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Me, the People

   A 5 jours de la confirmation par le Congrès du vote des grands électeurs et à 19 jours de l’investiture de Joe Biden et de sa prise de fonction, Donald Trump continue sa pseudo tentative de renverser l’élection. De deux choses l’une,

– il est convaincu qu’il peut le faire et que les élections ont été truquées,

– il joue ce jeu avec comme objectif de maintenir sa base de supporters, accentuer la pression sur les élus républicains et lever des fonds pour financer ses activités de parapolitique pendant son exil les quatre prochaines années et une éventuelle candidature en 2024. Candidature directe, c’est-à-dire lui-même ou par le biais d’un épigone qu’il aura adoubé qui aura su se montrer docile et fidèle parmi les fidèles.

D’ailleurs, étant donnée sa personnalité pour le moins obscure et complexe, il n’est pas impossible que ces deux hypothèses soient vérifiées en même temps.

« JANUARY SIXTH, SEE YOU IN DC ! » tweetait-il encore hier 30 décembre. Que se passe-t-il le 6 janvier ? Mike Pence, président ex officio du sénat du fait de sa fonction de vice-président devant un Congrès rassemblé au grand complet devra confirmer le vote des grands électeurs. Et s’il ne souhaite pas le faire directement pour ne pas « heurter » les sentiments de son patron, il déléguera cette mission au plus âge dans le grade le plus élevé, c’est-à-dire le sénateur de l’Iowa Chuck Grassley, 87 ans et président pro tempore du 116e Congrès des États-Unis.

Cette avant-dernière étape dans la confirmation de Joe Biden en tant que 46e président des États-Unis sera un peu mouvementé. A l’extérieur du Congrès, il ne fait plus de doute que Donald Trump va appeler ses partisans, transformés désormais en membres de la secte Trump, à manifester dans les rues de Washington et des autres villes des États-Unis. « La politique ne se fait pas dans la rue », rappelle régulièrement les élus politiques défenseurs de la démocratie représentative. Donald Trump a une vision différente selon laquelle la politique se fait n’importe où si c’est pour défendre ses propres intérêts. A l’intérieur puisqu’il semblerait qu’il y ait au moins un représentant et un sénateur qui conteste le vote des grands électeurs.

Côté la chambre basse, c’est Mo Brooks qui s’est déclaré prêt à mener l’initiative. Il a entraîné une demi-douzaine d’élus républicains dans son initiative. Pour la chambre haute, c’est le sénateur du Missouri Josh Hawley qui vient de se manifester en déclarant que “some states, including notably Pennsylvania did not follow their own election laws. Lawsuits challenging Biden’s victory in Pennsylvania have been unsuccessful. At the very least, Congress should investigate allegations of voter fraud and adopt measures to secure the integrity of our elections ».

Cette dernière péripétie visant à barrer Joe Biden dans son chemin qui mène à la Maison-Blanche est l’application du Electoral Count Act de 1887, une loi établissant les procédures de dépouillement des voix électorales par le Congrès à la suite d’une élection présidentielle. Cette loi a été promulguée dix ans après l’élection présidentielle très contestée de 1876, au cours de laquelle plusieurs États ont soumis des listes électorales concurrentes et un Congrès divisé n’a pas été en mesure de résoudre l’impasse pendant des semaines. Des élections serrées en 1880 et 1884 ont suivi et ont de nouveau soulevé la possibilité d’un conflit électoral venant au Congrès – ou de partisans au Congrès utilisant le processus de comptage pour renverser le résultat. Après des années de discussion, le Congrès a adopté la loi en 1887 et a suivi les procédures de la loi depuis.

Josh Hawley a donc son quart d’heure de célébrité et le soutien appuyé de Donald Trump, mais pour le reste il doit s’attendre au retour de bâton de Mitch McConnell, le chef de la majorité au Sénat, qui a reconnu la victoire de Joe Biden et demander aux élus républicains de ne pas se lancer dans une telle aventure.

Ces initiatives n’empêcheront pas Joe Biden de prêter serment sur la Bible le 20 janvier prochain, mais elle va conduire les républicains à voter sur cette idée farfelue de fraudes électorales et ainsi les obliger à se positionner par rapport à Donald Trump. Ce sera d’ailleurs leur seule utilité : faire le tri entre les supporters de Donald Trump, qui obtiendront donc la bénédiction, les faveurs et la protection du devenu « parrain de Mar-a-Lago » dans la suite de leur carrière politique et les autres. Et tant que Donald Trump de sa base, un sous-ensemble important des républicains, il pourra ainsi prendre en étau les politiques qui pensent appartenir au GOP alors qu’ils sont désormais en Trumpalie.

Et pendant ce temps en Floride, Donald Trump joue au golf, rumine encore sa défaite, dénigre et diffame tous ceux, de plus en plus en nombreux, qui ne lui font plus allégeance et selon la formule officielle : « During the Holiday season, President Trump will continue to work tirelessly for the American People. His schedule includes many meetings and calls ».

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