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Le gouvernement reste le problème

« In this present crisis, government is not the solution to our problem; government is the problem. From time to time we’ve been tempted to believe that society has become too complex to be managed by self-rule, that government by an elite group is superior to government for, by, and of the people. Well, if no one among us is capable of governing himself, then who among us has the capacity to govern someone else? » avait prévenu Ronald Reagan lors de son adresse inaugurale le 20 janvier, instillant une méfiance durable dans le gouvernement, principalement les deux branches exécutives et législatives, transformée pour certains en une haine recuite. Le judiciaire est sorti indemne de cette critique qui semblait se situer au-dessus de la mêlée et des considérations bassement politiciennes.

Alors que Joe Biden vient à peine de constituer son cabinet et de prendre ses premières mesures, les quatre problèmes principaux pour les Américains sont : l’épidémie liée au Corinavirus, le gouvernement (l’Exécutif), le Congrès et les politiques en général, le manque d’unité dans le pays et les relations en les races et sa maladie le racisme. Avec des fluctuations évoluant au gré des événements.

Alors que les Etats-Unis comptabilisent plus de 420 000 morts, le Coronavirus n’est pas la première préoccupation, cédant la place au gouvernement. La raison peut en être que d’un côté, les Américains ont été tout absorbés par les élections et, de l’autre, les espoirs liés au dépliement des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna (bientôt AstraZeneca et Johnson & Johnson), offrant l’espoir que la pandémie pourrait bientôt être maîtrisée.

C’est le premier mois depuis un an, lorsque Trump a été acquitté par le Sénat après son procès initial de destitution (le premier), que le gouvernement à lui seul a été désigné comme le principal problème, mais pour des raisons différentes que l’on soit républicains ou démocrates.

Les réponses des républicains au sujet du gouvernement vont des préoccupations récurrentes concernant la « corruption » et le « dysfonctionnement » de Washington aux craintes d’une augmentation du « socialisme », de la nouvelle administration Biden et du traitement de Trump. Les arguments devenus habituels donc qui ne surprendront pas trop.

Les démocrates émettent des réserves sur « le climat politique » et le fossé entre républicains et démocrates, mais se concentrent davantage sur la critique spécifique du Parti républicain, de Donald Trump, de « l’extrémisme de droite », du « fascisme » et des menaces à la démocratie. On pourrait penser à une exagération de la réalité, mais la prise du Capitole (qui contrairement à la Bastille en 1789 n’était pas vide, mais pleine à craquer des élus de la nation) montre que l’idée de tentative de coup d’État est bien réelle. D’autant qu’elle avait été précédée de multiples tentatives de Donald Trump de renverser les résultats des élections : demandes directes et intimidations des responsables des élections dans les états-clés, tentative de remplacement du ministre de la Justice avec mise en place d’un subalterne complaisant, répétition de fausses informations selon lesquelles les élections étaient truquées…

12% des Américains citant la division nationale et le manque d’unité comme le principal problème. Cela peut paraître peu élevé et pourtant c’est le niveau le plus élevé des sept décennies de Gallup à poser cette question, remontant à 1939. Il traduit donc une forte inquiétude sur le climat politique et social actuel qui règne aux Etats-Unis.

C’est d’ailleurs un des thèmes majeurs repris par Joe Biden lors de son discours d’investiture s’appuyant sur un mot d’Abraham Lincoln, le président qui est celui qui a dû faire face à ce problème avec le plus d’intensité. Les Etats-Unis auraient pu se diviser en deux nations. Et les ennemis à cette unité sont clairement cités : « Anger, resentment, hatred, extremism, lawlessness, violence, disease, joblessness, hopelessness ». Nombre d’entre eux sont dans les cœurs et les esprits des Américains.  A eux de s’en départir.

 


Unity.
Unity.
In another January in Washington, on New Year’s Day 1863, Abraham Lincoln signed the Emancipation Proclamation.
When he put pen to paper, the President said, “If my name ever goes down into history it will be for this act and my whole soul is in it.”
My whole soul is in it.
Today, on this January day, my whole soul is in this:
Bringing America together.
Uniting our people.
And uniting our nation.
I ask every American to join me in this cause.
Uniting to fight the common foes we face:
Anger, resentment, hatred.
Extremism, lawlessness, violence.
Disease, joblessness, hopelessness.
Joe Biden, discours d’investiture, 20 janvier


 

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