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L’effondrement des quotidiens : un risque pour la démocratie ?

La presse a souvent été présentée comme le 4e pouvoir aux côtés de l’Exécutif, du Législatif et du Judiciaire. Mais depuis quelques années, la presse papier s’est littéralement effondrée. Il fut un temps, où chaque ville, même de taille moyenne, possédait deux journaux, un à tendance républicain et un à tendance démocrate. Puis, un seul, puis plus du tout.

Les journaux locaux ont perdu de leur influence et doivent faire face à des difficultés économiques de plus en plus dures. Le San Francisco Chronicle ou le Chicago Tribune sont devenus des « petites feuilles de choux ». Ces journaux en perte de vitesse sont la convoitise de groupes financiers qui y voient une aubaine en les rachetant, réduisant au maximum les coûts et en tirant le maximum de revenu le plus longtemps possible avant que de fermer le journal (Dépecer les journaux avant de les tuer). C’est ce que raconte un article publié en 2021 par le magazine The Atlantic (A secretive hedge fund is gutting newsrooms, Inside Alden Global Capital, By McKay Coppins).  Pendant le même temps, les réseaux sociaux ont renforcé considérablement leur présence.

Les premiers, effectuant un certain contrôle du pouvoir en place (du local au fédéral) et se devaient de respecter un minimum de charte rédactionnelle, les seconds créent des bulles d’opinions et d’idéologie destinées à capter les utilisateurs pour augmenter les revenus publicitaires. Sans parler des campagnes effectuées par des groupes de pression (nationaux ou privés).

En 2022, on estimait à 20,9 millions le tirage total des quotidiens américains (imprimés et numériques combinés) en semaine et le dimanche, en baisse de 8 % et 10 % respectivement par rapport à 2021. (Il convient de noter que l’Alliance for Audited Media (AAM), la source de ces données de diffusion et le groupe qui vérifie les chiffres de diffusion de bon nombre des plus grands journaux et autres publications nord-américains, ont modifié leur période de rapport en 2020, passant d’une période de trois mois à une période de six mois. C’est ce qu’indique une note du Pew Research Center (Newspapers Fact Sheet)

La circulation numérique est plus difficile à mesurer. Si l’on se fie uniquement aux données de l’AAM, la circulation numérique en 2022 devrait être demeurée relativement stable. Mais trois des quotidiens les plus diffusés aux États-Unis – le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post – n’ont pas entièrement déclaré leur diffusion numérique à l’AAM ces dernières années. Le Times et le Journal fournissent des données sur les abonnements numériques dans des rapports accessibles au public, mais comme ce n’est pas la même chose que la diffusion et peut ne pas être comptée selon les mêmes règles que celles utilisées par l’AAM, ces chiffres produits indépendamment ne peuvent pas être facilement fusionnés avec les données de l’AAM. Si ces chiffres produits indépendamment avaient été inclus dans les données de l’AAM en 2021 et 2022, la diffusion numérique en semaine aurait fortement augmenté, de 22 %.

Le total des revenus publicitaires estimés pour l’industrie de la presse en 2022 était de 9,8 milliards de dollars, sur la base de l’analyse par le Centre des états financiers des sociétés de presse cotées en bourse. Il s’agit d’une baisse de 5 % par rapport à 2021, soit une légère baisse. Les revenus de diffusion totaux estimés se sont élevés à 11,6 milliards de dollars, comparativement à 11,5 milliards de dollars en 2020.

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