Chaque semaine, le dimanche, les chaînes américaines font le point sur l’actualité politique. Ce week-end, le rendez-vous permettait d’avoir les premières réactions sur la frappe américaine en Iran. Parmi les émissions des mainstream medias, on peut citer Meet the Press de NBC (la plus ancienne, elle a été créée en 1947), Face the Nation de CBS, This Week d’ABC, Fox News Sunday, State of the Union de CNN et The Sunday Show de MSNBC.
Ci-dessous un résumé des interventions de ce dimanche 22 juin 2025 (fait avec ChatGPT)
A l’émission Meet the Press, Kristen Welker) a adopté un ton prudent et analytique, insistant sur le débat juridique autour des pouvoirs présidentiels.
Meet the Press full episode — June 22
Tim Kaine (D-VA) et Ro Khanna (D-CA) ont martelé que l’opération violait la Constitution et nécessitait un vote du Congrès.
Sans surprise, Lindsey Graham (R-SC) a vanté la frappe comme un succès stratégique, mais NBC a mis en lumière les risques d’escalade régionale via ses experts invités.
NBC a fourni un effort pour montrer les deux camps, mais en soulignant les zones d’ombre sur la légalité.
A Face the Nation, Margaret Brennan s’est distinguée par une focalisation sur le cadre légal et diplomatique. Margaret Brennan a confronté ses invités sur l’absence d’autorisation du Congrès.
6/22: Face the Nation
Thomas Massie (R-KY) a dénoncé l’opération comme un « abus de pouvoir ».
L’émission a donné la parole à un ancien ambassadeur et à un analyste du Pentagone, qui ont insisté sur le risque de guerre ouverte et sur la nécessité de consultations alliées.
CBS s’est positionnée comme le plus critique sur le plan juridique et institutionnel.
Invités et citations
Rep. Thomas Massie (R-KY)
“This was one of the promises… Are you going to call President Trump’s campaign an isolationist
campaign? … There was no imminent threat, we haven’t been briefed… Congress was on vacation”
Il a qualifié les frappes d’inconstitutionnelles, rappelant l’absence de vote du Congrès.
Rep. Ro Khanna (D-CA)
“The reality is, people want regime change in Iran, and they are egging this president on to bomb. I hope cooler heads will prevail.” thedailybeast.com
This Week, a joué un rôle de modérateur, en multipliant les analyses d’experts militaires et diplomatiques sur les conséquences possibles (blocage du détroit d’Ormuz, ripostes contre Israël ou bases US).
This Week with George Stephanopoulos Full Broadcast – Sunday, June 22
Une table ronde avec des invités des deux bords, insistant sur les divergences au sein même du camp républicain, certains élus exprimant des réserves (notamment des libertariens). ABC a mis l’accent sur les scénarios géopolitiques et les dilemmes stratégiques.
Comme on peut s’y attendre, Fox News Sunday a clairement donné une tribune favorable à l’action de Trump, en ligne avec sa ligne éditoriale. Les invités majoritairement républicains ont salué un acte de force nécessaire contre l’Iran.
Le secrétaire d’état Marco Rubio a averti que toute riposte iranienne « signerait leur perte ».
“If Iran strikes back, it will be the worst mistake they ever make… US forces are ready.”
Fox News a minimisé le débat légal au profit d’une lecture en termes de puissance et de dissuasion.
Le ton était martial, mettant en avant la défense des intérêts américains.
A l’émission State of the Union, CNN a pris une position très centrée sur les risques d’escalade. De nombreux experts (anciens diplomates, généraux) ont souligné les dangers d’une réaction iranienne imprévisible.
State of the Union with Jake Tapper 6/22/25 – CNN News Weekend JUNE 22, 2025
Jake Tapper a insisté sur la question : « Où est le plan pour l’après ? » CNN a également mis en avant les tensions au sein des institutions américaines – Congrès, Maison-Blanche, Département d’État – et mis l’accent sur le manque de stratégie claire et les risques pour les alliés.
Invités et citations
Rep. Jim Himes (D‑CT) — membre influent du Gang of Eight
Sur le manque de consultation du Congrès :
“I learned about this strike… in the middle of the night on Twitter. An offensive strike against a foreign country is Congress’s job.”
Sur l’incertitude des effets militaires :
“We have absolutely no idea if these strikes succeeded… no idea if there is enriched uranium hidden elsewhere… this could push Iran to rush towards a nuclear weapon.”
Sur la menace future pour les Américains :
“If Iran closes the Strait of Hormuz, activates terrorist cells… things could get very, very hot very quickly.”
Isaac Herzog, président d’Israël (interviewé par Kasie Hunt)
Sur l’objectif stratégique et la coordination entre alliés :
“I want to congratulate President Trump. This was a historic move that eliminated an imminent nuclear threat.”
Sur la suite possible :
“We must now think about diplomacy, but without allowing Iran to obtain a nuclear weapon.”
Adam Kinzinger (R‑IL) — ancien représentant républicain
Sur l’approche équilibrée à venir :
“I think this was the right decision, very limited. If Iran responds, we’ll deal with it.”
Sur l’argument constitutionnel :
“I disagree with those who say the president needed Congressional authorization.”
Sans surprise, The Sunday Show a adopté une ligne clairement critique et préoccupée en pointant sur des conséquences humanitaires potentielles et insistant sur le fait que la frappe a été décidée sans consultation du Congrès ni des alliés.
Avec une analyse des risques politiques intérieurs : renforcement des tensions partisanes, et possible isolement international des États-Unis.
Invités et citations clés
Rep. Barbara Lee (D-CA), connue pour ses positions anti-interventionnistes :
“Once again, we are seeing military action without congressional authorization. This is not how democracy is supposed to work.”
Elle a rappelé son opposition historique aux actions militaires unilatérales.
Malcolm Nance (ancien officier du renseignement, analyste) :
“This isn’t deterrence, this is provocation. We just lit a match in a room full of gasoline fumes.”
Il a insisté sur le risque d’escalade immédiate et imprévisible.
Globalement, on a donc une tonalité assez équilibrée, plutôt favorable à l’initiative américaine avec l’interrogation sur la légalité et le coup d’après. Une tonalité qui fait penser à celle de 2003 où la presse était plutôt favorable à l’intervention en Irak. S’y opposer était presque une attitude non américaine, voire de traître à la patrie.