Les démocrates ne doivent pas se contenter de critiquer la politique Donald Trump s’ils veulent gagner les élections de mi-mandat. Cela même si une assez large majorité d’Américains désapprouvent Donald Trump. Tel est le sens du dernier sondage réalisé par Ipsos pour le Washington Post et ABC News a un an des élections de novembre 2026. Même si les raisons de cette critique sont légion. Pour preuve, l’interview récente donnée à l’émission 60 minutes (ci-dessous).
Neuf mois après le début de son second mandat, Donald Trump reste impopulaire, mais le Parti démocrate ne parvient pas à en tirer avantage, selon un sondage Washington Post–ABC News–Ipsos publié à un an des élections de mi-mandat de 2026.
Une présidence jugée autoritaire et inefficace
– 59 % des Américains désapprouvent la manière dont Trump exerce ses fonctions, contre 41 % qui l’approuvent — son taux le plus bas depuis l’assaut du Capitole en janvier 2021.
– 64 % estiment qu’il va trop loin dans l’usage du pouvoir présidentiel, notamment à travers ses décrets visant la fonction publique, les universités ou la sécurité intérieure.
– Des recours judiciaires multiples contestent la légalité de ses ordonnances, dont plusieurs devraient être tranchées par la Cour suprême.
Sur tous les grands dossiers — économie, immigration, criminalité, politique étrangère —, une majorité d’Américains désapprouvent sa gestion. Seule la situation au Proche-Orient lui vaut un jugement un peu moins sévère (52 % de désapprobation).
Malgré cette impopularité, les démocrates ne gagnent pas de terrain :
– 46 % des électeurs enregistrés disent qu’ils voteraient démocrate si les élections se tenaient aujourd’hui, contre 44 % pour les républicains.
– Ce léger avantage contraste avec les 11 points d’avance que les démocrates avaient à la même période du premier mandat de Trump (2017).
Le problème est que la désapprobation de Trump ne se traduit pas en votes démocrates.
Les deux grands partis sont jugés déconnectés de la réalité des Américains :
– 63 % estiment que Trump est “hors-sol”,
– 61 % jugent les républicains dans leur ensemble déconnectés,
– mais 68 % disent la même chose des démocrates, qui apparaissent comme les plus éloignés des préoccupations quotidiennes.
L’économie demeure le talon d’Achille du président : 37 % seulement approuvent sa gestion économique ; 62 % la désapprouvent ; 59 % le tiennent personnellement responsable du maintien de l’inflation ; Une majorité (52 %) juge que l’économie s’est détériorée depuis son retour au pouvoir, et 37 % disent être moins bien lotis financièrement.
Les tarifs douaniers massifs instaurés par Trump suscitent une opposition nette (65 % contre).
Trump conserve un noyau de soutien sur la question migratoire, un thème central de sa campagne de 2024 : 43 % approuvent sa politique d’expulsion des immigrés en situation irrégulière et 56 % la désapprouvent.
Les opinions sont plus équilibrées sur le contrôle de la frontière sud, mais la plupart des Américains rejettent les raids de l’ICE (police migratoire) dans leurs communautés et l’usage de la Garde nationale contre la volonté des États.
Sur la criminalité, 60 % jugent la situation des grandes villes “très sérieuse”, mais seulement 18 % la perçoivent ainsi dans leur propre voisinage — signe d’un écart entre perception nationale et expérience locale.
Politique étrangère : un bilan contrasté
– Trump obtient un léger succès diplomatique pour avoir contribué à un accord de cessez-le-feu Israël–Hamas et à la libération d’otages (46 % d’approbation).
– En revanche, 60 % désapprouvent sa gestion de la guerre en Ukraine et 46 % le jugent trop proche de la Russie.
– Près de la moitié des Américains (48 %) estiment que le leadership américain s’est affaibli sous son mandat.
Deux tiers des sondés pensent que le pays “va dans la mauvaise direction”, même si l’optimisme remonte légèrement depuis l’élection de 2024. La perception d’une montée de la violence politique reste élevée : 34 % attribuent la responsabilité principalement aux républicains, 28 % aux démocrates, et 28 % aux deux également.
En conclusion, pour les Américains, Donald Trump est un président rejeté mais pas renversé
Ce sondage révèle un paradoxe : Trump reste profondément impopulaire, accusé d’autoritarisme et d’échec économique, mais les démocrates n’en tirent aucun bénéfice tangible.
À un an des législatives de 2026, le pays demeure polarisé, et les électeurs les plus critiques de Trump se montrent désabusés plutôt qu’engagés. En dépit de ses revers, le président garde un socle républicain solide — un signe que, pour l’instant, le rejet de Trump n’équivaut pas à l’adhésion au Parti démocrate.