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Contre Trump, tout contre !

Les situations les plus surprenantes pourraient arriver. On se souvient de l’élection aux forceps de George W Bush, où les résultats de la Floride, contestés et recontestés, ont finalement été arbitrés par la Cour Suprême. D’ailleurs, c’est une des rares élections où un candidat a été élu alors qu’il n’avait reçu la majorité des voix populaires : 48,4 % pour Al Gore contre 47,9 % pour Bush. Le trouble-fête Ralph Nader a réuni 2,7 % des voix populaires et a pu faire basculer des grands électeurs en faveur de Bush. Si l’on suppose qu’une majorité des voix de Nader se serait portées en faveur d’Al Gore et aurait permis à ce dernier de gagner la Floride et donc l’élection. Mais l’histoire s’est faite autrement.

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Diverses situations pouvant amener à un autre scénario que la voie royale habituelle ont été examinés par le magazine en ligne Politico il est une plutôt complexe qui a déjà été expérimentée en 1836. Sans succès d’ailleurs par rapport à son objectif. Remise au goût du jour, elle permettrait au parti Républicain de barrer la route à Donald Trump mais surtout à Hillary Clinton.

Il s’agirait de garder non pas le candidat républicain ayant gagné les primaires mais de maintenir les trois derniers candidats en lice – Donald Trump, Ted Cruz et John Kasich pour l’élection générale de novembre. C’est un scénario un peu tordu mais autorisé par la Constitution. Et de présenter dans chaque état le candidat qui serait le mieux placé face au candidat démocrate, vraisemblablement Hillary Clinton. L’objectif étant de faire en sorte qu’aucun des candidats, démocrates comme républicains, n’obtiennent les 270 voix de grands électeurs. Dans cette hypothèse, ce serait alors le membre de la Chambre des Représentants qui serait amenés à se prononcer sur les trois premiers candidats, indépendamment de leur appartenance politique. Et comme la Chambre est dominée par les Républicains et qu’elle n’est pas particulièrement amène vis-à-vis de Donald Trump, elle pourrait alors choisir Cruz ou Kasich.

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Whigs4Un tel scénario est assez théorique mais il a été déjà mis en œuvre même si le résultat n’a pas été celui escompté. En 1836, le parti Whigs (le parti républicain n’existait pas encore), décide de maintenir trois candidats dans l’élection générale face au démocrate Martin Van Buren. Les Etats-Unis d’alors étaient bien différents de ceux qu’on connait aujourd’hui.

Les Etats-Unis de l’époque comprenaient 26 Etats avec environ 18 millions d’habitants et seulement 1,5 million de suffrages exprimés. « Van Buren a construit son identité autour de la défense de la liberté d’entreprise et des droits des Etats face à un Etat fédéral moins fort. Au contraire, l’opposition whig se déclare favorable à un financement fédéral des infrastructures de transport dans l’Ouest, à une élévation deWhigs3s droits de douane et à une centralisation du système bancaire » (Les Présidents américains, De Washington à Obama, André Kaspi/Hélène Harter – Texto). La stratégie n’a pas fonctionné à l’époque mais a permis, selon l’article de Politico, de maintenir le parti Whigs pendant deux décennies avant de laisser la place au parti Républicain et à Abraham Lincoln, 16e président des Etats-Unis et premier président élu de ce jeune parti. Mais à l’époque, Etre républicain c’est être progressiste. Les temps changent.

Une telle manœuvre – encore une fois très théorique – serait vraisemblablement mal interprétée et mal reçue par les citoyens habitants américains qui la percevraient comme une manipulation (magouille serait le terme le mieux adapté) politique par les élites et l’Establishment avec une possibilité d’avoir un effet contraire lors du vote de l’élection de novembre..

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