La confiance dans les institutitions est un des piliers de la démocratie. Si l’on en juge par ce paramètre, la démocratie américaine est en grand danger. Selon un dernier sondage de l’instatut Gallup, le niveau de confiance dans les institutions (représentant les institutions suivants : church or organized religion, the military, the U.S. Supreme Court, banks, public schools, newspapers, U.S. Congress, organized labor and big business) est au plus bas depuis 46 ans et s’en approche chez les indépendants. Ce niveau de confiance a connu une remontée spectaculaire chez les républicains depuis que Donald Trump est à la Maison Blanche.

La fracture politique américaine n’épargne plus aucune institution. Selon la dernière enquête de Gallup (juin 2025), la confiance des citoyens dans les grandes structures de la vie publique reste historiquement basse – et toujours plus polarisée.
26 % des démocrates font désormais confiance aux neuf institutions suivies depuis 1979 (armée, Cour suprême, banques, Église, etc.) : un nouveau point bas. Chez les républicains, en revanche, la confiance grimpe à 37 %, son niveau le plus élevé depuis 2020. Onze points d’écart entre les deux camps, du jamais vu depuis près d’un demi-siècle.
Les lignes de fracture sont particulièrement nettes sur la présidence et la police : les républicains y accordent bien plus de crédit que les démocrates. À l’inverse, ces derniers ne soutiennent plus que deux piliers : l’enseignement supérieur et les écoles publiques.
Trois institutions échappent au discrédit généralisé : les petites entreprises (70 % de confiance), l’armée (62 %) et la science (61 %). À l’autre extrémité du spectre, le Congrès et les journaux télévisés sombrent autour des 10 %, suscitant une défiance massive. Autre tendance marquante : les indépendants maintiennent une confiance globalement stable (25 %), insensibles au parti au pouvoir. Leur désengagement semble durable.
Mais c’est le jeu des alternances politiques qui dicte de plus en plus la boussole de la confiance : quand leur camp gouverne, les partisans s’enthousiasment ; quand il perd, ils décrochent. Ce cycle de méfiance réversible renforce l’idée inquiétante que, pour beaucoup, ce n’est pas la fonction des institutions qui compte – mais qui les dirige. La démocratie américaine semble ainsi otage de la fidélité partisane, au détriment d’une confiance civique transpartisane. Un signal d’alarme de plus, à l’heure où le lien entre gouvernés et institutions menace de se déliter durablement.
