Acting DHS Secretary Elaine Duke, and as DHS Assistant Secretary
for Threat Prevention and Security Policy to DHS Secretary Kirstjen Nielsen,
Acting DHS Secretary Kevin McAleenan, and Acting DHS Secretary Chad Wolf.
Starting in 2003, she served on the Homeland Security Council in the George W. Bush administration

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