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George Washington : « Ce que j’aurais voulu prévenir »

Il est de coutume que les présidents en vie ne fassent pas de commentaires sur leurs successeurs. Mais rien n’empêche ceux qui ne le sont plus de donner leur opinion sur le président actuel. C’est ainsi que nous avons pu obtenir une interview exclusive de George Washington, premier président des États-Unis, et obtenir son opinion sur la situation actuelle des États-Unis et sur son lointain successeur.  

Par notre envoyé spécial de la Gazette of the United States

Dans un exercice d’imagination historique, nous avons donné la parole à George Washington, premier président des États-Unis, pour commenter la situation actuelle du pays.  

Gazette of the United States : Monsieur le Président, nous vous sommes infiniment obligés d’avoir bien voulu nous accorder cet entretien. À l’heure où vous vous disposez à quitter la magistrature suprême, vous avez fait publier dans The American Daily Advertiser votre “Farewell Adress”, dans laquelle vous exhortiez vos concitoyens à se défier des factions domestiques et des engagements étrangers. Comment jugez-vous l’état présent de la République au regard de ces avertissements ?

George Washington : Je vous rends grâce pour l’occasion qui m’est donnée de m’exprimer une dernière fois au service du bien public. Mon cœur se serre en contemplant la situation présente de notre chère Union. Je vois s’exacerber ces divisions intestines que naguère je dénonçai : les partis, au lieu d’être des instruments de débat éclairé, sont devenus des foyers de discorde. Chaque faction, dévorée d’ambition, semble préférer le triomphe de son opinion à la prospérité commune. Cette route mène non à la liberté, mais à la ruine.

GoUS : Et quelle est, selon vous, la condition actuelle de l’Union elle-même ?

George Washington : L’Union est semblable à un grand chêne dont les racines plongent dans le sol sacré de la confiance mutuelle. Or je crains qu’aujourd’hui ses branches ne soient rongées par le ver de la méfiance, ses feuilles arrachées par les vents violents du sectarisme. La vengeance politique, le repli identitaire, l’esprit de faction : voilà les termites de notre édifice républicain. En l’an de grâce 1796, je mis en garde contre ces périls ; en 2025, ils sont devenus doctrine, spectacle, voire marchandise.

GoUS : Quel jugement portez-vous sur les efforts de l’administration actuelle pour préserver cette unité ?

George Washington : Il n’est point de république viable sans le ciment de l’unité. Il appartient aux magistrats de parler à tous, non à quelques-uns. Or j’observe, avec une inquiétude croissante, que certains discours et certaines mesures semblent non point apaiser, mais attiser les passions. Gouverner, ce n’est point flatter, mais rassembler. Il faut cultiver en chaque citoyen le sentiment d’appartenir à un tout plus grand que lui-même. Une société divisée contre elle-même ne saurait durer.

GoUS : L’actuel président prétend œuvrer au salut de la nation. Que lui répondez-vous ?

George Washington : Qu’un homme s’érige en seul sauveur d’un peuple libre, voilà déjà le signe avant-coureur de la servitude. Si la République tient à un seul, c’est qu’elle chancelle. Le président n’est point roi, même pour un jour. Il doit être l’humble dépositaire d’un mandat consenti, non le propriétaire du destin national.

GoUS : Ce même président vante une efficacité dégagée des contrepoids institutionnels. Que vous inspire cette prétention ?

George Washington : Le pouvoir sans frein n’est que despotisme. Je refusai jadis les tentations monarchiques ; d’autres aujourd’hui y courent en les déguisant. La grandeur d’un chef d’État ne se mesure pas à l’étendue de son autorité, mais à la sagesse de sa retenue. Le pouvoir n’est légitime que s’il est contenu.

GoUS : Comment prévenir, dans nos temps modernes, le retour de la tyrannie ?

George Washington : La tyrannie n’avance point toujours sous le fer ; elle vient parfois par le miel. Flatter le peuple, inventer des ennemis intérieurs, se poser en unique recours : telles sont les armes du despote. Pour conjurer ces périls, il faut armer l’esprit de vérité, la jeunesse d’éducation, et le citoyen de vertu. Une démocratie sans instruction est une proie facile.

GoUS : Les critiques se multiplient contre le Congrès, la magistrature, la presse. Qu’en dites-vous ?

George Washington : Ces institutions sont les bastions invisibles de notre liberté. Les délégitimer, c’est miner la confiance civique. Un président qui cherche à dominer juges et sénateurs se place hors du pacte républicain. Le juge n’est point un valet ; il est la voix impartiale du droit.

GoUS : La Cour suprême elle-même est accusée d’agir en fonction de passions politiques…

George Washington : Lorsqu’une Cour prétend rendre la justice tout en servant des intérêts partisans, elle cesse d’être suprême. Elle devient un Sénat déguisé, soumis aux influences du moment. La balance de la justice ne doit pencher ni vers le pouvoir, ni vers la foule, mais rester droite comme le glaive qu’elle brandit.

GoUS : L’Amérique, grande puissance du siècle, semble s’abandonner à des considérations d’ordre marchand. Cela vous inquiète-t-il ?

George Washington : Notre force doit éclairer, non contraindre. Une nation grande par le commerce doit l’être aussi par les mœurs. Gouverner selon le seul intérêt revient à troquer l’honneur contre le profit. Les marchés changent, la vertu demeure. Il faut préférer l’exemple à la domination.

GoUS : Que penser des alliances étrangères dans ce contexte ?

George Washington : Comme je l’écrivais jadis, les liaisons étrangères, si elles sont nécessaires, doivent être tempérées de prudence. S’engager à la légère, c’est exposer la nation aux orages d’autrui. Le commerce pacifique est une bénédiction ; les querelles d’empires, un piège. Il faut préserver notre indépendance d’action, tout en parlant aux nations d’égal à égal.

GoUS : Et sur la question si brûlante de l’immigration ?

George Washington : L’Amérique fut fondée par des hommes venus d’ailleurs, épris de liberté. Elle ne saurait aujourd’hui fermer la porte à ceux qui, respectueux de ses lois, aspirent à l’espérance. Le rejet systématique affaiblit plus qu’il ne protège. Gouverner, ce n’est pas exclure, c’est accueillir avec justice.

GoUS : La prospérité semble se concentrer entre les mains d’un petit nombre, au détriment du plus grand. Est-ce là une menace ?

George Washington : Lorsqu’une poignée d’hommes détient la richesse, elle détient aussi l’oreille du pouvoir. C’est alors le peuple tout entier qui s’éloigne de la chose publique. Une république doit prendre soin des plus humbles, car c’est en eux que réside sa légitimité. Là où l’égalité décline, la liberté chancelle.

GoUS : Les droits de douane sont aujourd’hui l’arme principale d’une politique économique défensive. Est-ce bien avisé ?

George Washington : Un tarif douanier peut être utile pour protéger les commencements d’une industrie naissante ; mais s’il devient un mur infranchissable, il étouffe plus qu’il ne soutient. Il faut songer moins à punir l’autre qu’à fortifier soi-même l’innovation, l’instruction, le travail.

GoUS : La corruption semble gagner les plus hauts étages de la République. Quelle réponse y apporter ?

George Washington : Gouverner ne saurait jamais signifier s’enrichir. Le pouvoir n’est pas une propriété, ni une source de lucre, mais un dépôt sacré. La République exige la vertu dans l’exercice du commandement. Lorsqu’un magistrat se confond avec ses affaires, c’est la foi publique qui s’éteint. La transparence est le sceau de la fidélité à la nation.

GoUS : L’instruction publique et la science sont parfois l’objet d’attaques. Que leur répondez-vous ?

George Washington : Sans éducation, point de liberté durable. Une jeunesse ignorante est le terreau de toutes les tyrannies. Il faut défendre les académies, soutenir les savants, et éclairer l’esprit du peuple. Chaque dollar ôté à l’instruction est une pierre arrachée à l’édifice national. Protéger la science, c’est protéger l’avenir.

GoUS : Pour conclure, quel message adresseriez-vous au peuple américain d’aujourd’hui ?

George Washington : La grandeur d’une République ne se décrète point, elle se cultive dans le devoir quotidien. Soyez vigilants, soyez justes, soyez libres. Ne livrez point votre avenir au tumulte ou à l’homme providentiel. Aimez votre pays non comme une idole, mais comme une œuvre à parfaire. Le véritable patriotisme est celui qui élève, non celui qui flatte.

(Article rédigé avec l’aide de Mistral et ChatGPT)

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