L’approbation par les Américains de la loi de 2010 sur les soins abordables a atteint un nouveau sommet de 57% – 91% des démocrates, 63% des indépendants et 15% des républicains – alors que le compte à rebours a commencé sur l’extension des subventions aux soins de santé promulguées pendant la pandémie. Celles-ci devraient expirer à moins que le Congrès ne prenne des mesures.

Depuis 2012, Gallup mesure l’opinion des Américains sur l’Affordable Care Act (ACA). Le terme affordable, remis récemment au goût du jour par le maire de New York Zoram Mandani, revient au centre du débat au moment où la plus longue fermeture du gouvernement fédéral prend fin, sans prolonger les subventions d’assurance de l’ACA. Un vote spécifique doit suivre.
Parmi ceux qui approuvent la loi, 49 % souhaitent la conserver avec des changements importants, tandis que 45 % veulent la maintenir telle quelle. Les opposants, eux, privilégient largement son abrogation (72 %). Globalement, le pays se répartit entre partisans du statu quo (26 %), partisans d’une réforme profonde (28 %), opposants prêts à des ajustements (9 %) et défenseurs de l’abrogation (25 %). Les positions restent très alignées sur les clivages partisans : abrogation chez les républicains, maintien ou réforme chez les démocrates, indépendants plus partagés.

Une autre enquête montre que 73 % des Américains soutiennent le financement fédéral des soins pour les patients non assurés. Mais ce soutien baisse quand il s’agit de patients en situation irrégulière : 51 % n’aideraient que les résidents légaux, 33 % couvriraient tout le monde, 14 % s’y opposent totalement. Républicains, indépendants et démocrates divergent nettement sur ce point.

L’ACA bénéficie aujourd’hui de son plus haut niveau d’approbation, porté surtout par les indépendants. Mais les Américains restent divisés sur son avenir, comme sur la portée de la solidarité fédérale envers les non-assurés. L’ensemble témoigne d’une politique de santé toujours marquée par une forte polarisation. Il ne fait aucun doute que cette question sera au centre des débats lors des prochaines élections de miderms. Les républicains seront prs en étau entre leur volonté de supprimer l’ACA – soi-disant pour proposer un système meilleur, sauf qu’en 10 ans, ils ont été incapables de produire quoi que soit – et la demande de plus en plus de leurs administrés.